Devant l'université d'été de la CPU, l'exécutif défend sa réforme

Éléonore de Vaumas Publié le
Devant l'université d'été de la CPU, l'exécutif défend sa réforme
Frédérique Vidal, Jean-Michel Blanquer, Édouard Philippe et François de Rugy, étaient présents le 29 août 2018. // ©  Patrice NORMAND Leextra pour l'Etudiant ; Hamilton/REA ; Laurent Cousin/Haytham-REA ; Denis/REA
La présence inédite du Premier ministre et du président de l'Assemblée nationale à l'université d'été de la Conférence des présidents d'université, mercredi 29 août 2018, a été l'occasion pour l'exécutif d'apporter son soutien à la réforme Parcoursup et de rassurer sur le budget 2019.

Opération séduction pour le gouvernement à l'université d'été de la CPU (Conférence des présidents d'université). Mercredi 29 août 2018, à quelques jours de la rentrée universitaire, les ministres de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, ainsi que François de Rugy, le président de l'Assemblée nationale, et le Premier ministre, Édouard Philippe, étaient présents.

Un défilé inédit dont s'est félicité le président de la CPU, Gilles Roussel : "C’est la première fois que le chef du gouvernement vient rencontrer les chefs d'établissement au sein même de leur conférence", souligne le président de l’Upem (université Paris-Est-Marne-la-Vallée). Un déplacement en nombre pour déminer le sujet Parcoursup et tempérer les inquiétudes sur le budget 2019 qui se précise ?

Devant une salle comble, Édouard Philippe a souligné que la question de l’enseignement supérieur était une priorité pour le gouvernement, avant de s’attaquer au sujet phare de la rentrée, Parcoursup, et de rappeler les arguments égrenés au fil des interventions médiatiques des membres du gouvernement : fin du tirage au sort, 60.000 bacheliers de plus ayant accepté une proposition par rapport à l'an passé, instauration de 135.000 parcours "oui, si"....

"Une proposition pour chacun avant la rentrée"

Que dire des 13.000 candidats dits "actifs" sur la plate-forme et sans solution ? Ces dossiers "auraient disparu dans l’indifférence avec l’ancien système" mais sont aujourd'hui "suivis" de près. "Depuis mercredi, 1.000 jeunes supplémentaires ont accepté une proposition. Il reste une semaine avant la rentrée, la mobilisation va perdurer et l’objectif est que chacun obtienne une proposition", note le chef du gouvernement, sans mentionner le cas des 43.618 candidats considérés aujourd'hui comme "inactifs".

Quant à Frédérique Vidal, elle souligne qu'"il reste encore des jours de travail intense dans les rectorats et les établissements". Que ce soit du côté de la CPU ou du gouvernement, on se tourne désormais vers les "ajustements" de la procédure pour l'année prochaine. Des améliorations à rechercher du côté du calendrier de la procédure ou du nombre de vœux pouvant rester en attente, pour la CPU. "Le dispositif peut encore être amélioré pour devenir toujours plus adapté aux attentes des bacheliers", martèle Édouard Philippe.

La question des moyens en suspens

Alors que les universités vont entamer l'essentiel de l'application de la réforme avec la mise en musique de l'arrêté licence, la conférence a émis un bémol dans cette douce mélodie : la question des moyens. "Quels engagements pouvez-vous prendre ce soir en faveur des moyens dont nous avons besoin pour faire fonctionner nos établissements en 2019 et au-delà, mais aussi pour peser face à la concurrence internationale ?" a ainsi interrogé Gilles Roussel.

L'effort consenti se poursuivra dans la durée, assure le Premier ministre. "D’une année sur l’autre, vous serez confrontés à l’évolution du nombre d’étudiants, ainsi qu'à l’évolution du fameux GVT (glissement-vieillesse-technicité), qui n’était pas financé jusqu’à l’année dernière. Nous allons réfléchir à la façon dont on peut prendre en compte cette limite. L’engagement du gouvernement est réel et ne faiblira pas." Sans précision supplémentaire et donc, pour l'instant, sans fausse note. Exercice de communication réussi.

Éléonore de Vaumas | Publié le