Décryptage
Classement du “Financial Times” : percée des business schools espagnoles, bilan mitigé pour les Françaises
publié le 11 décembre 2012
Durée de lecture :
1 min
Très attendu, le classement général des écoles de management du “Financial Times” est paru début décembre 2012. Quelques Françaises tirent leur épingle du jeu, mais la tendance est au net recul dans le ranking du célèbre quotidien britannique, tandis que HEC est détrônée pour la première fois depuis six ans.
Après six années au sommet, HEC perd sa couronne de première business school européenne au profit de l’espagnole IE (Instituto de Empresa). Tel est le verdict du “classement général” qu'a publié le 3 décembre 2012 le “Financial Times”. Un “ranking” d’autant plus attendu qu’il est la synthèse des différents palmarès parus au cours de l’année 2012 dans le quotidien britannique, pour les MBA, les EMBA, les masters et l’“executive education” (cycles interentreprises ou “sur mesure”). Il constitue une référence, tant aux yeux des recruteurs que des candidats ou des enseignants. La LBS (London Business School), 3e, complète le podium, tandis que l’INSEAD, deuxième l’an dernier, recule à la 4e place.
Jean-Claude Lewandowski
Décembre 2012
Après six années au sommet, HEC perd sa couronne de première business school européenne au profit de l’espagnole IE (Instituto de Empresa). Tel est le verdict du “classement général” qu'a publié le 3 décembre 2012 le “Financial Times”. Un “ranking” d’autant plus attendu qu’il est la synthèse des différents palmarès parus au cours de l’année 2012 dans le quotidien britannique, pour les MBA, les EMBA, les masters et l’“executive education” (cycles interentreprises ou “sur mesure”). Il constitue une référence, tant aux yeux des recruteurs que des candidats ou des enseignants. La LBS (London Business School), 3e, complète le podium, tandis que l’INSEAD, deuxième l’an dernier, recule à la 4e place.
Pourquoi HEC perd sa première place ? |
Comme tout classement, celui du “FT” peut prêter à d’infinies discussions. Les résultats 2012 peuvent ainsi laisser perplexe. D’abord parce que l’IE y effectue un bond spectaculaire, passant en une année de la 6e à la 1re place. Or c’est HEC qui devance – parfois largement – l’école espagnole sur la majorité des programmes (les EMBA, les masters et la formation pour dirigeants). L’explication est sans doute à chercher du côté des rémunérations et de la progression salariale à l’issue des programmes : ce sont eux qui, semble-t-il, permettent à l’IE de faire la différence. Mais ces critères salariaux ont déjà été pris en compte dans les classements antérieurs. Alors, pourquoi pèseraient-ils à nouveau sur le résultat final ? Impossible de répondre à cette question : le “FT” ne communique pas l’intégralité de sa méthodologie.
En dépit de ces réserves, ce classement permet de se faire une idée assez précise des forces en présence et des grandes tendances. Premier constat, la position flatteuse des business schools espagnoles : derrière l’IE, deux autres institutions se hissent parmi les six premières : l’Esade (5e) et l’Iese (6e). Là encore, le critère des rémunérations semble avoir pesé lourd. On soulignera également la performance des écoles suisses : deux d’entre elles, l’IMD et Saint-Gallen, arrivent 7es ex aequo.
En dépit de ces réserves, ce classement permet de se faire une idée assez précise des forces en présence et des grandes tendances. Premier constat, la position flatteuse des business schools espagnoles : derrière l’IE, deux autres institutions se hissent parmi les six premières : l’Esade (5e) et l’Iese (6e). Là encore, le critère des rémunérations semble avoir pesé lourd. On soulignera également la performance des écoles suisses : deux d’entre elles, l’IMD et Saint-Gallen, arrivent 7es ex aequo.
Trois Françaises dans le “top ten” |
Pour les établissements français, le bilan paraît plus mitigé. Certes, trois d’entre eux figurent dans le “top ten”, l’ESCP Europe grappillant pour l’occasion deux places par rapport à 2011. En revanche, le verdict est cruel pour l’ESSEC, qui passe de la 10e à la 19e place. L'école de Cergy, alors qu'elle figure au 4e rang pour les masters en management et au 3e pour les programmes inter-entreprises, continue d'être absente du classement des MBA, ce qui, à l'évidence, la pénalise fortement. Elle est même devancée par EM Lyon, 15e, laquelle gagne cinq places par rapport à l'an dernier.
Nette progression aussi pour Grenoble (21e, soit huit rangs de mieux), pour l’EDHEC (25e, avec un gain de sept places), et dans une moindre mesure pour Euromed, 31e. Les autres écoles de l’Hexagone maintiennent peu ou prou leurs positions, mais au-delà de la 50e place. À noter cependant l’entrée dans ce classement de Télécom EM et de l’ESC Montpellier – mais uniquement sur la base des programmes masters.
