Mathieu Nebra : "OpenClassrooms aura bientôt la taille d’une université"

Aurélie Djavadi Publié le
Mathieu Nebra : "OpenClassrooms aura bientôt la taille d’une université"
Openclassrooms affirme avoir, chaque mois, 20 % d'inscriptions supplémentaires. // ©  Julien Faure - REA
OpenClassrooms, le site de cours en ligne aux 2 millions d’inscrits, a annoncé, le 13 septembre 2016, une levée de fonds de 6 millions d’euros. Pour ce leader français des EdTech, il s’agit désormais de gagner le marché international, tout en mettant l’accent sur les formations qualifiantes. Explications de Mathieu Nebra, son cofondateur.

USAGE UNIQUE - Michael Nebra, co-fondateur de OpenclassroomsIl s'agit de votre deuxième levée de fonds. Quels en sont les objectifs ?

Nous proposons actuellement toute une palette de cours que les internautes viennent picorer au gré de leurs besoins professionnels. Désormais, il s'agit de devenir avant tout un site de formations certifiantes. Ce qui ne consiste pas à regrouper des modules existants, loin de là. Il y a d'abord tout un travail à faire pour identifier les métiers en tension et monter les cursus adéquats.

Puis cela suppose un accompagnement personnalisé. La validation des formations repose sur des projets, par exemple la réalisation d'une application. Au fil de leur progression, les étudiants bénéficient du soutien et des conseils d'un mentor. Selon leur rythme, certains finissent leur parcours en un an, d'autres en six mois.

Votre site se focalise sur les thématiques professionnelles. Allez-vous élargir la palette abordée ?

La mission que nous nous sommes fixée est d'aider les gens à renforcer leur employabilité. Les profils de développeurs étant parmi les plus recherchés, les cursus autour de la programmation informatique resteront donc notre cœur de métier. Mais nous voulons étoffer aussi notre offre en marketing, en vente et en design.

Par ailleurs, nous déclinons nos parcours en anglais et en espagnol et négocions des partenariats avec des établissements étrangers pour accélérer notre croissance à l'international.

Qui a décidé d'investir dans OpenClassrooms ?

Outre Alven Capital [qui a déjà versé 2,2 millions d'euros à OpenClassrooms en 2012 et 2014], qui connaît bien l'univers des start-up, nous sommes soutenus par Citizen Capital, qui privilégie les projets à vocation sociale, Xavier Niel, fondateur de l'école 42, dont l'intérêt pour l'éducation n'est plus à démontrer, et Bpifrance.

Les EdTech peineraient à attirer les capitaux. Comment vous démarquez-vous ?

Nous avons déjà négocié plusieurs mutations avec succès, en passant de la vente de livres papier et de la publicité en ligne à une offre premium. Nous avons une croissance soutenue et notre expérience est un atout.

Prévoyez-vous beaucoup de recrutements ?

Nous allons muscler nos équipes techniques, tout en créant de nouveaux postes. Nous recherchons par exemple un ingénieur de certification, qui construira les référentiels de compétences et prendra en charge les démarches nécessaires à la reconnaissance des formations, ainsi qu'un responsable de suivi de formation, équivalent du responsable de la scolarité dans un établissement classique.

Chaque semaine, nous accueillons une personne de plus. De 45 collaborateurs, nous devrions passer à 55 ou 60 d'ici la fin de l'année.

Quel accueil vos premières formations diplômantes et certifiantes rencontrent-elles ?

Pour le moment, elles comptent plusieurs centaines de participants. Mais à la vitesse où vont les choses, avec 20 % d'inscriptions supplémentaires chaque mois, nous atteindrons quelques milliers d'étudiants au printemps 2017. Soit la taille d'une université.

Aurélie Djavadi | Publié le