
Sur le site de Toulouse, le nombre d’étudiants va baisser passant de 110 000 à 107 000 à l’horizon 2015. Les entrants en masters notamment. L'une des réponses à cette problématique est la mise en place de licences charnières... de quoi s'agit-il ?
La Région va s'engager à financer, dans un cadre expérimental sur des sites de formation hors de Toulouse, des parcours « passerelles » ou licences « charnières ». Ces formations ou modules courts – d'un an maximum – seront créées pour faciliter l'entrée en master aux étudiants titulaires d'un bac+2 (BTS, DUT, …) ou d'une licence professionnelle. Elles permettront également de résoudre une autre problématique mise en lumière par les ateliers du SRESR. En effet, les universités toulousaines acceptent difficilement des étudiants qui n'ont pas suivi un parcours interne à leur établissement.
Comment comptez-vous lutter contre la désaffection des filières scientifiques, connu à l'échelle nationale, mais d'autant plus sensible en Midi-Pyrénées ?
Nous allons mettre en lumière les débouchés portés par les quatre pôles de compétitivité régionaux, avec lesquels un lien plus étroit est à construire avec le PRES. Nous sensibiliserons les lycéens au travers des Espaces Numériques de Travail, et dans le supérieur via le dispositif d'Université Numérique en Région. Evidemment, nous nous baserons aussi sur tous les salons tels que Infosup... mais nous allons en outre créer un salon des masters, car il n'y a actuellement qu'une offre privée en la matière. Les pôles de compétitivité y auront toute leur place.
Un des axes du SRESR concerne le rééquilibrage territorial de Midi-Pyrénées face au site toulousain, prépondérant. Quelles sont vos propositions ?
Nous voulons inciter les acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche des villes de taille moyenne à porter un projet commun au travers de « contrats de sites ». Ils seront portés par les entités académiques locales, le PRES, les collectivités locales et acteurs socio-économiques. En tout état de cause, certaines villes, comme Tarbes, Auch, Albi ou Castres-Mazamet sont déjà porteuses de dynamiques importantes et sont très avancées dans cette démarche. D'autant plus qu'elles ont répondu à l’appel à expérimentation lancé par la DATAR en 2007 visant à consolider le rôle de charnière territoriale de ces agglomérations.
Quelles sont les évolutions que la Région va apporter à sa politique en matière de recherche ?
En premier lieu, nous allons recentrer la moitié de nos financements sur 3 ou 4 thématiques transverses. Elles seront définies à l'occasion de la prochaine réunion du CCRRDT qui devrait se tenir dans trois mois au maximum. Nous entendons également financer plusieurs plateformes de recherche et développement dites de « proximité ». Plusieurs projets régionaux sont dans les tuyaux : à Figeac (mécanique; énergie et bâtiment), Castres-Mazamet (santé), Rodez (agriculture).
Par ailleurs, nous avons décidé de traiter les dossiers de financement des projets au fil de l’eau tout en simplifiant la procédure administrative. Si nous conservons les appels à projets sectoriels (Epicea, Aerosat, Epicure, Equip’Energie), nous allons substituer l’appel à projets annuel de « recherche / transfert de technologies » par des contrats « laboratoires-entreprises » dont la durée s'étendra sur trois ans maximum. Ils devront associer au moins deux laboratoires et une entreprise, et intégreront les ressources humaines dans l'assiette éligible, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent.