L’interview indiscrète : les premières fois de Bertrand Chameroy et Mathilde Terrier

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Publié le 11/12/2017 par TRD_import_StéphaneMoret ,
Vous pouvez les entendre tous les matins dans "Bonjour la France", l’émission de Daphné Burki sur Europe 1 : quelles sont les anecdotes de parcours des deux chroniqueurs radio ?

La première fois que… j’ai eu une mauvaise note à un examen

Bertrand : C’était en maths, mais comme je savais que j’étais nul, ce n’était pas grave. En revanche, dans les matières dans lesquelles j’étais bon, j’étais le genre d’élève insupportable qui dit « Je crois que je me suis raté » et qui a 14 au final. Quand j’ai attaqué l’IUT à Cannes, il y avait des cours d’arabe obligatoires, j’étais nul ! J’ai mis 6 mois pour maîtriser l’alphabet, car il y a trois graphies pour chacune des lettres, selon qu’elle est placée au début, au milieu ou à la fin du mot. Même le prof avait lâché la rampe, et m’a dit « Laisse tomber… ».

Mathilde : Le bac blanc de français, j’ai demandé ma copie pour vérifier ma note, parce que je m’étais mis une pression de ouf. J’avais arrêté de suivre les cours 15 jours avant, pour me lever à 6 h du matin et apprendre les citations par cœur, et… quand je les ai placées dans ma copie, j’ai fait un bon hors sujet. J’ai eu 2 !

Bertrand : T’étais la meuf qui faisait des fiches bristol et qui soulignait au Stabilo ! Je déteste ça.

Mathilde : Bon, j’ai eu le bac, finalement.

La première fois que… j’ai séché un cours

Mathilde : Je séchais le ping-pong ! Mon prof était détestable, donc j’avais décidé d’aller faire du shopping à la place.

Bertrand : Pareil, les cours de sport. Mais comme j’étais nul, ça arrangeait tout le monde. Parce que j’étais le gros boulet qui était choisi en dernier, comme dans les films américains.

La première fois que… j’ai pris un appart

Mathilde : Tout de suite après le bac, je suis partie de mon petit village dans le Vercors pour aller suivre l’IUT de journalisme de Lannion.

Bertrand : Oh, j’ai failli le faire !

Mathilde : Super souvenir, on quittait les cours et on allait à la plage. J’avais une chambre de 9 m2 en cité U, j’étais trop contente, entourée de plein de Bretons.

Bertrand : Je suis de Nice, et je ne savais pas quoi faire. Je lisais l’Etudiant pour savoir comment on devait faire pour travailler dans les médias, parce que je ne connaissais personne. J’avais lu les cursus des journalistes interrogés, et ça m’avait fait peur, parce que je suis un peu flemmard quand même. J’ai passé le concours de l’ESJ Paris et, en parallèle, tanné l’émission « Le Grand Journal » pour avoir un stage. J’ai eu les deux réponses en même temps, j’ai préféré faire le stage, soutenu par ma mère qui m’a dit « Tu n’auras cette opportunité qu’une fois dans ta vie ». Et du coup, j’ai pris un crédit au LCL pour payer mon loyer à Paris – une coloc avec mon meilleur ami – pendant 3 mois.

La première fois que… j’ai eu une paye (et comment je l’ai dépensée)

Mathilde : C’est la déprime ! Je l’ai utilisé pour payer la moitié de mon permis. Mais ce job d’été m’a permis de devenir indépendante. J’avais 16 ans.

Bertrand : J’étais plagiste à Nice, et j’ai payé une soirée resto à mes potes. Le reste je l’ai mis de côté, pour payer mon permis plus tard. En fait, ma mère m’avait avancé de quoi payer le code, que je n’ai jamais passé, et on n’en parlait plus. L’année dernière, elle m’a dit « Tu m’as jamais remboursé le code ? » donc je lui ai enfin rendu l’argent de ce code que je n’ai jamais passé.

