Iscom : communautés, cultures et conquêtes au cœur de la stratégie 2020-2025

Agnès Millet Publié le
Iscom : communautés, cultures et conquêtes au cœur de la stratégie 2020-2025
ISCOM // ©  ISCOM
Nommée en juin 2020, Marianne Conde Salazar, directrice de l'Iscom, école de communication dont le siège est à Paris, fait le bilan à mi-parcours du plan stratégique lancé en 2020. Avec comme objectifs de ressouder les communautés, s'ouvrir à d'autres cultures et conquérir de nouveaux publics.

"En arrivant, mon défi était de poursuivre une dynamique de développement", note Marianne Conde Salazar, directrice de l'Iscom, qui lançait, en 2020, le plan "Sharing Iscom 2025". Il s'appuie sur "un cercle vertueux, autour de trois 'C' : communautés, cultures et conquêtes".

L'école de communication et de publicité qui propose un cursus de cinq ans, compte 4.500 élèves répartis sur huit campus, dont "le vaisseau historique" parisien, qui en rassemble 2.000.

Renforcer le lien avec les différentes communautés de l'Iscom

La directrice souhaite renforcer son lien aux communautés de l'école. La politique de réseaux sociaux a été relancée pour passer de 25.000 à 28.500 abonnés sur LinkedIn, par exemple.

L'association des alumni, redynamisée et rebaptisée "Tomorrow Iscom", qui concerne 17.000 anciens, pourrait devenir un outil pour "financer des bourses étudiantes" favorisant la diversité de l'école.

L'autre cible est de s'ouvrir aux acteurs de la communication. L'objectif est de se rapprocher des acteurs institutionnels, des agences de communication, des entreprises et des réseaux des professionnels de la communication et de la presse. La composition du comité scientifique a été revue et sera relayée par des comités dans les campus "car il est important d'avoir un ancrage dans chaque territoire."

S'appuyer sur les différentes cultures de l'écosystème de l'école

L'école professionnalisante s'appuie, depuis sa création en 1986, sur le tissu économique de son secteur. Avec des stages de 2 à 6 mois chaque année et une 5e année en alternance, c'est une nécessité.

L'Iscom propose désormais aux étudiants un autre format pour les rapprocher de l'entreprise, via un partenariat avec Google. Des salariés deviennent tuteurs de 20 étudiants en 1re année pour discuter de ce qu'ils apprennent et de leur projet. "Je crois que l'on tient là une innovation pédagogique", souffle Marianne Conde Salazar.

Une collaboration avec l'agence de branding et design Lonsdale se concrétise sous forme de plateforme où les étudiants peuvent trouver des briefs, des propositions clients de l'agence. Ces explorations pédagogiques doivent ouvrir des espaces de dialogue", précise la directrice.

À la conquête de nouveaux publics en France et à l'étranger

L'école implantée à Paris, Lille, Lyon, Strasbourg, Montpellier, Toulouse, Rouen et Bordeaux ouvre des campus à Nice et Rennes, à la rentrée 2022, pour renforcer le maillage territorial.

Autre pilier de cette conquête : aller chercher des profils différents, en développant des bourses, "sans objectif chiffré", pour la rentrée 2022. Si l'école indique qu'il est "difficile de mesurer sa diversité sociale", un étudiant doit, tout de même, débourser 7.600 euros pour la 1re année du PGE à Paris et 6.500 ou 7.000 euros selon les autres campus. Le principe est de financer les frais de scolarité d'un étudiant, pour moitié par l'école et pour moitié par une entreprise.

Avec deux partenariats signés en septembre 2021, l'international constitue un autre jalon de cette ouverture : des échanges étudiants auront lieu avec le Fashion Institute of Technology de la State University of New York (États-Unis). Un programme joint, en deux ans, permettra à 25 étudiants de passer leur 3e année à New York et la 4e année à Paris. L'autre partenariat est réalisé avec l'ESA Beyrouth (Liban).

La directrice n'exclut pas l'ouverture de campus internationaux, après 2025, peut-être au Canada ou sur le continent africain.

Evolution de l'offre pédagogique de l'Iscom pour de nouvelles conquêtes

Le PGE en cinq ans (titre RNCP niveau 7) est renforcé. Les 12 spécialités ont été enrichies en 16 majeures, organisées sous cinq bannières pour plus de visibilité : influence et réputation ; planning stratégique et marketing de l'innovation ; transformation et stratégie digitale ; création et design de marque ; communication internationale.

À l’intérieur de ces spécialisations de l’année 3 à l’année 5, chaque étudiant choisit des cours électifs puis une majeure, en 5e année. Durant cette année d'alternance, l'étudiant peut suivre ses cours à distance, lui permettant de choisir son entreprise sans contrainte géographique.

Une application "Iscom Anytime" doit permettre à chaque étudiant, via un compte, d'accéder à des modules de formation, podcasts, interviews de professionnels de la communication. "Il s'agit de micro-learning : vous pouvez acquérir une compétence en moins de 10 minutes.

"Et cela répond au besoin de lifelong learning, pour renforcer les acquis des jeunes professionnels", précise la directrice. L'application a été téléchargée 1.500 fois, en 10 mois.

Par ailleurs, l'école, qui propose déjà un BTS communication, se pose la question de la création d'un bachelor. "Il y a une réponse à revoir sur l'attente des entreprises en matière de diplômés à bac+2, bac+3", notamment avec l'arrivée des BUT information-communication.

Enfin, des recherches sont menées pour mettre un pied dans le métavers. "Nous sommes en phase de réflexion mais nous espérons déployer des modules, progressivement, à partir de la rentrée 2022, dans un objectif de pédagogie à la carte", s'enthousiasme Nathalie Badreau, cofondatrice du Metaverse Lab de l'école, lancé en octobre 2021.

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