Les règles d’or de la colocation

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Publié le 18/10/2017 par TRD_import_StéphaneMoret ,
Partager son quotidien n’a rien d’évident. Pour que la cohabitation ne vire pas à l’aigre en quelques mois, mieux vaut respecter quelques règles d’organisation pratique et de bienséance. Petits conseils pour trouver (et devenir) le coloc parfait.

1. Entre amis ou avec des inconnus ?

S’installer avec des amis de longue date ou intégrer une colocation déjà formée d’inconnus n’est pas la même chose… N’oubliez pas le principal : vous partagerez votre quotidien. Prenez le temps de réfléchir avant de foncer.

Faire le point sur ce qui ne va pas est parfois plus difficile entre amis, à cause de la dimension affective. N’oubliez pas que votre relation est en jeu et testez la cohabitation avant d’aller plus loin, par exemple en louant une maison pour les vacances. Soyez aussi prêt à vous laisser de l’air pour éviter l’overdose et posez des limites. Chacun son intimité !

Partager un appartement avec de parfaits inconnus est une aventure humaine qui permet de faire de belles rencontres, en côtoyant des personnes qui évoluent hors de vos cercles habituels. Si vous arrivez seul dans une nouvelle ville, c’est le meilleur moyen de vous y intégrer.

L’idée d’accorder votre confiance de but en blanc à des inconnus peut légitimement vous rebuter. Rassurez-vous : au cours de la visite et de votre première rencontre, vous vous rendrez vite compte si le courant passe avec vos futurs colocataires.

2. Évitez les arnaques !

Gare à votre porte-monnaie si vous croisez le chemin d’un « scammeur » lors de votre recherche ! Ce pro de la cyberfraude, souvent basé à l’étranger, hante les sites de petites annonces. Son objectif ? Vous soutirer de l’argent – et certainement pas vous proposer cette superbe colocation dans un loft ultramoderne avec vue sur la tour Eiffel. Pas de panique, ces arnaqueurs utilisent souvent la même histoire.

En général, le logement paraît trop beau pour être vrai. L’hameçon est lancé : pour ne pas manquer cette occasion en or, vous allez vous précipiter et oublier votre bon sens. Bizarrement, le propriétaire, à l’étranger, ne peut ni vous parler au téléphone ni vous faire visiter l’appartement. En revanche, il vous transmet un pseudo-contrat validé par un soi-disant avocat, une copie de passeport (volé) et vous demande, en échange des clés ou de l’adresse, de lui envoyer (à lui ou à un proche) le montant de la caution par un service de type Western Union. Fuyez ! Vous trouverez porte close et ne récupérerez jamais votre argent.

Le propriétaire vous demande de vous adresser à vous-même un mandat international et de lui fournir le reçu pour prouver que vous êtes en possession du montant de la caution ? C’est encore une arnaque, car en imitant votre signature il pourra récupérer l’argent. Quoi qu’il arrive, n’envoyez jamais d’argent à un inconnu sans avoir visité l’appartement.

3. Partagez les factures

« Et au fait, on fait comment pour les factures ? » Pour éviter d’être pris au dépourvu lorsque vous recevrez la première, anticipez. Assurance, électricité, Internet… Vous pouvez choisir de nommer un colocataire responsable par poste de dépense. À lui de régler la somme due et de contacter le service client en cas de problème. Cette répartition a l’avantage de responsabiliser les différents colocataires et permet à chacun de disposer de factures à son nom datant de moins de trois mois, qui peuvent servir de justificatif de domicile pour certaines démarches administratives. En revanche, les montants payés ne seront pas équivalents, alors sortez vos calculatrices !

Pour éviter les imbroglios et les échanges sans fin sur le sujet, vous pouvez aussi avoir un seul référent si l’un d’entre vous se porte volontaire pour régler toutes les factures. Dans ce cas, chaque occupant du logement doit lui faire parvenir sa part tous les mois, par virement automatique.

Certaines factures, notamment celles d’électricité, sont établies sur la base d’une estimation : il est possible qu’en fin d’année vous receviez un remboursement en cas de surévaluation ou, au contraire, que vous deviez payer davantage. Le colocataire référent doit alors se charger de répartir le trop-perçu ou de réclamer les sommes manquantes.

4. Silence après 22 heures

Pour éviter de déclencher une guerre froide, mieux vaut observer le couvre-feu. Globalement, évitez le bruit après 22 heures pour respecter le repos de chacun. Sinon, parlez-en avant, par politesse. Évidemment, abstenez-vous d’organiser une fête si l’un de vos colocs à un examen le lendemain !

Soyez vigilant : des portes qui claquent, des éclats de voix, une télévision dont le son est fort ou le bruit d’un jeu vidéo peuvent devenir insupportables pour quelqu’un qui cherche le sommeil.

5. Si vous organisez une fête…

Échangez sur le sujet et restez ouvert au point de vue de vos colocataires si vous sentez des réticences chez eux. L’un d’eux n’est pas du tout partant ? Mieux vaut opter pour un compromis : une première partie de soirée dans l’appartement, la suite à l’extérieur. Dans tous les cas, choisissez la date ensemble et dressez une liste d’invités équitable et raisonnable.

Pensez à prévenir les voisins : ils pourront s’organiser en conséquence. Montrez-vous rassurant, en leur communiquant votre numéro de téléphone : ils pourront vous avertir s’ils sont dérangés par le bruit. Mieux vaut baisser le son que de recevoir la visite des forces de l’ordre… Enfin, rien ne vous empêche de convier vos voisins à la fête !

Si vous avez le temps, occupez-vous ensemble des préparatifs, c’est plus convivial. Sinon, répartissez les tâches entre colocataires. En amont, pensez à la décoration, aux invitations, à la musique… Le jour J, rangez les objets fragiles, poussez les meubles pour que les invités puissent circuler, faites les courses et activez-vous en cuisine !

Vous avez assuré aux autres que vous passeriez la matinée à nettoyer avec eux ? Respectez vos engagements et montrez-vous responsable pendant la fête. Sinon, il n’y aura pas de prochaine fois !

Ces règles sont extraites du livre « Les 50 Règles d’or de la colocation », de Lucie Tavernier, éditions Larousse, août 2017, 3,95 €.