Mobilisation de l’université de Poitiers contre la nomination d’un ex-militant du GUD

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La nomination annoncée de l’ex-« gudard », Benoît Fleury comme professeur des universités à l’université de Poitiers suscite l’indignation de la communauté universitaire locale. Dans une délibération du 25 février 2008, le conseil d’administration « prend acte avec la plus vive inquiétude » de cette éventuelle nomination. Benoît Fleury a présidé le GUD de 1995 à 2000, un groupuscule d’extrême droite connu pour ses actions « musclées ».

Sorti major du concours de l’agrégation 2008 en Histoire du Droit, l’ancien étudiant d’Assas qui s’est distingué par ses déclarations violemment antisionistes et son admiration du fascisme italien est en droit de choisir l’affection qu’ il souhaite eu égard aux règles qui régissent les nominations de professeurs agrégés du supérieur. Le fameux droit de veto prévu par la loi LRU ne leur est pas applicable.  

Dans sa communication, l’université de Poitiers indique que l’affectation de M. Fleury n’est « ni souhaitée ni sollicitée » par la présidence, « pas davantage » par la Faculté de droit et sciences sociales. Elle fait également état de l’opposition du reste de la communauté universitaire. Les étudiants, en particulier se mobilisent contre la venue de Benoît Fleury. Une pétition en ligne avait déjà recueilli mardi 26 février près de 700 signatures. En conséquence le CA de l’université de Poitiers demande donc au président de la République de ne pas procéder à la nomination et à l’affectation à Poitiers de Benoît Fleury.  

M. Fleury qui a reçu les félicitations de nombreux sites internet d’extrême droite s’est fait très discret sur ses activités politiques depuis la dilution du GUD au début des années 2000. Valérie Pécresse l’a appelé à faire un « geste d’apaisement » en regrettant publiquement « ses engagements passés ». « La loi républicaine s’applique, il peut choisir l’université qu’il veut», a néanmoins affirmé la ministre sur RMC Info.  

Amnistié pour les divers faits de violence dont il s’était rendu coupable lorsqu’il était membre du GUD, M. Fleury a pu se présenter en toute légalité au concours de l’agrégation.  Il devrait être reçu le 28 février par le doyen de l’UFR de droit de Poitiers.

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