Ostéopathie : l’IGAS critique la procédure d'agrément des écoles

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On l’attendait depuis deux ans. Daté d’avril 2010, le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) intitulé «Le dispositif de formation à l’ostéopathie » a été rendu public sur internet jeudi 3 mai 2012. Sans surprise, celui-ci est très critique sur les procédures d’agrément des établissements de formations.

 Hétérogénéité des formations et faiblesse de l’agrément

Dans sa synthèse présentée en introduction, le rapport de Michel Duraffourg et Michel Vernerey, pointe une procédure d’agrément de faible qualité juridique, une augmentation considérable du nombre d’écoles et d’agréments délivrés suite à des recours gracieux. Les auteurs soulignent également une grande hétérogénéité des formations aux frais d’études élevés, entre 7000 et 8 000 € annuels. On estime aujourd’hui à plus de 70, les formations spécialisées en ostéopathie, formant plus de 2.500 diplômés chaque année. Cette offre est jugée trop abondante et entraînant une saturation du marché, selon bon nombre d’étudiants et de professionnels.

Stopper la dérive de l’agrément

 Pour les deux rapporteurs de l’IGAS, «il s’agit de mettre un terme à la dérive de la procédure d’agrément, qui doit être vite réformée, avec de nouvelles règles destinées à asseoir son autorité », et la définition de «critères substantiels d’agréments. » Sur la question des enseignants, leur qualification et la recevabilité de leurs titres» doit être revue à la hausse.  Enfin, le manque d’ouverture des établissements aux mondes universitaires et sanitaires est également souligné.


18 recommandations

 Les membres de l’IGAS effectuent 18 recommandations dont 10 concernent la procédure d’agrément des écoles et 4 ont trait aux contenus pédagogiques de la formation. Parmi les recommandations sur l’agrément, il faut en priorité «aménager la composition et le fonctionnement de la commission nationale d’agrément », «assurer un suivi régulier du nombre de diplômes annuels » et «définir des critères substantiels d’agréments. » Par ailleurs, l’école doit « s’assurer de l’inscription au fichier ADELI de tous les enseignants ostéopathes » et doit préciser «l’effectif maximal d’élèves admis en première année. »


Renforcer les stages cliniques

Concernant les recommandations pédagogiques, il s’agit notamment d’utiliser les 860 heures supplémentaires prévues par la loi de 2009 pour «renforcer les enseignements de biologie et physiopathologie. Est également demandé de «fixer un volume minimal d’heures de pratique clinique », de prévoir des « stages avec des conventions précises» et d’élaborer un référentiel de formation. »


Une "réglementation ambitieuse" demandée par les syndicats

Dans un communiqué du 3 mai 2012, le Syndicat français des ostéopathes (SFDO) appelle également à une «réglementation ambitieuse» de la formation et à la « publication de nouveaux décrets ». Parmi les points soulevés par le SFDO en complément de ceux évoqués dans le rapport, celui–ci insiste sur le fait d’imposer « l’existence de locaux et une capacité d’accueil fixe » et d’exercer « un contrôle plus strict sur les lieux de formation .»

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