Santé : quel cursus pour remplacer la PACES ?

Mersiha Nezic Publié le
Santé : quel cursus pour remplacer la PACES ?
Les modalités de la réforme des études de santé, et notamment la suppression de la PACES, devraient être précisées à l'automne. // ©  Virginie Bertereau
La suppression de la PACES, première année commune aux études de santé, est prévue pour 2020. Désormais, trois voies différentes vous permettront d’accéder aux études de médecine, pharmacie, odontologie ou sage-femme, selon un projet de décret dont la parution est prévue prochainement.

Quel cursus pour remplacer la PACES (première année commune aux études de santé), dont la suppression est prévue à la rentrée 2020 ? Un décret, dont la parution est attendue d’un jour à l’autre, définit trois parcours de formation permettant d’accéder aux filières médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie. Il s’agit d’une formation conduisant au diplôme national de licence, d’une année de formation spécifique et d’une formation paramédicale.

Tout d’abord, les étudiants pourront opter pour une première année de l’enseignement supérieur avec une majorité d'enseignements en santé, désignée par les doyens comme "le portail Santé". Ils n’auront plus la possibilité de redoubler.

Des enseignements d'orientation pour éviter le gâchis humain

Autre innovation : ils bénéficieront d’enseignements d’orientation. Le choix de leur "mineure" conditionnera la deuxième année qu’ils pourront intégrer s'ils ne passent pas le cap de la sélection mais obtiennent tout de même la moyenne. "L’objectif, c’est d’éviter le gâchis humain. De jeunes étudiants faisaient une année, deux années d’études et n’obtenaient pas le graal pour rentrer en médecine", explique Thomas Mesnier, député de Charente, qui a été rapporteur du projet de loi santé.

Intégrer une licence (de droit, de biologie, de mathématiques, d’histoire…) en optant pour "des mineures en santé", voici un second parcours possible. Les étudiants en L1, L2 ou bien en L3, pourront se présenter aux épreuves d’admissibilité pour intégrer la deuxième année de médecine, pharmacie, odontologie (dentaire) ou sage-femme (maïeutique). "Ceux qui n’ont pas passé le cap de la sélection en "portail Santé" et qui ont été réorientés, peuvent ainsi avoir une deuxième chance", souligne Maxime Tournier, vice-président de l’ANEMF (association nationale des étudiants en médecine de France) chargé de l’enseignement supérieur.

Des profils plus diversifiés

Cette voie permettra de recruter des profils diversifiés. "La sélection s’opérait jusqu’à présent sur la capacité à apprendre et à recracher par cœur des données scientifiques qui ne servent jamais après, reprend Thomas Mesnier. Certes, il est important d’avoir de solides bases en sciences. Mais des profils plus littéraires, humains qui seront peut-être moins des têtes en mathématiques, auront tout autant les capacités relationnelles nécessaires à la médecine".

Il est important d'avoir de solides bases en sciences. Mais des profils plus littéraires auront autant les capacités relationnelles nécessaires à la médecine. (T. Mesnier)

Troisième possibilité : les formations paramédicales conduisant à un titre ou diplôme d’état d’auxiliaire médical de trois ans, comme les écoles d’infirmiers par exemple. D’autres passerelles, qui restent à préciser, seront mises en place.

Chaque université dispensant les filières de santé proposeraient "un accès par au moins deux formations". Les contenus des parcours de formation de ces filières et les modalités d’évaluation devraient être fixés par arrêté cet automne. Quant au nombre de places ouvertes en deuxième année de médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie, il sera déterminé par les universités et les agences régionales de santé. "Globalement, le nombre de médecins formés sera augmenté de 15 à 20%", confirme Thomas Mesnier.

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