Hausse des droits d'inscription à Dauphine : Laurent Batsch ne « lâchera pas le morceau »

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Hausse des droits d'inscription à Dauphine : Laurent Batsch ne « lâchera pas le morceau »
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48 voix pour, 5 contre et 4 abstentions. Le conseil d'administration de Paris Dauphine a voté le 25 février l'augmentation de certains droits d'inscription. Bravant le rappel à l'ordre du Conseil d'Etat et les avertissements du ministère, Laurent Batsch entend proposer une nouvelle architecture diplômante à ses étudiants à partir de la rentrée 2009 et non plus 2008 comme envisagé un temps.  Il veut maintenant engager des discussions avec le ministère de l'Enseignement supérieur.

Ses mains tremblent mais le propos est déterminé. Le président de Dauphine, Laurent Batsch, tendu, s’étonne devant la presse, le 26 février 2008, de la célérité avec laquelle le Conseil d’Etat a répondu à la saisine du gouvernement sur sa proposition d’augmenter les frais d’inscription. « Je ne savais pas, dit-il, que nous avions des urgentistes du droit ». Selon le président, le gouvernement a voulu verrouiller ce dossier très rapidement en sortant l’arsenal juridique. Sauf que le Conseil d’Etat ne tranche pas le débat sur le fond puisqu’il « répond de manière très ouverte à des questions fermées qui consistent à demander si Dauphine a le droit de faire quelque chose qui est interdit », vitupère Laurent Bastch.

La Dauphine attitude

L’avis du Conseil d’Etat a été rendu le 19 février 2008, quelques jours avant que le Conseil d’administration de l’université approuve à 84 % (1) l’instauration d’une contribution complémentaire, donnant ainsi à Laurent Batsch, les coudées franches pour défendre sa position. Le contrat quadriennal, qui sera déposé fin mars 2008 à la DGES, pour la période 2009-2012, prévoira donc bien des diplômes d’établissement dont les droits d’inscription seront fixés par Dauphine. Débuteront alors les négociations avec le ministère. Si ce dernier maintient sa position, le président de Dauphine entend lancer une débat public sur les règles républicaines d’attribution des moyens attribués aux grands établissements - au rang desquels figurent également Sciences Po.

« Fais ce que dois, advienne que pourra »

« Dauphine est victime d’une discrimination financière. En raison de la réussite de nos étudiants, les moyens que l’Etat nous alloue sont moindres que pour d’autres établissements, mais de l’autre côté, le ministère ne nous autorise pas à trouver par nous-mêmes des sources de financement. Si la situation persiste, je peux, moi aussi, placer le débat sur le terrain du droit et je ne lâcherai pas le morceau. La décision de la ministre sera jugée à l’aune d’autres décisions politiques sur l’équité de traitement entre les grands établissements » assure Laurent Bastch dont la devise est : « Fais ce que dois, advienne que pourra ».

(1) Le résultat est le suivant : 48 voix pour, 5 contre et 4 abstentions. Les autres conseils s’étaient déjà prononcés, le 19 février 2008 pour le CEVU, avec 21 voix pour, 1 contre et 3 absentions et, le 21 février 2008 pour le CS, avec 18 voix pour, 5 contre et 1 abstention.

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