J.-Y. Chambrin (IUT de Tarbes) : "L'université de technologie de Tarbes est en adéquation avec les attentes du territoire"

Guillaume Mollaret Publié le
J.-Y. Chambrin (IUT de Tarbes) : "L'université de technologie de Tarbes est en adéquation avec les attentes du territoire"
L'IUT de Tarbes fusionne avec l'ENIT de Tarbes pour créer l'université de technologie de Tarbes. // ©  Bruno Bordères/IUT de Tarbes
En novembre 2023, une 73e université d'un type un peu particulier a été créée en France. C'est la quatrième université de technologie : elle naît de la fusion et de la transformation de l'École nationale d'ingénieurs de Tarbes (Enit) avec l'IUT de Tarbes. Le directeur de l'IUT nous explique le projet.
Jean Yves Chambrin, directeur de l'IUT de Tarbes.
Jean Yves Chambrin, directeur de l'IUT de Tarbes. © Photo fournie par le témoin.

Le décret paru le 24 novembre 2023 crée l'Université de technologie de Tarbes comme un EPSCP avec, en son sein, l'IUT de Tarbes. Qu'est-ce que cela change?

Ce projet d'université de technologie Tarbes Occitanie Pyrénées (UTTOP) a été porté, à la fois, par l'Enit et l'IUT. Et l'ensemble des personnels est partie prenante du projet, lancé en novembre 2021.

Il transforme, au 1er janvier 2024, l'école d'ingénieurs en université de technologie (UT). L'IUT de Tarbes, lui, quitte l'université Toulouse III-Paul Sabatier pour rejoindre ce nouvel établissement qui regroupe l'Enit et notre IUT.

À date, notre ensemble regroupe environ 230 personnels en équivalent temps plein et 2.750 étudiants [d'ici dix ans, la nouvelle université souhaite accueillir 1.000 étudiants supplémentaires, NDLR].

En quoi cet établissement répond aux problématiques de l'Enit et de l'IUT ?

D'une part, c'est la première fois qu'un IUT intègre une université de technologie. D'autre part, l'Enit - qui fonctionne très bien - évolue dans un environnement concurrentiel : l'école d'ingénieurs souhaite changer de dimension.

Jean-Yves Fourquet, directeur de l'Enit depuis 2019 et directeur de l'UTTOP avait dans son projet de porter un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP) pour créer des masters et des doctorats.

En ce sens, le fait d'avoir à proximité un IUT, qui dispose déjà d'enseignants-chercheurs, a créé une opportunité.

Jusqu'ici, nous travaillions déjà énormément ensemble sur les échanges et des passerelles, entre nos formations, étudiants et enseignants.

Côté IUT, avec les bachelors universitaires de technologie (BUT), se posait la question de la poursuite d'études au-delà de la troisième année. La création de l'UTTOP répond donc à nos problématiques respectives. 

Quelle sera la signature scientifique de l'UTTOP ?

Elle est dédiée aux métiers du développement durable. L'Enit est très orientée génie mécanique, électrique et génie civil. À l'IUT, nous développons, outre des formations dans les mêmes secteurs, du commerce, de la gestion ou encore du multimédia.

Ce que l'on souhaite mettre en place, ce sont des masters en structurant les filières, sans entrer en concurrence avec l'université de Pau et des Pays de l'Adour.

Ce que l'on souhaite mettre en place, ce sont des masters en structurant les filières, sans entrer en concurrence avec l'université de Pau et des Pays de l'Adour.

À court terme, l'Enit souhaite ouvrir rapidement un bachelor positionné sur la dimension hydrogène.

Qu'adviendra-t-il de vos formations ? Les titres d'ingénieur seront-ils délivrés dès l'an prochain ?

Dans l'immédiat, rien ne change. Techniquement, c'est l'établissement créé qui se constitue en un EPSCP. Le diplôme d'ingénieur ENIT sera délivré dans une école interne Enit composante de l'UT. Cette école interne sera créée dès que les instances de l'UT seront en place.

Concernant les BUT, il n'y a pas de changements non plus. Il y aura progressivement des ouvertures de licences pro, de masters et de doctorats. Ce qui implique des créations de postes. Il y aura au moins six créations de postes à l'IUT. 

L'UTTOP est la quatrième université de technologie après Compiègne, Troyes et Belfort-Montbéliard. Elle est la première du genre créée depuis 1999. Pourquoi avoir choisi ce statut?

C'est un projet construit à la fois par la communauté universitaire et les collectivités locales, et ce, sans aucun accroc. Il est vraiment en adéquation avec les attentes du territoire.

J'ajoute que ce projet a été lauréat de la troisième vague de l'appel à projets "ExcellenceS" du Programme d'investissements d'avenir (PIA) 4. Nous avons obtenu 7,5 millions d'euros de financement d'État qui seront abondés d'autant par la Région Occitanie. 

Les moyens du PIA ne peuvent pas être utilisés pour financer des emplois de fonctionnaires ou de l'immobilier. Leur usage sera arbitré par un comité de pilotage en regard du projet validé dont les grands axes sont :

  • - accompagner les transitions environnementales par des approches éco-responsables ;

  • - œuvrer à la mise en place de nouveaux modes d'organisation pour une société au service de l'humain ;

  • - préparer l'industrie du futur centrée sur l'innovation pour accompagner la transformation industrielle.

Quid du budget de fonctionnement de l'UTTOP ?

Il est en cours de négociation avec le ministère. 

Quels seront vos liens avec les trois autres universités de technologie ?

Nous avons d'ores et déjà participé à leur rencontre annuelle et il est prévu qu'elles viennent à Tarbes en début d'année 2024.

Nous envisageons notamment des partenariats sur la recherche ainsi que sur les questions internationales.

Guillaume Mollaret | Publié le