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Comment présenter "Oh les beaux jours !" à l’oral de français du bac ?

Par Thibaut Cojean, publié le 19 mai 2020
Durée de lecture : 
3 min

Lors de votre oral de français, vous devrez présenter une œuvre littéraire. Pour vous accompagner dans votre préparation, l’Etudiant fait le tour des œuvres au programme et de ce qu’il faut en retenir.

L’Etudiant vous accompagne dans votre préparation en examinant les œuvres au programme de l’année de première. Dans cet article, Sonia Arbaretaz, professeure de français au lycée Fénelon Sainte-Marie de Paris (75), nous aide à décortiquer "Oh les beaux jours !" de Samuel Beckett.

Théâtre de l’absurde

Pour montrer que vous vous êtes approprié la pièce de Samuel Beckett, vous devrez "montrer que c’est le théâtre de l’absurde", conseille la professeure. La pièce est "un mélange de tragique et de comique, on ne sait pas si on doit rire ou pleurer".

Vous pouvez vous attarder sur la forme de la pièce, et insister sur son immobilisme. "Les deux personnages sur la scène sont incapables d’agir, il n’y a pas d’action possible et ils parlent pour meubler le vide, pour éviter le silence, explique Sonia Arbaretaz. Le silence, c’est l’angoisse, alors ils parlent pour se divertir, pour se détourner de l’angoisse."

Cela en fait "du théâtre sans action où les personnages ne font qu’attendre", véhiculant "une parole désespérée et cocasse".

Comprendre l’esprit de l’auteur

Pour autant, la pièce est très travaillée et "il y a beaucoup d’ironie dans les dialogues, jusque dans le nom des personnages". En anglais, Willie renvoie en effet à la volonté et Winnie à la victoire.

L’enseignante porte une attention particulière au personnage de Winnie, "vieille et impotente, mais qui reste coquette". Pour elle, "c’est une façon cynique pour Samuel Beckett de dire que rien ne peut sauver l’homme sauf l’art. En dehors de l’art, rien ne peut sortir les hommes de l’angoisse."

Même pas l’action : "Ils n’agissent pas car l’action ne sert à rien." Le contexte historique est à prendre en compte. "C’est écrit après la Seconde Guerre mondiale, qui a montré que l’action n’a pas fait la grandeur de l’homme", analyse Sonia Arbaretaz.

Pour étayer votre réflexion, elle conseille non seulement de voir des captations de la pièce, mais également de s’intéresser à l’univers de l’auteur. Il a notamment écrit un court-métrage muet de 20 minutes baptisé "Film" (1965) qu’elle juge "intéressant pour comprendre l’esprit de Samuel Beckett".

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