Fusion : les universités Montpellier 1 et 2 dans les starting-blocks

De notre correspondant à Montpellier, Guillaume Mollaret Publié le
Fusion : les universités Montpellier 1 et 2 dans les starting-blocks
Les universités Montpellier 1 (à gauche, © Hugues Desmichelle) et Montpellier 2 (à droite, © UM2) doivent fusionner en janvier 2015. // ©  © Hugues Desmichelle/ UM2
Philippe Augé, président de Montpellier 1, sera candidat à la présidence de la future entité. Il est soutenu par Michel Robert, actuel président de Montpellier 2.

Quarante et un mille étudiants, 4.500 agents, 72 unités de recherche, 21 directions de service, un patrimoine de 500.000 m², et un budget de 400 millions d'euros... l'université de Montpellier, issue de la fusion des universités Montpellier 1 et Montpellier 2, se prépare à devenir la cinquième université française, le 1er janvier 2015. "Nous attendons désormais le décret, qui doit être publié sous peu, avant que ne soit nommé un administrateur provisoire", ont expliqué Philippe Augé et Michel Robert, respectivement présidents de Montpellier 1 (droit et médecine) et Montpellier 2 (sciences), lors d'une conférence de presse commune, lundi 8 septembre 2014.

Soutenu par Michel Robert, Philippe Augé sera candidat à la présidence de l'université de Montpellier, nom officiel de la future entité. "La notion de copilote n'existe pas à l'université. Nous sommes donc convenus que Philippe Augé sera le porteur de ce projet", a sobrement déclaré le dirigeant de l'université des sciences.

"Nous allons avoir pendant deux à trois ans les mains dans le cambouis pour tout mettre en coordination parce qu'on ne raye pas d'un trait de plume quarante ans d'histoire", a précisé Philippe Augé, qui rapporte que "113 items à résoudre" ont été identifiés et qu'"un gros tiers est désormais derrière nous".

Montpellier 3, la grande absente

Dans la préfecture héraultaise, le processus de fusion se fera donc, comme annoncé dès 2011, sans l'université Montpellier 3 (lettres et sciences humaines), qui avait manifesté sa volonté de pas participer à un tel regroupement. Philippe Augé ne désespère pas : "Montpellier 3 a dit non à la fusion mais oui à la collaboration. Dont acte. La fusion se fait donc à deux. À titre personnel, je pense qu'il faut que l'on donne envie que l'on nous rejoigne. Qu'il s'agisse d'une université ou d'autres écoles."

Du côté des enseignants-chercheurs, Sandrine Michel, HDR en sciences économiques à Montpellier 1 et représentante du Snesup, explique que "cette fusion convient assez bien aux unités de recherche et à la dynamique actuelle. En revanche, elle prend place dans un environnement global dont on peut se demander s'il est pertinent, car laisser Montpellier 3 en dehors du processus ne peut être, à mon sens, que transitoire".

Au-delà de la fusion des deux établissements, Michel Robert a insisté sur l'importance d'être retenu au prochain appel d'offres pour l'obtention de l'Idex, épreuve à laquelle Montpellier avait échoué voilà trois ans.

quid de la fusion des régions ?

Sur un volet plus politique, les deux présidents des universités montpelliéraines ne se sont pas montrés inquiets dans la perspective de fusion des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon (cofinanceur de nombreux programmes immobiliers des universités héraultaises), alors que localement un rapprochement avec Toulouse fait craindre aux édiles languedociens une perte d'influence de leur territoire.

"Il y a deux académies. Du reste, nous sommes aujourd'hui en temps plus près de Barcelone que de Toulouse, a éludé Michel Robert avant que Philippe Augé ne renchérisse : "Nous n'avons pas d'inquiétude majeure, d'autant que l'université de Montpellier sera, au 1er janvier, plus grosse que les universités toulousaines. Du reste, elles n'ont à ma connaissance pas de volonté de fusionner actuellement."

La création de l'université de Montpellier est parue au JO du 13 septembre 2014

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