Le budget sème la zizanie entre présidents d'université et étudiants

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Le budget sème la zizanie entre présidents d'université et étudiants
Universités - presidents - Colloque CPU 2014 // © 
Cela a tout d'une mise en garde, en temps de négociations budgétaires placées sous le signe des restrictions. La Conférence des présidents d'université signe une tribune soulignant le risque de financer les bourses des étudiants au détriment des budgets d'établissement. Une prise de position que l'Unef juge irresponsable.

"L’augmentation des aides individuelles, importante ces dernières années, n’apporte pas de meilleure réussite des étudiants et ne contribue pas à débloquer l’ascenseur social ; par contre, elle contribue à la dégradation de l’ensemble du système universitaire puisqu’on prend ces aides sur le budget des universités", prévient la Conférence des présidents d'université, dans une tribune rendue publique le 24 juin 2014, signée par la Commission "Vie de l'étudiant".

Si l'Unef insiste depuis plusieurs mois sur la nécessité de remplir la promesse d'augmentation des bourses de 100 millions d'euros à la rentrée 2014, sous peine de mobilisation étudiante, la CPU s'alarme, elle, de déshabiller ainsi Pierre pour habiller Paul.

"Dans un budget contraint, la pratique des vases communicants entre budgets des universités et aides sociales aux étudiants contribue à dégrader les conditions de vie et d’études de ces derniers ; l’augmentation des boursiers bénéficiant de l’exonération des frais d’inscription et de sécurité sociale (dits "taux 0") financée sur les ressources des universités en est un exemple récent. Prendre aux universités pour donner individuellement aux étudiants n’est qu’une fuite en avant non seulement inefficace mais visiblement nuisible", estiment les présidents.

Leur préconisation : revoir le système de bourses, pour le rendre plus efficace, mais éviter une mise en concurrence de cette aide individuelle avec "l'amélioration nécessaire de l'accueil et de la formation des étudiants à l'université".

Je trouve la CPU bien fébrile à l'approche des arbitrages budgétaires. C'est totalement irresponsable d'expliquer que les bourses ne doivent pas augmenter (Unef)

Côté Unef, on dénonce "des propos inacceptables". "Je trouve la CPU bien fébrile à l'approche des arbitrages budgétaires, confie le président du syndicat étudiant, William Martinet. C'est totalement irresponsable d'expliquer que les bourses ne doivent pas augmenter : j'invite les présidents à retourner en cours voir les étudiants et l'urgence sociale actuelle. L'Unef partage les inquiétudes des présidents quant aux budgets des universités mais il serait incompréhensible d'abandonner pour autant la bataille de la précarité étudiante et nous n'avons pas l'intention, nous, d'y renoncer."

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