La France veut garder le contact avec ses étudiants étrangers

Morgane Taquet Publié le
La France veut garder le contact avec ses étudiants étrangers
Campus France à Shanghai // ©S.Lecherbonnier // © 
Après leurs études en France, les étudiants étrangers pourront désormais garder le lien à travers la plateforme en ligne France Alumni.

La France part à la recherche de ses anciens étudiants étrangers. Rassembler autour d’une plateforme les diplômés étrangers qui ont fait leurs études dans l'Hexagone, c'est en effet l'objectif du site France Alumni, lancé par  le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et  la secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, Geneviève Fioraso, le 26 novembre 2014.

Pourront y participer les anciens étudiants internationaux de tous profils, les anciens stagiaires, mais aussi les établissements d'enseignement supérieur ou les entreprises françaises. Les anciens pourront s'y inscrire comme dans n'importe quel annuaire de diplômés d'écoles ou d'universités, et s'organiser en communautés. De leur côté, les entreprises pourront créer leur propre page, et déposer des offres de stages et d'emploi. Le site regroupe déjà plus de 1.000 inscrits.

Mise en place par Campus France, la plateforme principale se décline également sous forme de sites locaux éventuellement disponibles dans la langue du pays. Une dizaine d'ambassades en feront l'expérience d'ici à fin 2014 : Brésil, Allemagne, Colombie, Gabon, Japon, Jordanie, Philippines, Koweit, Turquie et Vietnam. Une cinquantaine devraient rejoindre l'initiative d'ici à fin 2015.

DES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS QUI “RAPPORTENT”

Objectif de France Alumni ? Faire en sorte que les étudiants étrangers ne perdent pas la France de vue. Geneviève Fioraso l’explique : "Les chercheurs français qui ont obtenu des prix et distinctions ces dernières années sont tous, à un moment, passés par la case étranger. Il ne faut donc pas avoir peur de voir nos étudiants partir à l'étranger et vice versa, car ce sont eux les ambassadeurs de notre diplomatie."  En France, 41% des doctorants et 31% des chercheurs CNRS sont étrangers.

En 2013-2014, 300.000 étudiants étrangers ont suivi des études en France et en ont fait le troisième pays en termes d'attractivité universitaire au monde derrière les États-Unis et le Royaume-Uni. "La présence d'étudiants étrangers est une chance, et non une menace comme certains ont pu le croire ces dernières années, a insisté Laurent Fabius, évoquant à demi-mots la circulaire 'Guéant' de 2012. Pas seulement pour le brassage culturel que cela constitue, mais également en termes économiques."

La présence d'étudiants étrangers en France est une chance, et non une menace.
(Laurent Fabius)

Un point de vue confirmé par l'enquête sur l'apport économique des étudiants étrangers réalisée en octobre 2014 par l'Institut BVA pour Campus France. Si le coût des étudiants étrangers pour le budget de l'État représente environ 3 milliards d'euros, en contrepartie, l'apport de ces étudiants à l'économie française représenterait 4,65 milliards d'euros, selon cette note. Leur consommation quotidienne de biens et services représente plus de 3 milliards d'euros. Viennent ensuite 563 millions d'euros en frais d'inscription, 364 millions d'euros en dépenses de transport aérien et plus de 450 millions de dépenses des proches qui rendent visite aux étudiants.

En outre, l'impact des étudiants étrangers sur l'image de la France à travers le monde semble très positif. À l'issue de leur études, 66% des étudiants étrangers recommanderaient la France pour y travailler et 77% estiment que leurs études leur donnent envie de travailler avec des entreprises françaises.

Morgane Taquet | Publié le