U7 : l'alliance des PU du G7 qui veut peser sur les affaires mondiales

Étienne Gless Publié le
U7 : l'alliance des PU du G7 qui veut peser sur les affaires mondiales
Photo de famille des membres français de l'alliance G7, entourant la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal. // ©  Etienne Gless
À l’initiative de la France, plus de 45 universités internationales des pays du G7 créent l’alliance U7. Objectif : peser par des actions concrètes sur les sujets globaux majeurs comme le climat ou les inégalités. Sciences po accueillera le premier sommet inaugural de l’alliance les 9 et 10 juillet 2019 pour faire des propositions avant le G7 de Biarritz, fin août.

"Il est rare que des universités internationales de cette envergure réussissent si rapidement une alliance. Le projet s’est monté en deux mois. Nous nous sommes réunis la première fois début avril et avons lancé les invitations à l’international aux présidents d’université 15 jours plus tard", sourit Vanessa Scherrer, la directrice des affaires internationales de Sciences po. Université de Cambridge, Imperial College, Università Bocconi, McGill university… en tout, 45 présidents d’institutions universitaires de rang mondial ont déjà annoncé leur participation les 9 et 10 juillet prochains au premier sommet de l’alliance internationale U7, qui regroupe les plus grands établissements d’enseignement supérieur des pays du G7 élargi. Un sommet qui se tiendra dans les locaux de Sciences po à Paris.

Prendre part aux enjeux mondiaux

Ambition de cette alliance lancée officiellement le 5 juin à l’initiative de la France : contribuer activement aux discussions multilatérales. "L’alliance 'U seven' se propose de réaffirmer que les établissements d’enseignement supérieur ont aussi des choses à dire sur les affaires du monde", commente Frédérique Vidal, présente au lancement de l’alliance. Rôle des établissements du supérieur dans un monde global, climat et transition énergétique, responsabilités dans la lutte contre les inégalités et la polarisation des sociétés, impact de l’innovation technologique et engagement civique du local au global sont les cinq grandes thématiques sur lesquelles les universités ont commencé à plancher.

L'université, nouvel acteur politique ?

Cinq groupes de travail ont ainsi été constitués par thème, avec l’objectif d’aboutir à la signature, le 10 juillet, d’une liste d’engagements concrets, qui seront présentés au président de la République, Emmanuel Macron, pour nourrir les discussions du sommet du G7 de Biarritz fin août 2019.

La France, qui préside le G7 cette année, a souhaité promouvoir la contribution des universités à l’agenda multilatéral des pays du G7. "Le politique s’est emparé de la question des universités, se réjouit Michel Deneken, président de l’université de Strasbourg et pilote du groupe de travail sur le rôle des établissements d’enseignement supérieur dans un monde global. Cette prise de conscience ne vise pas à se servir de nos établissements comme d’un instrument de propagande, mais témoigne du rôle déterminant des universités pour l’avenir de la planète."

Pour les universitaires, l’initiative de cette alliance est aussi une bonne nouvelle pour leur identité. À l’heure où les discours identitaires portent souvent sur le repli sur soi, cet espace de discussion multilatéral entre présidents d’université rappelle que le savoir ne connait pas de frontière. "Dans un contexte géopolitique mouvant, les échanges académiques et les relations entre universités sont devenus des vecteurs de dialogue international essentiels", abonde le directeur de Sciences po Paris.


Treize établissements français dans la boucle
"Ce projet est une initiative française portée par 13 établissements", confie Frédéric Mion, directeur de Sciences po et président du collège français de l’alliance U7. Les présidents des universités françaises regroupés en "collège" sont : Yvon Berland (université Aix-Marseille), Khaled Bouabdallah (université de Lyon), Jean Chambaz (Sorbonne université), Christine Clerici (Paris-Diderot), Michel Deneken (université de Strasbourg), Alain Fuchs (Paris Sciences et lettres) ; Jean-Marc Gambaudo (université Côte d’Azur), Éric Labaye (école Polytechnique), Patrick Lévy (Université Grenoble-Alpes), Sylvie Retailleau (Paris-Saclay), Peter Todd (HEC Paris), Manuel Tunon de Lara (université de Bordeaux).

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