Nette progression aussi pour Grenoble (21e, soit huit rangs de mieux), pour l’EDHEC (25e, avec un gain de sept places), et dans une moindre mesure pour Euromed, 31e. Les autres écoles de l’Hexagone maintiennent peu ou prou leurs positions, mais au-delà de la 50e place. À noter cependant l’entrée dans ce classement de Télécom EM et de l’ESC Montpellier – mais uniquement sur la base des programmes masters.
Les écoles allemandes à l’écart |
De façon générale, l’équilibre semble à peu près maintenu entre les grands pays (France, Royaume-Uni, Espagne). Les institutions britanniques, pour leur part, affichent une forte présence, avec une bonne vingtaine d’écoles classées, mais le plus souvent dans le “ventre mou” du palmarès – à l’exception de la LBS, de la Saïd Business School d’Oxford, et de Warwick. L’Italie, de son côté, n’est guère représentée que par la SDA Bocconi (11e), toujours leader dans son pays et bien placée en Europe.
Quant à l’Allemagne, en dépit de la puissance de son économie, elle reste à l’écart de la compétition internationale pour l’enseignement du management. Seules l’ESMT – avec un bond de 19 places en un an – et, dans une moindre mesure, Mannheim, disposent d’une certaine visibilité.
Mais les positions sont loin d’être figées. Dans le sillage de l’IE, plusieurs institutions sont en train de prendre position sur le segment des masters, dont elles étaient absentes jusqu’alors. C’est le cas de la LBS, qui vient de délivrer ses premiers diplômes de ce type. De quoi bousculer encore la hiérarchie dans les prochaines années…
Quant à l’Allemagne, en dépit de la puissance de son économie, elle reste à l’écart de la compétition internationale pour l’enseignement du management. Seules l’ESMT – avec un bond de 19 places en un an – et, dans une moindre mesure, Mannheim, disposent d’une certaine visibilité.
Mais les positions sont loin d’être figées. Dans le sillage de l’IE, plusieurs institutions sont en train de prendre position sur le segment des masters, dont elles étaient absentes jusqu’alors. C’est le cas de la LBS, qui vient de délivrer ses premiers diplômes de ce type. De quoi bousculer encore la hiérarchie dans les prochaines années…
Les 20 meilleures business schools en Europe selon le “Financial Times” | |||
RANG 2012 | RANG 2011 | BUSINESS SCHOOL | PAYS |
1 | 6 | IE Business School | Espagne |
2 | 1 | HEC Paris | France |
3 | 3 | London Business School | Royaume-Uni |
4 | 2 | INSEAD | France - Singapour |
5 | 7 | Esade Business School | Espagne |
6 | 4 | Iese Business School | Espagne |
7 | 5 | IMD | Suisse |
7 | 12 | University of St Gallen | Suisse |
9 | 7 | Rotterdam School of Management, Erasmus University | Pays Bas |
10 | 12 | ESCP Europe | France - Royaume-Uni - Allemagne - Espagne - Italie |
11 | 7 | SDA Bocconi | Italie |
12 | 10 | University of Oxford : Saïd | Royaume-Uni |
13 | 18 | Warwick Business School | Royaume-Uni |
14 | 16 | Vlerick Business School | Belgique |
15 | 20 | EMLyon Business School | France |
16 | 15 | City University : Cass | Royaume-Uni - Émirats arabes unis |
16 | 17 | Cranfield School of Management | Royaume-Uni |
18 | 14 | Imperial College Business School | Royaume-Uni |
19 | 10 | Essec Business School | France, Singapour |
20 | 19 | Stockholm School of Economics | Suisse - Russie |
Les écoles françaises du Top 80 du “Financial Times” | |||
RANG 2012 | BUSINESS SCHOOL | ||
2 | HEC Paris | ||
4 | INSEAD | ||
10 | ESCP Europe | ||
15 | EM Lyon School of Business | ||
19 | ESSEC Business School | ||
21 | Grenoble Graduate School of Business | ||
25 | EDHEC Business School | ||
31 | Euromed Management | ||
52 | Rouen Business School | ||
53 | ESC Toulouse | ||
53 | Skema Business School | ||
55 | Audencia Nantes | ||
55 | Reims Management School | ||
60 | BEM Bordeaux Management School | ||
63 | IAE Aix-en-Provence, Aix-Marseille University GSM | ||
63 | Télécom Business School | ||
68 | ESC Montpellier | ||
70 | ICN Business School | ||
70 | ESC Tour-Poitiers | ||
74 | ESC Clermont |
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Jean-Claude Lewandowski
Décembre 2012