Décryptage

Comment devenir consultant ?

Par La rédaction de l'Etudiant, publié le 19 mai 2017
Durée de lecture : 
7 min

Longtemps réservé aux profils expérimentés, le métier de consultant s’est ouvert aux jeunes diplômés, qui associent expertise et créativité.

Quelles formations pour devenir consultant ?

Le métier de consultant s’est considérablement rajeunie depuis dix ans avec une moyenne d’âge qui tourne autour de 30 ans dans beaucoup de structures. Parfois même moins. En effet, beaucoup d’agences et de cabinets de conseil préfèrent recruter des jeunes juste après l’obtention de leur diplôme pour les formater. Sauf quelques rares exceptions qui ont trouvé du travail avec un diplôme de niveau bac+3, il est difficile de devenir consultant en dessous du niveau bac+5. Tout dépend de l’expertise que vous souhaitez mettre en avant, pour les relations presse et médias, les écoles de communication de la métropole lilloise sortent de très bons profils avec une pédagogie professionnelle facilitée par l’alternance. De plus en plus de consultants sont aussi issus de Sciences-Po ou du CELSA (Paris-Sorbonne), «on a besoin de profils cultivés avec une bonne culture générale, une analyse et une bonne plume », confirme Eve Catrix, à Oxygen Lille. À l’université, les masters de Droit (Lille 2) ou Management des Ressources Humaines (Lille 1) permettent d’accéder au métier, tout comme les écoles d’ingénieurs et les écoles de commerce (SKEMA, IAE…) avec des spécialisations dans le marketing, le management ou encore la finance. Dans ces domaines, la maîtrise de l’anglais est souvent un prérequis indispensable.

Des consultants dans tous les secteurs

Recrutement, ressources humaines, marketing, management, droit, informatique, communication, ingénierie… n’en jetez plus ! La liste pourrait s’étirer à l’infini tant les domaines d’intervention sont multiples pour le consultant, un métier longtemps réservé aux profils seniors qui justifiaient d’une vingtaine d’années d’expérience et qui a vu émerger une nouvelle catégorie de consultants, plus jeunes, plus créatifs aussi. Un bouleversement qui renvoie obligatoirement à cette interrogation : quelle légitimité détiennent ces consultants «juniors» de 25-30 ans par rapport à leurs aînés, bien plus expérimentés ? «On met le point sur quelque chose d’important, reconnaît Eve Catrix, directrice d’Oxygen Lille, une agence spécialisée dans les relations presse et médias sociaux. C’est vrai qu’une entreprise un peu plus traditionnelle ne sera pas forcément rassurée en voyant arriver un petit jeune. En revanche, dans les start-ups, l’écosystème d’euratechnologies par exemple, elles sont plus rassurées de voir un profil jeune pour apporter de la créativité, un nouveau souffle, d’autant qu’elles ne considèrent pas l’âge comme un frein.»

Le métier de consultant

Quel que soit son domaine d’intervention, le consultant est avant tout un expert, spécialisé dans un secteur d’activité capable d’intervenir sur différentes thématiques ou problématiques. En freelance, pour le compte d’une agence ou d’un cabinet d’expertise, ou directement intégré dans l’entreprise, le consultant est en réalité un conseiller spécialisé. En étroite collaboration avec le client, il identifie les besoins avant d’élaborer des recommandations et des actions concrètes. «Certains ne font que de la stratégie, d’autres font de la stratégie et de l’opérationnel, explique Eve Catrix qui encadre 10 consultants spécialisés dans la relation médias, à Lille. Le consultant permet aussi d’apporter un regard extérieur et nouveau : «Quand on fait appel à un consultant, on sent qu’on est un peu démuni. Par exemple le directeur général d’une petite PME va préférer, plutôt que de se planter et de perdre du temps, chercher une expertise.»

Quelles qualités pour devenir consultant ?

«Pour être un bon consultant il faut être curieux, écouter, s’intéresser et aimer les autres, car il va bien souvent toucher des domaines très différents. Sans tout cela il sera difficile pour lui de déployer une action efficace.» Ajoutons aussi un sens du relationnel, une réactivité combinée à une organisation minutieuse pour gérer d’un seul front les demandes multiples : «Il faut être téméraire parce qu’un consultant a bien souvent autant de patrons qu’il a de clients. Il faut savoir compartimenter les choses pour ne pas s’emmêler les pinceaux. Tout le monde n’est pas capable d’y arriver !» Une agilité d’esprit qui colle plutôt bien avec cette nouvelle génération de consultants.

Maxime, 26 ans, consultant en ingénierie logicielle chez INEAT

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Passionné d’informatique, Maxime s’est engagé dans des études d’ingénieur juste après avoir obtenu son bac scientifique en 2008. Après cinq années passées à l’institut de Génie Informatique et Industriel à Lens (IG2I, une annexe de l’École Centrale de Lille) couplée d’une expérience d’auto-entrepreneur, il intègre en 2013 INEAT, une jeune start-up d’euratechnologies à la croissance fulgurante (200 salariés aujourd’hui), spécialisée dans les services à destination des entreprises pour accompagner leur transformation digitale. Après plusieurs missions, Maxime est actuellement prestataire pour Adeo à Villeneuve-d’Ascq, la maison-mère de plusieurs enseignes dont Leroy Merlin. Il travaille sur une plateforme de publication de contenu. «Pour moi c’est difficile de sortir d’une école et de se proclamer consultant, on a tout à apprendre, tempère-t-il immédiatement au moment de parler du métier de consultant. Je me vois plutôt comme un ingénieur d’études et de développement. On a le même nom de métier pour plein de rôles différents finalement.» Avant de préciser : «À la base je suis développeur, j’apporte une expertise à un moment donné dans une mission. Après trois ans et demi d’expérience, je commence progressivement à basculer dans le conseil. J’ai appris des choses, je commence à les retranscrire. Le métier de consultant, au-delà des missions, c’est aussi des conseils ponctuels : une équipe, une entreprise souhaite une expertise sur tel sujet, elle va demander un regard extérieur.»