
Avignon, Auvergne, Bordeaux, Lorraine... La liste des universités ayant lancé leur propre application mobile s'allonge. Bien que timide comparé aux pays anglo-saxons, ce mouvement de digitalisation conquiert de plus en plus de d'établissements d'enseignement supérieur français. Pensées en premier lieu pour les étudiants, les applis sont aussi ouvertes aux enseignants et aux membres du personnel administratif.
Derrière cette tendance, il y a d'abord la nécessité de s'adapter aux étudiants et à leur mode de vie. "Nos usagers sont connectés en permanence sur leur téléphone, il faut donc qu'ils aient accès à nos services depuis leur poche", constate Caroline Grand, directrice de la communication de l'université de La Rochelle, petite dernière dans le petit cercle des universités possédant une appli. Une remarque faisant écho à l'enquête de Médiamétrie publiée en 2016, selon laquelle "le mobile est le premier écran de connexion Internet au quotidien, avant l'ordinateur".
La tendance est à la géolocalisation
Selon les universités, les services disponibles par les applications varient. La plupart comportent a minima un accès direct aux informations essentielles, telles que l'annuaire des principaux contacts au sein du campus. Certains établissements donnent accès aux emplois du temps, à la messagerie étudiante et plus généralement à l'ENT (espace numérique de travail). D'autres vont même jusqu'à diffuser des cours en ligne.
Nos usagers sont connectés en permanence, il faut donc qu'ils aient accès à nos services depuis leur poche.
(C. Grand)
L'université de Lorraine se démarque avec une fonction permettant de connaître le niveau d'affluence des bibliothèques universitaires, ou encore celle donnant la possibilité d'emprunter des ouvrages sur les différents campus de l'établissement. La tendance est aussi à la fonction de géolocalisation, proposée notamment par l'université Jean-Jaurès à Toulouse, et par l'université de La Rochelle.
Elle permet de se repérer dans les locaux à l'aide de calculs d'itinéraires, à l'instar de Google Map. "Auparavant, nous avions un petit document avec un plan de nos locaux pour diriger les étudiants. Mais il était assez peu lu et son impression était coûteuse", détaille Caroline Grand.
Pour réaliser son appli géolocalisée, l'université de La Rochelle a choisi de faire appel à un étudiant stagiaire, encadré par deux enseignants-chercheurs. Le design du produit étant, lui, confié à une agence. "Une application créée par un étudiant pour les étudiants, cela a du sens", se félicite Caroline Grand. Et l'histoire ne se termine pas là : l'établissement a décidé de faire d'une pierre deux coups : des projets tutorés mobilisant des étudiants en informatique travailleront sur les évolutions de l'application. Quand la transformation numérique d'un établissement devient un projet pédagogique...
Le casse-tête des évolutions
Une décision opportune, puisque toute application nécessite de régulières mises à jour. D'autant que les utilisateurs sont critiques et demandeurs de nouvelles fonctionnalités. "Les étudiants sont partagés, concède Yves Drothier, webmaster rattaché à la direction de la communication à l'université Paris-Sud. Ils souhaiteraient davantage de connexions entre l'appli mobile et leur vie quotidienne. Celle-ci devra donc évoluer petit à petit."
Et c'est là que le bât blesse. "Le sujet n'est pas prioritaire pour l'établissement, poursuit Yves Drothier, qui précise que l'application de l'établissement a été développée par les équipes informatiques internes. La difficulté consiste donc à dégager du temps et du budget pour effectuer les évolutions demandées". Devant le progrès galopant du numérique, les applications mobiles, que Caroline Grand juge "indispensables" pour améliorer la vie étudiante, devraient continuer de s'imposer aux établissements.
Jeudi 19 octobre 2017, la conférence EducPros sera consacrée à la transformation numérique de l'enseignement supérieur. Fablab, mooc, design thinking ; classes inversées... Tour d'horizon des nouvelles pratiques et partage d'expérience seront au programme de cette journée, organisée dans les locaux de l'ICP (Institut catholique de Paris).
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