L’université de Limoges redessine ses quartiers-maîtres

Guillaume Mollaret Publié le
L’université de Limoges redessine ses quartiers-maîtres
Actuellement installé sur cinq sites, l’établissement va se réorganiser en quatre pôles formation-recherche appelés "quartiers". // ©  Isabelle Dautresme
L'université de Limoges fait le choix d’un établissement expérimental pour développer les interactions entre formation et recherche, et envisage d’intégrer un INSA.

L’université de Limoges va complètement redessiner ses implantations en ville. Actuellement installé sur cinq sites dans la capitale de la porcelaine, l’établissement (17.000 étudiants, 1.000 enseignants-chercheurs) va repenser ses implantations pour les réorganiser en quatre pôles formation-recherche appelés "quartiers". Le cinquième site étant dédié à l’IUT. "Nous avons actuellement 11 composantes de formation et 22 laboratoires de recherche. Rien ne se superpose de façon claire de sorte à obtenir des liens efficaces entre formation et recherche. La nouvelle organisation doit y remédier", avance Alain Célérier, président de l'université.

C’est ainsi qu’un premier quartier "Art, Lettres, Sciences humaines et sociales", avec deux signatures "francophonie et culture du monde" et "innovation sociétale", sera créé. Le deuxième quartier, "Droit, économie et gestion", recouvrira des compétences particulières dans le domaine de la gouvernance des institutions et des organisations et l’étude de l’impact du numérique sur ces dernières. À noter qu’une demande d’EUR (École universitaire de recherche) a été faite pour ce secteur. Le troisième quartier concernera les secteurs de la "biologie, chimie et sport" où "plusieurs UMR seront capables de trouver des interactions", explique-t-on à la direction.

Enfin, un dernier quartier dédié aux sciences appliquées verra également le jour. Comprenant un Labex dans le secteur céramique et sciences et technique de l’information et de la communication (l’obtention d’une EUR a également été sollicitée cette année après un échec l’an dernier), ce pôle intégrera également, à la rentrée 2021, un INSA (Institut national des sciences appliquées) Nouvelle-Aquitaine.

Objectif : 1.500 étudiants ingénieurs

"Nous avons choisi la dénomination de 'quartier' car elle recouvrira également une réalité géographique", précise le président de l'établissement qui a lancé un audit immobilier. Certaines formations sont ainsi amenées à déménager d’un site à l’autre dans un jeu de chaises musicales. Une enveloppe d’environ 100 millions d’euros est envisagée pour matérialiser cette politique immobilière.

En outre, "cette intégration a été pensée dans le cadre d’un établissement expérimental, celui décrit dans les ordonnances de décembre 2018", complète Alain Célérier. C’est ainsi que l’établissement, qui intègre déjà l’Ensil-Ensci, comprendra également dans son giron le futur INSA mais aussi l’ENSA (École nationale supérieure d’art) et l’école 3iL ingénieurs, qui conserveront leur qualité de personne morale. "Nous devrions, avec cette nouvelle organisation, accueillir à terme environ 1.500 étudiants ingénieurs", espère-t-il.

Les ressources humaines seront, elles aussi, pensées en fonction des quartiers ce qui offrira à l’université davantage de lisibilité. "Aujourd’hui, il faut négocier avec des composantes qui ont parfois des intérêts divergents et des équipes de recherche morcelées. Avec cette nouvelle organisation, il y aura davantage de cohérence", affirme le président limougeaud.

Sur le plan institutionnel, l’université de Limoges souhaite poursuivre le dialogue mené avec l’université de Poitiers afin de ne pas créer de formations de proximité concurrentes. Le même dialogue doit être entamé avec l’université de Bordeaux, qui développe un site universitaire à Périgueux (Dordogne) tandis que Limoges possède un site de formation à Brive (Corrèze). Deux villes distantes de 80 km. "Il n’y a aujourd’hui pas de dialogue systématique, regrette Alain Célérier. Cela doit changer."

Guillaume Mollaret | Publié le