Badges éducatifs et protection des données : l'innovation made in USA

De notre correspondante aux Etats-Unis, Alice Gillet Publié le
Badges éducatifs et protection des données : l'innovation made in USA
L'innovation made in USA // © 
REVUE DE PRESSE – ÉTATS-UNIS. Le succès des start-up éducatives outre-Atlantique s’accompagne de nouvelles problématiques, à commencer par la protection des données des élèves. Une réflexion qui fait apparaître que l'innovation requiert des compromis.

Applications éducatives et données privées : doit-on protéger les étudiants ?

La pénétration des logiciels, applications et autres services éducatifs en ligne pousse à s’interroger sur la protection des données privées des étudiants.

Pour Jordan Shapiro, professeur à la Temple University, le problème est complexe. Si l’usage de ces données par les start-up à des fins commerciales est inadmissible, leur utilisation dans un cadre strictement éducatif par les enseignants n’est peut-être pas à rejeter en bloc.

L’analyse des données des étudiants pourrait en effet permettre aux professeurs d'affiner la connaissance qu’ils ont de leurs élèves, et de leur proposer un enseignement personnalisé. Une perspective, concède Shapiro, à la fois grisante et effrayante.

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Des badges numériques en guide de bulletins scolaires universels ?

Lancée l’année dernière, l’Infrastructure ouverte de badges éducatifs de la Fondation Mozilla permet à toute institution, établissement scolaire ou entreprise privée de créer ses propres badges éducatifs numériques.

Le concept est inspiré des jeux mobiles, applications et réseaux sociaux comme Foursquare, qui récompensent leurs utilisateurs grâce à des badges virtuels indiquant leur niveau ou leur statut au sein de l’application : débutant, super utilisateur, etc.

Transposés dans le secteur éducatif, les badges sont un équivalent virtuel des bons points, du bulletin scolaire et du CV. Concrètement, les badges authentifient la participation d’un étudiant à un voyage linguistique en Chine, le suivi d’un MOOC sur la robotique, la validation de l’IELTS (International English Language Testing System), une connaissance approfondie de la littérature moyenâgeuse ou des compétences exceptionnelles en physique-chimie.

Au fil de leur scolarité, les étudiants peuvent ainsi collectionner, sous forme de badges virtuels, honneurs, certificats et attestations en tous genres, dans un "cartable virtuel" partageable en ligne.

L’enjeu principal pour concrétiser cette vision : la mise en place de critères universels et précis permettant de déterminer le sérieux et la fiabilité d’un badge. La NASA, Smithonian, l’université d’Illinois et Penn State ont déjà mis en place leurs propres systèmes de badges.

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En matière d'éducation, les start-up qui réussissent sont souvent les plus simples

Dans un contexte californien de course à l’innovation, la complexité technologique n’est pas forcément gage de réussite, bien au contraire. Un trait commun rassemble en effet les start-up éducatives performantes : la simplicité, ainsi qu’un modèle B2C.

Quelques exemples de réussite : ClassDojo (20 millions d’utilisateurs) permet aux enseignants de donner des bons points virtuels aux élèves, Remind101 (10 millions d’enseignants) est un service de SMS pour connecter enseignants, parents et élèves, tandis que StudyBlue (5 millions d’utilisateurs) propose aux élèves de confectionner leurs propres fiches mémo numériques pour tester leurs connaissances et mémoriser les leçons.

Outre des solutions technologiques simples, ces start-up ciblent élèves et enseignants directement, en proposant des offres gratuites ou freemium.

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