A. Guilhon : “Skema BS est une école globale avec des racines françaises.”

Éléonore de Vaumas Publié le
A. Guilhon : “Skema BS est une école globale avec des racines françaises.”
Vue de face du nouveau siège parisien de Skema, l'ancien centre de recherche d'Airbus-EADS à Suresnes. // ©  Skema BS
Pour son dixième anniversaire, Skema business school se fait plaisir : un nouveau siège aux portes de Paris, acquis pour la somme de 150 millions d'euros, un septième campus en Afrique du Sud et une cinquantaine de spécialisations inédites. Pour Educpros, Alice Guilhon, directrice de l’école depuis dix ans, dresse le bilan des progrès accomplis et à venir.

Lors de votre conférence de presse du 21 mai 2019, vous avez annoncé l’ouverture d’un nouveau campus à Suresnes, cela signifie-t-il que Skema va devenir de plus en plus parisienne ?

Cela fait plusieurs années que nous cherchons à acheter à Paris, et quitter les locaux du pôle universitaire Léonard de Vinci à la Défense où nous sommes de plus en plus à l’étroit. Actuellement, nous sommes contraints d’arrêter nos recrutements au mois d’avril par manque de place. L’acquisition de l’ancien bâtiment d’Airbus à Suresnes va nous permettre d’accueillir 3.000 étudiants dès la rentrée 2020.

Sur les 30.000 m2, la moitié sera dédiée à la pédagogie et le reste aux résidences étudiantes. Au-delà d’offrir à nos étudiants une vraie vie de campus, ce site, que nous avons baptisé le Grand Paris Campus, va devenir le vaisseau amiral de notre école.

Vu
de l’étranger, les gens ne connaissent que la capitale française, c’est donc fondamental d’avoir un siège parisien pour rayonner à l’international. C’est la raison pour laquelle nous y proposerons nos MSc (Masters of science) qui attirent beaucoup d’étudiants étrangers.

Alice Guilhon
Alice Guilhon © Skema BS

Après la Chine, le Brésil et les États-Unis, vous ouvrez un septième campus à Cape Town, pourquoi l’Afrique du Sud ?

Chaque fois que nous nous implantons quelque part, nous privilégions les technopoles en forte croissance. L’important pour nous, c’est d’avoir sur place des partenaires académiques, une dynamique autour de l’innovation et la capacité à créer des liens avec l’écosystème local. Au Cap, véritable Silicon Valley de l’Afrique du Sud, nous avons un partenariat historique avec l’USB (university of Stellenbosh Business School), qui est la meilleure école d’innovation du pays.

Quelle est votre stratégie sur place ?

Notre marque est globale, mais nos programmes ont un prisme local très fort. Nos cours sont enseignés par des professeurs recrutés sur place. En clair, nous ne faisons pas du copier-coller de cours. Toute notre stratégie repose sur notre souhait de devenir un acteur local en proposant une vie associative que nous adaptons en fonction des pays d’implantation. À titre d’exemple, au Brésil, nous construisons des écoles, alors qu’en Chine, nous proposons de l’alphabétisation.

Comment traduisez-vous votre priorité donnée à l’international ?

Lorsque Skema a été créée il y a dix ans, l’idée était de proposer une école globale avec des racines françaises. Nous sommes déjà bien présents en France avec trois grosses racines à Lille, Nice et Paris. Par contre, l’idée est, qu’à terme, nous couvrions le monde entier. L’Inde d’ici 5 ou 6 ans, puis la Russie, l’Australie, et peut-être l’Europe d’ici une dizaine d’années.

Cette internationalisation est notre pouvoir d’attraction des étudiants qui choisissent Skema pour la mobilité. Résultat, nous accueillons aujourd’hui 120 nationalités dans le groupe, et les étudiants ont la possibilité de faire leurs études dans 4, bientôt 5 pays différents, en changeant de campus tous les semestres grâce à notre offre multi-services.

Nous développons de plus en plus de programmes hybrides qui sont interdisciplinaires.

Autre annonce marquante : la création pour la rentrée 2019 de 4 nouveaux parcours et 59 spécialisations. On ne vous arrête plus ?

Nous avons effectivement une belle actualité côté enseignement. Et, cette année, nous avons voulu faire la part belle à l’innovation et l’intelligence artificielle. Deux d’entre eux s’appuient sur Skema Global Lab in Augmented intelligence : Finance&Quants et DataScience&AI : une sorte de boîte à outils d’intelligence artificielle pour développer des solutions de business dans l’entreprise. Ces nouveaux parcours seront proposés en première année du PGE (programme grande école).

En plus des nouvelles spécialisations, tout étudiant du PGE aura la possibilité de postuler à l'un des 14 doubles diplômes grâce à nos universités partenaires. Nous développons de plus en plus de programmes hybrides qui sont interdisciplinaires.

Quelle place accordez-vous à l'entrepreneuriat ?

Chez nous, elle s’exprime à travers Skema Ventures, notre dispositif d’entrepreneuriat. Créé en 2017, il incube à ce jour 155 start-up dans le monde entier, de l’idée à la première levée de fonds. De plus, tous les étudiants participent à leur intégration dans l’école à un hackathon avec une école d’ingénieurs autour de la création d’entreprise. Pour ceux qui veulent se lancer, ils peuvent bénéficier, tout au long de leur cursus, d’un coaching autour de la création d’entreprises, quel que soit le campus où ils se trouvent. Résultat : environ 25 % de nos étudiants se lancent dans l’aventure de la création pendant leurs études.

Skema fête son dixième anniversaire cette année, quel bilan tirez-vous de cette première décennie ?

Nos résultats sont allés au-delà de nos espérances. Sept campus, presque 30.000 candidats pour nos programmes, cinq à six nouvelles formations chaque année… si, il y a dix ans, on m’avait prédit que je serai à la tête d’une multinationale de 600 personnes, je n’y aurais pas cru ! En revanche, je me rends compte que le fonctionnement au quotidien des compétences en interne n’est pas évident. Chaque fois que nous voulons avancer, certains profils décrochent. Nous devons encore nous améliorer pour les accompagner au bon moment.

Éléonore de Vaumas | Publié le