La première fois que… que j’ai acheté une fringue vraiment chère

Bertrand : J’étais habillé sans goût, des trucs basique de H&M trop grands pour moi. J’étais plus orienté « bouffe ». Quand j’avais un peu d’argent, au lieu de faire les courses chez Leader Price, je les faisais chez Monoprix, on se faisait plaisir.

Mathilde : Les habits, c’était une catastrophe pour moi !

Bertrand : Pourquoi tu parles au passé ? (Rires)

Mathilde : J’ai eu une période « vulgaire » : mini-jupe ultra-courte, cuissardes à talons aiguilles. Et je me souviens d’avoir acheté un pantacourt blanc avec des strass incrustés tout le long de la jambe , affreux. Et j’étais très fière de cet achat.

La première fois que… j’ai eu le déclic pour mon métier

Mathilde : Je faisais du théâtre, et j’aimais bien raconter des histoires. J’avais envie d’écrire. J’ai postulé à l’IUT de Lannion, et j’ai été prise. Et puis ensuite l’école de journalisme de Tours, spécialité TV, et c’est là que je me suis dit « C’est ça que je veux faire ! », aller chercher des infos.

Bertrand : En regardant « Nulle Part Ailleurs », sur Canal +, j’avais 5 ou 6 ans, j’aimais bien ce mélange d’info et de déconne. Je voulais faire ça, informer et faire rire, sans savoir lequel des deux je voulais le plus, sans penser à un plan B si je n’y arrivais pas. Même aujourd’hui, je ne saurais pas dire ce que je pourrais faire d’autre dans la vie.

La première fois que… j’ai passé un casting

Bertrand : Je n’avais pas choisi de le passer et j’ai été pris. J’avais 11 ans, et tous ceux de mon cours de théâtre l’ont passé, parce que la production d’un téléfilm cherchait des figurants. Je prononce quatre mots dans le film…

Mathilde : Le pire truc que j’ai fait, c’est pour la communauté d’agglomération troyenne – la CAT – et je jouais Cathy de la CAT ! J’exposais tous les métiers de la CAT avec pantalon vert et pull orange…

La première fois que… j’ai eu une grosse galère professionnelle

Mathilde : Cathy de la CAT ! Parce qu’à la base, j’étais JRI (journaliste reporter d’images), et je m’étais cassée la jambe, donc je ne pouvais plus travailler, plus tenir une caméra. Alors ce petit boulot m’a permis de travailler en étant en rééducation. Je boitais entre deux prises.

Bertrand : C’était entre la fin de mon stage au « Grand journal » et le début de mon premier contrat : je n’avais plus un rond, et je devais continuer de rembourser mon crédit. Je restais toute la journée chez moi parce que je n’avais même pas de quoi me payer des cafés dehors. Je ne faisais rien sauf lire, aller au square et cuisiner pour mon coloc qui rentrait le midi parce qu’il n’avait pas de thunes non plus. Ça a duré quatre mois, jusqu’à ce que je bosse sur une émission pour Jean-Marc Morandini, mais c’était très long.

La première fois… qu’on m’a reconnu dans la rue

Bertrand : Ça m’a fait bizarre, mais c’est toujours bizarre, parce que c’est la vie normale. Les gens sont étonnés que je prenne le métro, que je fasse mes courses, mais on ne sauve pas des vies ! Et c’est toujours positif ou gentil, dans la vraie vie, hein ! Sur les réseaux sociaux, c’est autre chose.

Mathilde : C’est comme quand on recroise un ex : c’est pas le bon moment ! On n’est pas à son avantage, mal coiffé, mal habillé, pas maquillé… Les gens sont gentils, c’est vrai, mais une fois en soirée, un mec m’a dit : « Ah bah, vous êtes plus belle à la télé ! »

Bertrand : Mais il ne faut pas faire ce métier pour la notoriété. Il faut le faire parce qu’on aime écrire, filmer, parler dans un micro. Mais uniquement pour être célèbre, ça n’a aucun intérêt parce que c’est éphémère et ce n’est pas un bon moteur.

Mathilde : Il faut beaucoup bosser !