À l’UTC, l’entrepreneuriat devient un sport de haut niveau

Céline Authemayou Publié le
À l’UTC, l’entrepreneuriat devient un sport de haut niveau
L'UTC © Eric Nocher // © 
Pour accompagner ses élèves entrepreneurs, l’Université technologique de Compiègne a créé un parcours “entrepreneuriat élite”. Comme leurs camarades sportifs de haut niveau, ces étudiants bénéficient d’un soutien personnalisé et d’un aménagement de cursus.

Il y avait le parcours "sport élite", il y a désormais le cursus "entrepreneuriat élite". L'UTC (Université technologique de Compiègne) vient d'inaugurer cette nouvelle offre de formation, à destination de ses élèves ingénieurs motivés par l'aventure de l'entrepreneuriat. "Depuis sa création, l'UTC est tournée vers les questions d'innovation et de création d'entreprise, note Alain Storck, directeur de l'établissement picard. Avec cette nouvelle initiative, nous souhaitons renforcer la visibilité de nos actions auprès de nos élèves."

À l'heure actuelle, dix étudiants bénéficient du statut d'entrepreneur d'élite. Parmi eux, Guillaume Rolland, élève de première année et inventeur du réveil olfactif SensorWake, qui vient de rafler plus de 120.000 euros sur la plateforme de crowdfunding KickStarter (pour 50.000 espérés). "L'objectif de cette filière est d'offrir un cadre souple aux élèves, pour leur permettre de consacrer une partie importante de leur temps à leur projet tout en développant leurs compétences, rappelle Zorah Boulanger, directrice à la formation et à la pédagogie. Notre volonté étant qu'ils obtiennent leur diplôme en fin de cursus."

Un coach entrepreneur pour guider les premiers pas

La filière, ouverte à tous les étudiants de l'UTC, permet aux futurs ingénieurs de bénéficier d'un cursus aménagé. La charge de cours est ainsi réduite, moyennant un allongement des études d'un semestre au maximum. Ils sont également accompagnés par un "coach entrepreneur" : enseignant au sein de l'école, ce dernier apporte soutien et conseils, aussi bien sur le choix des cours – à l'UTC, les élèves peuvent construire leur formation à la carte – que sur leur stratégie de développement, leur organisation ou encore la recherche de financements.

L'accompagnement personnel est aussi assuré par un diplômé de l'école, lui-même créateur d'entreprise. "Les étudiants qui s'engagent dans cette filière ne sont pas nés entrepreneurs, mais ils le deviennent petit à petit, constate Véronique Misséri, en charge de l'écosystème local d'innovation et d'activité.

Les écoles doivent désormais former des ingénieurs innovants. Un véritable challenge qui demande une évolution profonde de notre ingénierie pédagogique.
(A. Storck)

"De l'ingénieur bâtisseur à l'ingénieur innovant"

Pour apprendre les "ficelles" du métier, les jeunes bénéficient aussi d'un bureau au sein du centre de l'innovation, inauguré en janvier 2015. Ils peuvent y côtoyer les chercheurs de l'école, les porteurs de projet hébergés et ainsi échanger sur leur propre expérience. "Tous les étudiants-entrepreneurs ne créeront pas leur entreprise, reconnaît Alain Storck. En revanche, tous vont acquérir une sensibilité à la création de valeur et à l'innovation. Les écoles doivent désormais former des ingénieurs innovants. Un véritable challenge qui demande une évolution profonde de notre ingénierie pédagogique."

Céline Authemayou | Publié le