IUT : la mobilisation monte d'un cran

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La tension monte dans les IUT. Une nouvelle journée de mobilisation générale est prévue ce jeudi 11 décembre 2008. Outre des manifestations, une assemblée générale extraordinaire des directeurs d'IUT est prévue.

Inquiets pour le financement de leur filière, avec la mise en place de la loi sur l’autonomie des universités, les IUT (instituts universitaires de technologie) - personnels et étudiants - se sont exprimés cette semaine dans la rue, après plusieurs mois de discussions infructueuses (cf. itw Jean-François Mazoin septembre 2008 ).

Deux journées d’actions ont eu lieu, notamment à Paris, mardi 9 décembre, avec 800 manifestants devant le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (source AFP - Vous Nous Ils), mais également en province. Une pétition circule actuellement sur le Net, sous le slogan « DUT, une disparition programmée  ». Elle a réuni, en moins d’un mois, plus de 94 000 signatures électroniques (chiffre à la date du 10 décembre 2008).

Les moyens des IUT sous tutelle des universités

La raison de leur colère ? La suppression du fléchage des moyens financiers et humains dans les IUT. Avec l’autonomie élargie, qui touchera vingt universités au 1er janvier 2009, ils ne recevront plus leur dotation directement de l’Etat mais de leurs universités de tutelle. En pratique, les présidents d’université deviendraient décisionnaires, ce qui fait craindre à Jean-François Mazoin, président de l’Adiut (Association des directeurs d’IUT), des arbitrages "potentiellement" dangereux. Signe de tension : l'ADIUT annonce sur son site que "la CPU, contrairement à ces engagements, ne poursuit pas le dialogue".

La peur des « coupes sombres » dans les budgets

Faut-il craindre par exemple une diminution des crédits des IUT au profit des UFR ? Bertrand Monthubert, le tout nouveau secrétaire du parti socialiste à la recherche et à l’enseignement, redoute ainsi « que certaines universités ne soient tentées d’opérer des coupes sombres pour équilibrer leurs budgets en raison de leurs difficultés financières. Etant entendu que bien souvent, les IUT ont besoin de moyens plus importants que les UFR ». Le Parti socialiste demande donc « une garantie de moyens au niveau national pour des raisons de cohérence, et éviter des disparités entre les territoires ».

Annexer les contrats d'objectifs et de moyens des IUT aux contrats Etat-université

L’Unef demande elle « l’intégration des contrats d’objectifs et de moyens (COM) passés entre les universités et les IUT dans les contrats quadriennaux des établissements, afin de garantir des moyens des IUT ». Jean-François Mazoin est également favorable à cette solution. « Les présidents d'université pourraient sinon remettre en cause chaque année les moyens des IUT », estime Thierry Le Cras, vice-président du syndicat étudiant. Le ministère aurait donné son accord pour mettre en place ces COM, sans pour autant les intégrer au contrat quadriennaux Etat-université, ce que déplore le responsable syndical.

Trois garanties annoncées par Valérie Pécresse

« Il n’y a aucune raison d’être inquiet », a pourtant affirmé, rassurante, Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche à l’AFP. La ministre a apporté trois « garanties » aux IUT : « une charte de bonne conduite de relations entre les IUT et les universités, qui insistera sur la mise en place d’un contrat d’objectifs et de moyens ». Deuxième garantie, la performance des IUT en matière d’insertion professionnelle leur donnera l’avantage dans le nouveau mode de financement des universités autonomes. Enfin, « les financements alloués aux IUT tiendront compte du coût plus élevé de ces formations ». Rien de concret pour l’instant.

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