Terra Academia, une nouvelle école de la transformation écologique lancée par Veolia et présidée par Jean-Michel Blanquer

Léa Fournier Publié le
Terra Academia, une nouvelle école de la transformation écologique lancée par Veolia et présidée par Jean-Michel Blanquer
Terra Academia se veut un "accélérateur de la transformation écologique" // ©  Léa Fournier/EducPros
La nouvelle école Terra Academia, dédiée à la transformation écologique, a inauguré son premier campus ce lundi 18 mars à Arras. Si certains aspects restent encore flous, Jean-Michel Blanquer, son président, veut, à terme, faire de cet établissement lancé avec Veolia, entreprise fondatrice, un "accélérateur de la transformation écologique" dans toute la France.

Quel est ce nouvel établissement privé associatif Terra Academia ? Ce lundi 18 mars, le premier campus de ce nouvel établissement de la transformation écologique était inauguré à Arras, en présence d'élus locaux, de partenaires académiques et d'entreprises associées.

Un lancement attendu avec un modèle inédit : l'établissement est présidé par Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l'Éducation nationale et Veolia en est "l'entreprise fondatrice".

Veolia, l'entreprise fondatrice, investit un apport qui se compte "en millions d'euros"

Le moteur de ce projet académique est aussi porté par Veolia, "premier opérateur mondial de la transition écologique", selon sa directrice générale, Estelle Brachlianoff.

Egalement membre du Conseil d'administration de l'école, elle fait savoir que l'implication économique de la multinationale des services collectifs liés à l'environnement "se compte en millions d'euros" – sans préciser combien.

D'autres grandes entreprises, comme EDF, Dassault Systèmes ou encore Adeo (ex Groupe Leroy Merlin), participent aussi au développement de Terra Academia. Le financement de la structure se veut évolutif, en fonction des partenariats noués avec les différentes sociétés.

Quant aux frais de scolarité, Jean-Michel Blanquer n'est pas en mesure d'annoncer des tarifs – ni même une fourchette de prix – pour ces nombreuses formations. Mais le président de Terra Academia l'assure : "nous sommes une association loi 1901 et notre but n'est pas de faire du profit".

Coté gouvernance, l'équipe de l'école est constituée d'une quinzaine de personnes. Parmi elles, Denis Guibard, ancien directeur d'IMT-BS et responsable de la Commission développement durable et responsabilité sociétale de la CGE, est le directeur scientifique, académique et du développement durable. Il est notamment chargé de déployer la stratégie de formation.

La nouvelle école s'appuie aussi sur un conseil scientifique pluridisciplinaire qui doit garantir "l'indépendance académique". Parmi les 17 experts, on peut citer Agathe Euzen, directrice de recherche au CNRS ou Xavier Leflaive, économiste et administrateur principal à la direction de l'environnement de l'OCDE.

Former 60.000 personnes aux métiers de la transition d'ici 2030

Un investissement nécessaire pour répondre aux ambitions affichées par l'école. D'ici trois ans, c'est 15 antennes de Terra Academia qui doivent être créées sur l'ensemble du territoire. Et l'école souhaite "former 60.000 personnes aux métiers de la transition écologique et en sensibiliser 100.000" à travers des parcours de découverte des métiers d'ici 2030, précise Jean-Michel Blanquer.

Pour ce faire, l'établissement mise sur un programme des formations "sur mesure" : des sessions courtes de sensibilisation aux enjeux environnementaux, des formations initiales diplômantes (CAP, licence pro, master 2, etc.), de la formation continue pour les professionnels…

"Actuellement, on définit un ensemble de 101 compétences transverses et générales sur la transformation écologique", explique Denis Guibard. Difficile cependant d'avoir une idée précise de ce à quoi ressembleront concrètement les cours dispensés à l'école… Pour le moment, "c'est un work in progress", précise Denis Guibard.

Une chose est sûre, cela dit, dès la rentrée 2024, il sera possible de suivre des modules intégrés en troisième année de licence professionnelle, proposée par le groupe privé "L'ensemble Baudimont", à Arras.

Et pour la rentrée 2025, Jean-Michel Blanquer prévoit d'ores et déjà l'ouverture d'un bachelor de la transition écologique, dans les locaux de 300 m² de Terra Academia, à Arras.

Pour l'ancien ministre de l'Education nationale, Terra Academia a vocation à être "un appui" et à "apporter un nouvel élan" aux formations déjà existantes. L'école s'associe ainsi avec l'université d'Artois mais aussi avec l'Essec – dont il a été directeur de 2013 à 2017.

Des programmes adaptés aux besoins des territoires

Dans ce premier campus d'Arras, les cursus seront tournés vers "les domaines de l'électricité, de l'eau ou encore de la rénovation thermique." "Peut-être que dans d'autres campus, ce sera des spécialisations différentes et on pourra jouer sur cette complémentarité", explique le président de l'école.

En effet, chaque campus aura sa spécificité. "Sur mesure, ça veut dire que nous irons, territoire par territoire, faire un diagnostic et développer des formations qui correspondent aux besoins", précise Jean-Michel Blanquer.

"Nous faisons de la prospective sur les compétences nécessaires, explique-t-il. On se demande, pour chaque région : quel est l'état de la transition écologique, des compétences présentes et des compétences nécessaires ? Et c'est ce qui donne notre programme de formation."

Ainsi, Terra Academia sera en mesure de proposer une formation continue sur l'énergie, en Normandie, dès l'automne 2024, annonce Denis Guibard à EducPros.

Si Paris est citée, les campus doivent plutôt s'implanter dans des villes moyennes. C'est le cas de la prochaine école, qui ouvrira "à Touques, dans la communauté d'agglomération de Deauville", précise Jean-Michel Blanquer. Le président de Terra Academia affirme que des discussions sont également en cours "avec les Pays de la Loire et le centre Val-de-Loire".

L'ambition est de créer "un réseau national et international de campus de la transition écologique". S'il est "trop tôt pour parler précisément des partenariats internationaux", l'établissement mise en tout cas sur un déploiement à l'étranger d'ici deux ans.

Près de 400.000 emplois en lien avec la transformation écologique d'ici 2030

Pour Estelle Brachlianoff, directrice générale de Veolia, l'école constitue une opportunité pour se préparer à exercer "des métiers concrets qui ont du sens". 

"D'ici 2030, 400.000 emplois vont être créés en France en lien avec la transformation écologique", affirme-t-elle. Les secteur de l'eau, de la gestion des déchets, de la rénovation énergétique, du génie écologique sont concernés.

L'entreprise veut d'ailleurs apporter "sa connaissance des métiers et des solutions de décarbonation, de dépollution et de régénération des ressources."

Léa Fournier | Publié le