À PSL, l'environnement pousse les étudiants à travailler ensemble

Delphine Dauvergne Publié le
À PSL, l'environnement pousse les étudiants à travailler ensemble
Le projet sur la controverse concernant la construction de la tour Hélice à Issy-les-Moulineaux a remporté le premier prix du projet pédagogique. // ©  PSL
Paris Sciences et Lettres a réuni des étudiants de ses divers établissements pour plancher sur une controverse environnementale et produire un objet multimédia innovant.

"Nous savons que travailler en vase clos n'est plus possible aujourd'hui, il faut savoir travailler en projet avec d'autres métiers, tels que les informaticiens et les graphistes", explique Éric Nahon, directeur adjoint de l'Institut pratique du journalisme (IPJ) de l'université Paris-Dauphine. Ce constat est partagé par d'autres établissements de Paris Sciences et Lettres (PSL). Sous l'impulsion du groupe de travail PSL environnement, un projet tutoré autour de la production d'un petit objet multimédia (ProPO) sur une controverse environnementale a été lancé en septembre 2014.

"PSL souhaite développer les sciences de l'environnement, c'est un enjeu pour l'avenir, avec un potentiel important en innovation, que cela soit pour la recherche ou la formation", affirme Chris Bowler, chercheur CNRS à l'Institut de biologie de l'ENS, qui est à l'initiative du groupe de travail. PSL environnement organise des événements, des séminaires notamment, dans le but de "fédérer les expertises existantes". Ce projet pédagogique semblait être une évidence pour Chris Bowler : "L'environnement se prête à l'interdisciplinarité, cela implique bien sûr les sciences dures, mais aussi les sciences sociales (gouvernance, économie...)."

Une complémentarité dans les équipes

Six équipes, composées de sept à huit étudiants de l'ENS (École normale supérieure), de Mines ParisTech, de l'université Paris-Dauphine et de l'Institut pratique du journalisme, ont participé à ce concours. "Des personnes de cultures très différentes doivent travailler ensemble. Un étudiant de l'ENS va, par exemple, imposer plus de rigueur scientifique à un étudiant en journalisme", illustre Éric Nahon. Mais cette richesse a aussi des inconvénients : "Trouver des disponibilités communes à tous les étudiants en même temps était très compliqué...", admet le directeur adjoint de l'IPJ.

Pendant cinq mois, les étudiants ont travaillé sur une question environnementale contemporaine. Ils ont d'abord dû réaliser une enquête de terrain, puis en tirer une analyse sociologique, et enfin créer un objet multimédia innovant. Les projets gagnants, désignés à la mi-avril 2015, portaient sur des sujets très différents tels que la "Tour Hélice, une modernité obsolète ?" ou "Montesson aux champs des possibles, vivre entre ville et campagne". Les étudiants auront eu besoin de trois sessions de trois jours pour mener à bien le projet, le reste de la coordination se faisant surtout via Internet.

L'environnement se prête à l'interdisciplinarité.
(C. Bowler)

Le financement de PSL environnement, à hauteur de 50.000 euros, comprend surtout les rémunérations des intervenants encadrants. Les établissements partenaires ont mis leurs locaux à disposition gratuitement. Une deuxième édition est d'ores et déjà prévue. Pour l'année prochaine, Éric Nahon souhaite "pouvoir réduire la durée du projet de cinq à trois mois, mais également trouver une thématique à rapprocher de la COP21 [conférence sur les changements climatiques]". Il espère également que "d'autres écoles [les] rejoindront, notamment une école d'art, pour rendre le projet encore plus intéressant".

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