"Se donner les moyens de faire face à l'afflux de nouvelles candidatures." Alors qu'une partie de l'enseignement supérieur a entamé son virage socio-écologique, l'association Cirses, qui gère le label DD&RS, se restructure pour accompagner les établissements "à réussir cette transition".
Geoffroy Belhenniche, président de Cirses, a présenté le 23 janvier son projet aux membres de l'association. Au programme : une refonte graphique, un programme d'accompagnement et de formation et surtout une évolution du label.
Candidatures auditées au fil de l'eau
Le président a ainsi confirmé, comme il l'annonçait il y a quelques mois à EducPros, que le label DD&RS a vocation à s'échelonner en plusieurs niveaux, afin de permettre "une gradation selon la maturité de l'établissement".
Si ce projet n'en sera qu'au stade de la réflexion cette année et sera présenté en avril ou mai prochain, l'un des objectifs de 2024 sera également de démarrer une labellisation "au fil de l'eau". "Les dossiers seront gérés progressivement", confirme Lionel Vinour, auditeur, membre du conseil d'administration et directeur de la vie de campus et du patrimoine de l'université de Poitiers.
Le quota actuel de dix candidatures par an "ne permet pas de répondre à l'objectif fixé de façon extrêmement ambitieuse par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche dans sa feuille de route".
Simplification du référentiel DD&RS
En octobre 2022, Sylvie Retailleau avait en effet annoncé, en plus de la formation de tous les étudiants de premier cycle aux enjeux de transition écologique d'ici 2025, l'universalisation du label DD&RS afin d'en faire la référence pour l'ensemble de l'enseignement supérieur français.
De quoi anticiper une augmentation des demandes de labellisation. D'autant que des médias comme l'Etudiant utilisent ce label pour mesurer la transition écologique des universités et des écoles, notamment dans les classements.
Pour plus de transparence, Cirses s'engage à préciser "les indispensables de la labellisation pour guider établissements et auditeurs", mais compte aussi adapter le référentiel DD&RS, qui sert de guide très exhaustif aux écoles en transition. Objectif : le rendre plus lisible.
"Il faut savoir faire évoluer le référentiel pour garantir sa pertinence", souligne Antoine Le Grand, membre du CA et de Bordeaux INP, qui précise que "les adhérents seront sollicités pour ce travail de simplification et d'amélioration".
Une base de ressources comprenant documents de référence, évolutions réglementaires, objectifs de décarbonation et actions à déployer devrait aussi être constituée dès 2024.
Devenir un organisme de formation certifié Qualiopi
Étape suivante : la formation. La transition socio-écologique "nécessite des connaissances de plus en plus pointues sur le bilan carbone, les violences sexistes et sexuelles, la recherche", liste Geoffroy Belhenniche.
Aussi, "Cirses souhaite devenir un vrai organisme de formation certifié Qualiopi d'ici 2025". La première formation, dès 2024, sera dédiée au bilan carbone, pour "porter ces projets institutionnels dans tous les établissements".
L'élaboration de schémas directeurs DD&RS, qui seront obligatoires pour les établissements avant le 31 décembre 2024, fera l'objet du premier "Café du Cirses" le 12 mars prochain. Le rendez-vous suivant est donné fin juin à l'université de Rouen pour un séminaire, à l'occasion des dix ans du Cirses et de la plénière du label.
Pour mener à bien ces projets, Cirses va recruter deux nouveaux salariés et entend améliorer l'animation de son réseau et sa communication. Cela passera notamment par de nouveaux sites internet et une nouvelle identité visuelle, fortement inspirée du logo actuel du label DD&RS. Une façon de clarifier les activités et de placer le label au centre des activités du réseau.
