La Renaissance, l’Antiquité, ça vous barbe ? Révisez en manga !

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Publié le 25/12/2013 par TRD_import_LilyJoseph ,
R eviser ses cours sur la Renaissance italienne ou sur l'Antiquite romaine en lisant des mangas ? C'est possible et meme drolement agreable ! Laissez-vous surprendre par les deux series de la selection de la semaine.

Sur les traces de Cesare Borgia

Cesare Borgia : 16 ans à peine quand l’auteur le présente au lecteur au début de cette série. Nous sommes en 1491 ; politique et religion sont intimement liées et quelques grandes familles se disputent le pouvoir. Cesare fréquente alors la Sapienza, la prestigieuse université de Pise, et nourrit déjà de très – très – grandes ambitions. Mais c’est à travers un personnage étranger à la « politique » que l’auteur nous fait découvrir – et pénétrer – cet univers : Angelo. Issu d’une famille d’artisans, il doit le fait – l’honneur ! – de pouvoir étudier à Pise à un riche bienfaiteur : Lorenzo de Medicis. La présence de ce jeune homme permet au lecteur de ne pas se sentir perdu ; sa naïveté et sa fraîcheur l’accompagnent. Comme Angelo, il tombe d’ailleurs rapidement sous le charme de Cesare Borgia.

« Cesare », de Fuyumi Soryo, sous la supervision de Motoaki Hara (Ki-Oon)

L’histoire n’est pas ici un prétexte servant la fiction ; bien plus qu’une source d’inspiration, elle est au cœur de « Cesare ». Ce n’est ainsi pas une surprise que d’apprendre que l’auteur a collaboré avec un historien spécialiste de la Renaissance italienne ; la série est très documentée et les différents tomes qui la composent se révèlent toujours très denses. Si les différentes intrigues et autres luttes de pouvoir sont passionnantes à suivre, elles sont – discrètement – l’occasion pour le lecteur d’acquérir des connaissances sur cette période. Parfois, les intrigues politiques s’effacent pour laisser davantage de place à l’humain. Riche de ces multiples dimensions, « Cesare » réussit, d’un tome à l’autre, à ne jamais lasser. Captivant.

(Cliquez sur les images pour les agrandir)

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De la Rome antique au Japon contemporain

Autre manga faisant la part belle à l’histoire : « Thermae Romae ». Un récit déjanté qui réussit à faire cohabiter passé et présent ; thermes romains et bains japonais contemporains. Si, si ! Rome, IIe siècle avant notre ère, Lucius Modestus est un architecte en mal d’inspiration. Mais voilà qu’à la faveur d’une chute dans un bain, aux thermes, il ne découvre rien de moins qu’un passage à travers le temps et l’espace qui le fait émerger dans des bains publics japonais, au XXIe siècle.

Ces voyages impromptus – et déstabilisant, on l’imagine aisément – sont autant d’occasions pour Lucius d’observer les avancées en matière de bains de ceux qu’il nomme « les visages plats ». De retour à Rome, ses observations lui permettent de faire des innovations remarquables… et remarquées. Il devient ainsi rapidement un bâtisseur incontournable appelé à servir l’empereur Hadrien. Un bâtisseur à qui l’on en demande toujours plus.

Au moment même où le dispositif, bien qu’astucieusement imaginée et mis en scène, commence à être bien intégré par lecteur et risque, l’effet de surprise passé, de le lasser, l’auteur réussit à donner un second souffle à son récit. De nouveaux éléments lui permettent d’avancer, et par-là même de continuer à captiver le lecteur. Lucius qui jusqu’alors ne faisait que des passages éclair au Japon, y reste par exemple « coincé » et y rencontre une passionnée d’antiquité, une Japonaise qui parle latin et lui permet de mieux comprendre ce monde qui lui est si étranger. Et bien d’autres choses encore…

En bonus : à chaque fin de chapitre, un texte permet d’apporter des éclairages historiques. Ces textes sont aussi l’occasion pour l’auteur de s’expliquer sur ses choix, par exemple, en ce qui concerne la représentation des personnages historiques et les traits de caractère qu’elle leur attribue. Un aspect pédagogique qui participe de la richesse de ce manga, incontestablement drôle, rythmé, original, mais aussi, donc, instructif. Combo gagnant.

Thermae Romae, de Mari Yamazaki (Casterman)

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