Kedge : des projets immobiliers en cours et un partenariat stratégique en Inde

Agnès Millet Publié le
Kedge : des projets immobiliers en cours et un partenariat stratégique en Inde
Sur les 12 derniers mois, Kedge a investi 13 millions d'euros en immobilier, dans les technologies et en développements pédagogiques. // ©  Xavier POPY/REA
Annoncé au printemps 2021, le plan stratégique 2025 de Kedge se déploie. L'école de commerce intègre de nouveaux cours "signature" dans son PGE et les projets immobiliers avancent, tandis que l'école met un pied en Inde.

Un an après, Kedge fait le point sur les 26 chantiers de son plan stratégique 2025. Cette année, l'activité "s'est développée, avec une croissance des effectifs et du chiffre d'affaires de 5%. Et nous prévoyons la même chose pour l'année à venir", expose Alexandre de Navailles, directeur général de l'école de commerce, lors d'une conférence de presse.

Sur les 12 derniers mois, l'école a investi 13 millions d'euros en immobilier, dans les technologies et en développements pédagogiques. Sur cinq ans, 50 millions seront investis. De plus, 15 professeurs ont été recrutés et 20 nouveaux arrivent en septembre.

Un PGE enrichi et trois nouveaux MSc

À la rentrée 2022, le PGE (programme grande école) se place dans une "posture pédagogique" intitulée "Grow by doing", avec quatre cours "signature" proposés en M1 :

  • "Penser 2050", qui traite chaque année d’une problématique d’avenir.

  • "Décarbonation et résilience", un cours de RSE qui "engage les étudiants dans des actions concrètes à impact".

  • "Trust me I am an IA", sur les enjeux liés à l’intelligence artificielle.

  • "Dark side of management science" sur les secteurs du marketing, des RH et de la finance.

Selon Cédric Ghetty, doyen associé aux programmes, le but est que les étudiants "acquièrent un esprit critique" et aient "une vision globale pour pouvoir agir".

Ces cours "signature" sont complétés par des conférences "Thinking Out Loud" pour penser "différemment". L'international est renforcé avec douze mois d'expérience obligatoire contre six auparavant.

Kedge annonce par ailleurs l'ouverture de trois MSc (masters of science) : "Business transformation for sustainibility", à Paris, "Data analytics for business", à Bordeaux et "Audit et pilotage de la performance", à Marseille. Et prévoit de développer la formation continue "pour passer de 10 à 20% de notre activité en 2025", précise Alexandre de Navailles.

L'entreprise et l'entrepreneuriat au centre

Afin de conserver des "compétences toujours à jour", l'école s'appuie aussi sur ses liens avec les entreprises et sur sa recherche. Elle compte notamment huit centres d'excellence dont deux nouveaux "Entrepreneurship" et "Family business".

Par ailleurs, Kedge met toujours l'accent sur l'entrepreneuriat avec 1.000 étudiants formés chaque année. Un pilier accentué avec la création d'une école entrepreneuriale à Marseille, il y a deux ans, puis à Bordeaux. Cette école propose un bachelor destiné à des élèves issus des QPV (quartiers de la politique de la ville) qui se lancent dans un projet entrepreneurial. Kedge prévoit d'ailleurs l'ouverture d'une classe en Seine-Saint-Denis en octobre 2022.

Une école plus durable et inclusive

Dans sa stratégie 2025, Kedge inclut une démarche de transition durable et inclusive "systémique", "Kedge Impakt". Anne France Piteau, directrice RSE de l'école, rappelle qu'elle repose sur trois piliers dont celui de l'inclusion, notamment avec les "Cordées de la réussite". Une démarche qui vient appuyer un processus déjà engagé au sein de l'école qui aide la moitié de ses étudiants dans le financement de leurs études, soit par l'alternance soit par des bourses.

Le pilier environnemental "Act for the planet" passe, lui, par un "plan ambitieux de réduction des gaz à effets de serre". Et, pour le "cœur de métier", "Innovate for tomorrow", cherche à développer les carrières à impact, notamment l'entrepreneuriat. Enfin, le dispositif "Wellness" accompagne les étudiants en difficulté.

Des projets immobiliers

Les campus font l'objet d'attentions particulières puisque le campus de Marseille a été rénové et étendu de 21.000 m2 depuis la rentrée 2021, pour 30 millions d'euros.

À Paris, le campus doit aussi être étendu et passer de 3.200 à 6.500 m2. Il pourra accueillir entre 700 et 1.000 étudiants dont 70 à 100 étudiants de bachelor, à partir de cette année.

Selon le directeur général, des investissements de "plusieurs millions" pour réaménager le campus de Bordeaux sont aussi prévus, afin de s'adapter aux nouveaux usages liés à la crise sanitaire.

Par ailleurs, après Bayonne, Bastia et Avignon, l'école souhaite ouvrir un quatrième campus associé en France, en Nouvelle-Aquitaine, très prochainement.

"Diversifier les géographies où nous sommes présents"

Kedge prévoit aussi d'intensifier ses partenariats à l'international. Elle annonce que l'accord stratégique avec l’école de management Jagdish Sheth School de la Vijaybhoomi University, près de Mumbai (Inde), a donné naissance à l'IBBA (International bachelor in business administration). Il accueillera sa première promotion d'étudiants indiens, en octobre 2022.

Le cursus commence par deux ans d'études en Inde, complété par des cours de français. Les étudiants passent les deux dernières années en France et décrochent deux diplômes, à l'issue de la formation.

Kedge met ainsi "un premier pied" en Inde mais ne se désengage pas de la Chine où elle a un double campus à Shanghai et un site à Suzhou. "Tout semble fermé mais, en septembre, on accueillera 250 de ces étudiants chinois sur nos campus français. La fermeture n'est pas si brutale que cela quand les partenariats sont solides", analyse Alexandre de Navailles.

Le risque est d'autant moins fort pour l'école que ces campus forment des étudiants chinois et n'ont pas vocation à accueillir massivement des étudiants français. "À ce stade, tous les échos que l'on a nous confortent dans cette idée d'une présence de Kedge en Chine".

Le directeur précise toutefois que l'école, présente à Dakar et Abidjan, finalise "une stratégie de développement" en Afrique et souhaite "diversifier les géographies où nous sommes présents".

Agnès Millet | Publié le