Éducation : "J'ai repris pied à l'école de la deuxième chance"
Créées il y a 25 ans, les écoles de la deuxième chance (E2C) accueillent des jeunes de 16 à 25 ans sortis de l'école depuis plus d'un an sans diplôme ni qualification. L'Etudiant a suivi Maëva, Camélia et Youssef qui construisent leur projet professionnel et d'insertion.
À l'école de la deuxième chance (E2C) pas de rentrée unique en septembre mais des rentrées tout au long de l'année. "Je suis rentrée à l'école de la deuxième chance de Paris le 3 mai", explique ainsi Camélia, 21 ans, qui a lâché sa formation en coiffure en 2018 et enchainé trois années "sabbatiques" sans suivre de formation ni occuper d'emploi. "On m'avait mis dans une filière qui ne me plaisait pas, je séchais les cours et j'ai arrêté l'école à 16 ans. J'ai longtemps été chez moi à ne rien faire", confie sa copine de promo Maëva, 22 ans. "De mon côté, j'ai été déscolarisé de 2017 à 2019 avant de me dire qu'il fallait que je trouve un métier", témoigne leur camarade Youssef, 22 ans et délégué de la promo.
Des écoles pour jeunes déscolarisés
Comme Camélia, Maëva et Youssef, quelque 15.000 jeunes de 16 à 25 ans, sortis du système scolaire classique sans diplôme ni qualification, reprennent pied dans une des 50 écoles de la deuxième chance (E2C) réparties sur 135 sites partout en France. Objectif : en quelques mois (sept en moyenne) bâtir un projet professionnel et décrocher soit un emploi, soit un contrat d'apprentissage soit entrer dans une formation qualifiante.
Une école pour trouver un métier et un emploi
"Choisir un métier ne se fait pas sur internet ou en lisant une brochure mais en expérimentant. C'est pour cela que très vite nos jeunes partent en stage en entreprise découvrir des métiers", poursuit Denis Bouchard. Les quatre premières semaines passées à l'école sont consacrées à une remise à niveau pratique en français, maths ou bureautique avec l'objectif de trouver un stage pour découvrir et tester des métiers.
Une école pour reprendre un nouvel espoir
"Quand on a passé 15 ans à l'école et que cela n'a pas débouché sur un diplôme ou qu'on n'est pas sur une voie d'insertion professionnelle , on peut désespérer de trouver sa place dans l'entreprise et dans la société", observe Denis Bouchard. "Mais dans nos écoles on peut retrouver ensemble l'espoir d'une insertion professionnelle et citoyenne".
Pour Youssef, pas de doute, le passage dans cet établissement est une expérience positive : "Outre l'orientation vers un métier, j'ai pris conscience lors d'une mission civique en Ehpad de compétences que j'avais comme l'écoute, la patience et la bienveillance. Et à l'école je suis délégué de ma promotion. C'est la première fois de ma vie que je suis délégué, que je représente un groupe...", sourit le jeune homme.
De quoi s'agit-il ?
Les écoles de la deuxième chance (E2C) accompagnent les jeunes sans diplôme ni qualification dans leurs projets d'insertion professionnelle et sociale. La première a ouverte en 1997. En 2022 il en existe une cinquantaine sur 135 sites en France.
A qui s'adressent ces écoles ?
Jeunes de 16 à 25 ans sans diplôme ni qualification professionnelle et sorti du système scolaire depuis au moins un an.
Combien de temps dure la formation ?
Entre 4 et 18 mois selon vos besoins. La durée de la formation dépendra du temps nécessaire pour acquérir les savoirs et compétences nécessaires à votre insertion dans la vie active.
Qu'y apprend-on ?
La formation propose des stages en entreprise (40% du temps) pour découvrir des métiers et construire son projet professionnel. Elle comprend aussi une remise à niveau des savoirs de base en maths, français, informatique. À la fin du parcours, vous pourrez avoir décroché un emploi, un apprentissage ou un contrat pour suivre une formation qualifiante. Dans tous les cas il vous sera délivré une attestation de compétences acquises (ACA).
Comment s'inscrire ?
Toute l'année vous pouvez rentrer dans une E2C. Vous pouvez directement contacter une des écoles du réseau pour demander à passer un entretien. Si ce dernier s'avère est positif, votre inscription est finalisée et vous suivrez votre formation dans les locaux de l'école et dans des entreprises partenaires. Vous pouvez aussi passer par votre mission locale près de chez vous pour vous inscrire.
Combien cela coûte ?
La formation est gratuite pour les jeunes bénéficiaires. Vous pourrez toucher une rémunération variable (en moyenne 300 euros) selon votre situation et financée par la région.