Harcèlement scolaire, comment je m’en sors ?
Au lycée, Simon* rase les murs. Comme s’il cherchait à se fondre dans le décor… et éviter d’attirer l’attention de ses « harceleurs ». Depuis plus d’un an, il est la cible d’une partie de camarades de classe. Tout a commencé en seconde. Lui, l’excellent élève, se retrouve dans une classe difficile : » * _J’ai refusé de laisser un voisin de bureau copier sur moi lors d’un devoir sur table_* , explique-t-il. Depuis, lui et ses copains m’ont pris en grippe et les autres laissent faire « .
Des moqueries d’abord, puis des insultes, et même des coups. Chaque jour passé au lycée est une souffrance. » C’est insupportable. Je ne sais pas combien de temps encore je vais tenir… Je me dis souvent qu’il vaudrait mieux ne plus être là plutôt que de continuer à vivre ça. «
Nina a également vécu le calvaire, au collège. À voir cette brillante étudiante en 4e année d’une grande école de commerce, en couple depuis 3 ans, difficile d’imaginer qu’elle a été des années durant victime de brimades dès la 6e. Et pourtant, moqueries et bousculades étaient son lot quotidien. Elle a eu beau tenter d’obtenir de l’aide auprès des professeurs et de la direction de son établissement, personne ne l’a prise au sérieux. » Lorsqu’il y avait des coups, on me répondait que j’étais certainement fautive aussi, que ce n’était qu’une bagarre entre élèves , se souvient-elle. Lorsque je me suis plainte à ma prof d’histoire d’avoir du chewing gum dans les cheveux, elle m’a répondu que j’allais m’en remettre. » _
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Qui sont ces élèves pris pour cible ?
» * _Toute différence peut être un prétexte_* , explique Catherine Giraud. La taille, le poids, la couleur de peau, l’accent, les résultats scolaires… Au total entre 10 et 15 % des élèves français seraient passés par là. Leur point commun ? Ils n’ont pas les codes du groupe : trop bon élève dans une mauvaise classe, trop mauvais dans une bonne, trop efféminé (pour un garçon) ou trop masculine (pour une fille)… »
Des élèves qui, bien souvent, se renferment sur eux-mêmes à force de brimades. » Si dès le départ, ils arrivaient à faire semblant de plaisanter sur le sujet, ils désamorceraient le phénomène, assure la psychologue . En s’isolant, ils amplifient le harcèlement . «
_*Les prénoms ont été modifiés.
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