Première rentrée de prof : "Je vais être libre dans mes pratiques, faire ce que je veux”
ÉPISODE 4. Sam, professeur d’histoire-géographie stagiaire dans l’académie de Grenoble (38), a fait sa première rentrée en septembre dernier. Sa formation se termine et sa titularisation va bientôt être officielle...
, sur l’immigration, suivi d’un oral. "Le jury m’a posé des questions, mais on avait bien préparé avec les collègues de l’Inspé (Institut National Supérieur du Professorat et de l'Éducation, ndlr) en amont, ce n’était pas du tout déstabilisant", résume Sam. L’occasion de parler de ses choix pédagogiques, de son approche, etc.
Reste encore une dernière étape : "On attend les résultats de titularisation, mais comme toutes mes inspections se sont bien passées, cela devrait être bon !", explique, serein, le jeune enseignant.
Episode 1 : en août. "Je me sens serein"
Après la fermeture des collèges, le difficile retour en classe
Parallèlement à la préparation de ses examens, Sam a retrouvé ses élèves en présentiel, avec l’assouplissement des mesures sanitaires liées au Covid-19. "Cela a été difficile après un mois sans se voir. Les élèves étaient assez bavards, ils avaient besoin de se retrouver. Et en distanciel, un tiers des élèves n’étaient pas présents, et parmi ceux connectés, certains avaient des problèmes techniques ou un ordinateur partagé dans leur fratrie…"
Episode 2 : en octobre. "Les premières semaines, j'étais rincé après chaque heure de cours"
"Je veux voir d’autres horizons"
Qui dit première année d’enseignement dit aussi premiers "au revoir" avec les élèves. "Cela fait un petit pincement au cœur, c’est sûr, confie Sam. Je leur ai dit que je quittais l’établissement, certains étaient déçus, d’autres n’en avaient rien à faire. Mais c’est le métier ! Et pour ma part, je voulais voir d’autres horizons, relever d’autres défis".
A la rentrée, le jeune enseignant rejoindra une cité scolaire internationale, à la frontière avec la Suisse, où il enseignera toujours à des collégiens - le niveau qu’il préfère, pour son dynamisme. "Je pense que j’aurai des élèves issus de CSP+, avec un niveau culturel assez élevé, des classes bilingues… très différents des profils ruraux de mon établissement actuel."
S’il aborde plutôt sereinement ce nouveau défi, il s’interroge cependant sur les rapports avec ces futurs élèves, très différents de ceux qu’il a côtoyés. "Avec les CSP+, j’ai peur du risque de violence symbolique, d’un certain mépris de classe. C’est quelque chose qui est propre à ma personnalité et ma construction sociale, sachant que j’ai une origine sociale modeste".
D’ici là, une fois passée la surveillance du brevet des collèges, les oraux et la correction des copies, pour lesquels il a été réquisitionné, il va devoir également s’occuper de son déménagement. Avec un défi de taille : trouver à se loger proche de la frontière suisse, avec un salaire de jeune titulaire, soit environ 1.500 € nets par mois. Pour autant, il pense déjà à la suite : passée son année de T1 (c'est-à-dire sa première année de titularisation), il envisage de préparer l’agrégation et pourquoi pas de postuler sur des postes doctoraux en sciences de l’éducation, en parallèle de son activité d’enseignant. Pour se projeter dans une carrière riche.
Episode 3 : en mars. "Tout le monde marche d'un même pas"