Comment reconnaître un petit coup de blues d’une vraie déprime ?

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Publié le 07/01/2017 par TRD_import_PatriciaLabiano ,
La déprime et son cortège de désagréments : perte d’appétit et de goût pour les activités, repli de la vie sociale… Beaucoup connaissent mais il se passe parfois du temps avant que l’on s’avoue qu'on est carrément déprimé. Pourtant, il faudrait réagir dès les premiers symptômes.

Avant tout, il faut distinguer un état de fatigue général d’une véritable déprime : les traitements ne sont évidemment pas les mêmes.

Suis-je vraiment déprimé ?

Une fatigue passagère n’a rien à voir avec un début de dépression nerveuse mais il s’agit d’être vigilant pour faire la part des choses. Pensez à identifier d’éventuelles causes physiologiques (carence en fer, baisse de tension, etc.) qui ont pu provoquer une grosse fatigue.

Ne vous alarmez pas tout de suite et évitez de foncer direct sur une boîte d’anxiolytiques ou d’antidépresseurs. Utiles pour juguler l’anxiété (l’anxiolytique fait baisser la sensation d’angoisse et l’antidépresseur aide à concentrer la sérotonine), ces supports à l’angoisse et compagnons de déprime doivent être consommés… avec une grande modération ! « Tout le monde n’en n’a pas besoin, ils doivent être prescrits au cas par cas », confirme Xavier Pommereau, psychiatre au pôle adolescents du centre Abadie, CHU de Bordeaux.

L’angoisse, compagne de la déprime

Autant l’inquiétude est un sentiment « normal » autant s’installer dans l’anxiété, s’inquiéter de tout, exige que l’on règle le problème.

L’anxiété, c’est le sentiment de l’imminence d’un danger que l’on peut garder en soi sans l’exprimer. Elle peut se traduire par une activité décuplée. Elle peut aussi déboucher sur une colère meurtrière… Mais avant d’en arriver là, il s’agit de se demander pourquoi elle est si exacerbée. Est-ce justifié ?

Il existerait un gène de l’anxiété, mais cela reste à prouver. L’anxiété serait provoquée par une production de sérotonine insuffisante. Autre hypothèse, la sérotonine serait captée par un nombre trop restreint de récepteurs neuronaux. On ne serait pas égaux génétiquement devant l’anxiété !

L’angoisse, c’est l’étage supérieur de l’anxiété : elle peut provoquer la sensation d’être oppressée et peut vous conduire à « somatiser » c’est-à-dire à développer de petits maux (état nauséeux, problèmes digestifs…) ou des pathologies plus graves. Les états dérivés de l’angoisse peuvent être les phobies (on focalise sur la propreté, la peur du noir, de perdre l’autre, etc.). Les angoisses sont les compagnes idéales de la déprime…

Les symptômes de la déprime

Quelle qu’en soit la cause, un coup de blues peut se transformer en véritable dépression nerveuse et mener au pire. Si vous cumulez pendant deux ou trois semaines les symptômes ci-dessous, faites-vous aider !

• Vous êtes hypertriste.

• Vous n’avez plus de goût pour quoi que ce soit.

• Vous ruminez des idées noires.

• Vous vous repliez dans votre coquille.

• Vous avez de plus en plus de mal à communiquer.

• Vous éprouvez une grande fatigue.

• Vous dormez mal.

• Vous vous nourrissez peu.

La dépression touche 5 à 10 % des jeunes, il ne faut pas plaisanter avec ça. Les recours existent et il n’y a pas de honte à être dépressif !

La consultation d’un spécialiste

Quand l’état de déprime est avéré, il existe d’autres façons de dissiper le mal-être que les petites pilules.

Médecins et thérapeutes en général doivent vous aiguiller vers le meilleur accompagnement, adapté à votre situation et à votre profil. N’hésitez pas à en consulter plusieurs et à jeter, dès que possible, ces pilules du bonheur virtuel qui vous font voir la vie un peu plus rose…

Vous pouvez aussi parler à quelqu’un de façon anonyme et gratuite en appelant par exemple le Fil Santé Jeunes au 3224.

Parfois, il faut chercher les causes profondes pour se débarrasser d’une déprime qui peut vous empoisonner la vie et avoir des conséquences graves si elle n’est pas soignée.

Comment prévenir la déprime ?

• Je prévois dans la journée des plages de repos et de calme.

• Je ne fais pas les choses trop vite, je prends mon temps.

• Je mange sainement et régulièrement.

• Je dors suffisamment et profondément (la sérotonine fabriquée le jour et la mélatonine fabriquée la nuit font le nid de la forme psychique).

• Je recherche des espaces agréables, lumineux, calmes.

• Je privilégie les relations « faciles » avec les autres.

• Je règle les problèmes, je ne les laisse pas traîner, je n’entretiens pas de conflit.

• Je fais des projets, quels qu’ils soient, dans tous les domaines.

• Je fais régulièrement du sport à l’air libre.

• Je vais régulièrement m’oxygéner à la campagne, à la montagne, à la mer.

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