Pourquoi vivre encore chez ses parents quand on est jeune diplômé(e) ?

No thumbnail
Publié le 03/04/2018 par TRD_import_DelphineDauvergne ,
Les études terminées, beaucoup de jeunes reviennent ou restent encore chez leurs parents. Ce choix, souvent par défaut, s’explique surtout par des difficultés à trouver un emploi et un logement, et donc d'entrer dans la vie "d’adulte".

Parce qu’on recherche un premier emploi

Après ses études, Benjamin, 25 ans, pensait trouver rapidement du travail : « J’ai été diplômé en novembre, ce qui n’est pas la période la plus propice… Je suis revenu chez mes parents le temps de trouver un poste d’ingénieur agronome dans la protection des plantes, dans le Sud de la France. »

Une fois diplômés, de nombreux étudiants quittent le logement qu’ils occupaient pendant leurs études pour revenir au domicile familial. Selon l’Insee, plus du quart des jeunes adultes de 25 à 29 ans qui vivent chez leurs parents sont au chômage, les autres occupant des emplois à durée limitée ou précaires.

Pour faire des économies

Ne plus avoir un loyer à payer permet aussi de mettre de l’argent de côté. Sofia, 23 ans, a validé son master à Cergy. Elle continue d’habiter chez ses parents, tout en préparant le concours du barreau et en travaillant à côté.  » C’est une solution qui permet d’économiser, le temps de finir complètement mes études et d’avoir un emploi stable « , souligne-t-elle.

« Cela me donne une certaine liberté, je peux épargner pour repartir travailler à l’étranger , sans m’engager dans un bail », concède aussi Lauren, diplômée depuis juin 2017. La jeune femme de 27 ans est partie en Inde pour un stage qui s’est prolongé en CDD et espère bien repartir à l’étranger !

Parce qu’il est difficile de trouver un appart

« C’est impossible de trouver un appartement lorsqu’on est journaliste pigiste (payé à l’article). Je n’ai pas de contrat alors que les propriétaires en exigent un, ainsi que des fiches de paie, et ils sont, bien sûr, très frileux devant les statuts précaires… C’est plus simple de trouver lorsqu’on est encore étudiant avec ses parents comme garants », constate Lauren. Par défaut, elle est donc revenue vivre chez son père fin décembre.

Parce que c’est confortable, le nid familial

Après le confort financier, vient aussi l’argument du temps passé aux tâches ménagères , souvent beaucoup moins élevé que si l’on vivait seul. « Ma mère prépare les repas, je n’ai pas besoin d’aller à la laverie… Ce sont des avantages ! En contrepartie, il faut rendre des comptes, on ne peut pas découcher sans prévenir », confie Sofia.

Benjamin apprécie également le confort familial : « Pas besoin de faire les courses, tout le ménage, les repas sont bien meilleurs ! » Il précise tout de même qu’il met aussi la main à la pâte : « J’aide mon père dans ses travaux, je m’occupe du jardin… »

Le jeune ingénieur apprécie aussi de ne pas vivre seul. « C’est plus agréable d’avoir du monde chez soi et cela motive dans les recherches d’emploi, même si parfois je reçois quelques piques… » admet-il. Certains parents mettent la pression, en s’inquiétant pour leurs enfants.

« Mes parents me disent parfois que je ferais mieux de laisser tomber le journalisme, pour un secteur où je gagnerai mieux ma vie… » déclare Lauren, encore déterminée à persévérer. Si elle s’entend bien avec son père, elle admet que c’est « difficile de revenir lorsqu’on a habité seule pendant dix ans dans plusieurs pays du monde. On a l’impression de revenir en arrière ». Avec moins d’indépendance.