L'université de Toulouse mise sur sa Cité internationale pour attirer les talents

Isabelle Fagotat Publié le
L'université de Toulouse mise sur sa Cité internationale pour attirer les talents
Le bâtiment H, laboratoire du prix Nobel Paul Sabatier // ©  Sofian Bensizerara
Après trois ans de travaux et 46 millions d'euros investis, la Cité internationale-université de Toulouse a ouvert ses portes en 2023. Elle propose 383 logements destinés aux étudiants étrangers, scientifiques, enseignants-chercheurs et doctorants. Un programme qui s'inscrit dans la stratégie de rayonnement international de l'université alors que la concurrence mondiale se fait de plus en plus forte.

Il manquait à l'enseignement supérieur toulousain un lieu d'accueil emblématique sur son territoire. C'est désormais chose faite avec la Cité internationale-université de Toulouse, qui a ouvert ses portes en mars 2023, après trois ans de travaux.

Ce complexe de 13.000 m² comprend notamment des logements, un tiers-lieu, ainsi qu'un espace de travail partagé et un restaurant, qui ouvriront prochainement. 

L'objectif est d'offrir à la région toulousaine un lieu d'envergure internationale pour accueillir des étudiants, doctorants, chercheurs et scientifiques.

Une vitrine pour l'université de Toulouse, au cœur de la Ville rose

"L'université de Toulouse compte 110.000 étudiants, dont 15.000 étudiants étrangers. La place de l'international y est très importante. Avoir un lieu emblématique pour accueillir des chercheurs de haut niveau sur notre territoire, était un projet qui s'imposait de lui-même", résume Michael Toplis, président de l'université de Toulouse.

C'est en 2008 qu'une réflexion a été engagée sur le sujet. Le projet : réhabiliter le site où le Prix Nobel de chimie, Paul Sabatier, avait installé son laboratoire de recherche. Le site a été choisi pour son caractère historique et parce qu'il occupe une place centrale en cœur de ville.

Il se situe à moins de 30 minutes à pied de la mairie de Toulouse (place du Capitole) et bénéficie de la proximité du métro et du tramway permettant de rejoindre facilement l'université Toulouse Capitole, l'université Paul Sabatier, l'université Jean Jaurès et l'aéroport de Toulouse-Blagnac.

Rénovation et construction neuve

C'est la Cité jardins qui a été choisie pour piloter la conception et la construction du projet et en assurer la maintenance et l'exploitation pendant 52 ans. Filiale d'Action logement immobilier, cet opérateur social est spécialisé dans le logement dédié (résidences pour les jeunes, salariés, seniors…) sur l'ensemble de l'Occitanie.

"Le projet a été imaginé dans l'optique d'ouvrir ce quartier et de recréer du lien (…) au travers d'une réhabilitation qualitative d'un bâtiment existant et de la construction de bâtiments neufs parfaitement intégrés dans le tissu urbain environnant", résume Émile Noyer, président de la Cité Jardins.

Le choix d'un site historique

Paul Sabatier obtient le Prix Nobel de chimie pour ses travaux sur la catalyse en 1912. Avec l'argent qu'il reçoit, il décide de financer la création du premier laboratoire de recherche de la Faculté des sciences de l'Université de Toulouse et choisit de l'installer en centre-ville, entre les quartiers du Busca et de Saint-Michel.

C'est autour de ce lieu historique, le "bâtiment H" (du fait de sa forme spécifique) que sera conçu l'ensemble du complexe de la Cité internationale. Sur le site, un parcours muséal retrace l'histoire du lieu et de la longue tradition scientifique de la région toulousaine.

Des logements, des espaces partagés et des lieux de vie

La Cité internationale réunit 383 logements : des hébergements de courte durée dans la résidence hôtelière exploitée par Montempô et une résidence universitaire internationale, gérée par le Crous qui représente 263 logements.

"Depuis l'ouverture de la résidence le 6 mars 2023, nous avons le plaisir d'accueillir des étudiants, scientifiques et doctorants. Parmi les personnes logées, il y a 69% d'étudiants internationaux, 18% de doctorants, 5,5% d'enseignants-chercheurs et 2,6% d'apprentis", souligne Dominique Froment, directrice générale du Crous de Toulouse.

Le site intègre aussi un plateau de bureau en "corpoworking" d'environ 1.600 m² destiné aux salariés du privé, un tiers-lieu universitaire nommé La Turbine porté par l’université de Toulouse, une salle de conférence "ouverte à tous", un club des scientifiques, ainsi qu'un restaurant et un parking de 180 places.

Un financement pluriel

Les travaux ont débuté en juin 2020 pour une ouverture en mars 2023. Le projet a représenté un coût global de 46 millions d'euros. Il a réuni divers investisseurs : la Banque des territoires à hauteur de 38 %, la Caisse d'Épargne (20 %), les prêts d'Action logement services (19 %).

La Cité Jardins a investi à hauteur de 16,7 %, via une augmentation du capital. Le projet a également bénéficié "d'une subvention université-région de 3,7 %, d'une subvention de l'État de 0,4 % et d'un apport du Crous de 2,2 %".

Pour un objectif stratégique

 "Dans le domaine de l'enseignement supérieur et de la recherche, la concurrence est internationale. Il faut être visible, attractif et rayonner", rappelle Michael Toplis, président de l'Université de Toulouse.

L'année 2023 marque donc une étape importante dans cette stratégie de rayonnement de l'enseignement supérieur toulousain avec le choix d'un nom plus identifiable à l'étranger : "Université de Toulouse" et l'ouverture d'un site vitrine au cœur de la Ville rose.

Isabelle Fagotat | Publié le