Un prénom prédestiné ou non... aux études supérieures

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Faut-il mieux s’appeler Ahmed ou Christophe quand on veut poursuivre ses études après le bac ? Pour la première fois, cette problématique vient d’être examinée par l’observatoire régionale des études supérieures (Ores) de Lille. L’enquête montre que, dès le départ, les bacheliers portant un prénom d’origine arabe ou musulmane cumulent toutes les caractéristiques les moins favorables. Par rapport à leurs camarades, ils sont plus âgés et plus en retard dans l’obtention du bac qui est, en outre, plus souvent technologique ou professionnel que général. Ils sont moins nombreux à détenir une mention et plus fréquemment originaires d’une catégorie sociale défavorisée. Enfin, les filles sont plus représentées. Au final, « cette population » se retrouve moins souvent dans les filières sélectives. Toutes ces données jouent bien sûr un rôle prépondérant, mais, « si l’on examine isolément l’effet de chacune des variables considérées sur l’orientation, le prénom figure de manière significative comme celle qui produit les discriminations les plus fortes ». Celles-ci apparaissent au moment de l’inscription : « Le fait de porter un prénom arabe ou musulman (...) réduit beaucoup les chances de s’inscrire en STS », par exemple. Ainsi que l’année suivante : « Dans les filières universitaires générales et de santé, il (...) augmente considérablement le fait de redoubler. Dans les filières sélectives (...), il accroît également très fortement le risque de se réinscrire à un niveau bac+1. » Cette étude fait écho aux travaux menés par le professeur Jean-François Amadieu, fondateur et directeur de l’Observatoire des discriminations , qui a déjà mis en évidence l’impact négatif d’un patronyme d’origine ou à consonance étrangère sur un CV.

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