L'EM Strasbourg s'affirme plus européenne

Stéphanie Ouezman Publié le
L'EM Strasbourg s'affirme plus européenne
L'EM Strasbourg veut réaffirmer son identité européenne. // ©  EMStrasbourg
"L’identité régionale de l’EM Strasbourg doit représenter un atout majeur dans le déploiement international de l’école". C’est ainsi qu’Herbert Castéran, le directeur général de la business school, a annoncé, fin novembre, la création d’un Institut franco-allemand du management (IFAM). Un choix stratégique attendu pour une école installée à deux pas de la frontière allemande…

En plus de sa localisation géographique au cœur de la capitale européenne, sa situation au sein de l’université de Strasbourg confère un statut particulier à l’EM Strasbourg. En 2009, la business school est en effet née d’un rapprochement avec l’IAE. Elle est aujourd’hui à la fois membre de la CGE (Conférence des Grandes écoles) et du réseau des IAE et peut proposer des formations du post-bac jusqu’au doctorat.

Création d’un Institut Franco-Allemand du Management

Evidemment attendue sur des sujets de management transfrontalier, mais aussi questionnée sur ses liens avec l’Allemagne et la stratégie relative à son positionnement géographique, l’EM Strasbourg y répondait jusqu’à présent en proposant à ses étudiants des sessions de simulation au sein du parlement européen. Elle a par ailleurs mis en place le module CLUE (crosscultural skills, language excellence, uncommon activities et european leadership), pour sensibiliser au management interculturel dans tous ses programmes, en délivrant des doubles diplômes, en enseignant certains cours en allemand, ou encore en offrant des parcours trilingues.

Aujourd’hui, elle fait un pas de plus avec la création d’un institut franco-allemand du management (IFAM) au sein duquel elle formera au "management à l’européenne". "Les pratiques des sciences de gestion variant en fonction du pays d’exercice, l’idée est de déployer une vision européenne du management au sein de cet institut".

Il chapeautera l’ensemble des dispositifs existants, ainsi que toutes les initiatives de dimension franco-allemande à naître dans le périmètre de l’école. L’EM Strasbourg prévoit d’intégrer à l’IFAM une vingtaine d’étudiants la première année de fonctionnement.

La triple accréditation dans le viseur

L’EM Strasbourg renforce cette dimension en déployant une politique d’ouverture internationale à tous les niveaux. Les étudiants doivent effectuer une année complète à l’étranger est obligatoire pour décrocher son diplôme. L'école a presque triplé le nombre d’étudiants internationaux accueillis entre 2018 et 2019 (ils représentent 30% de ses effectifs totaux).

Elle a également signé des accords avec 15 nouveaux établissements dans le monde (pour 235 universités partenaires au total). Enfin, déjà accréditée AACSB et EPAS, l'EM Strasbourg vise la triple couronne, peut-être pour 2021. "Nous venons tout juste de franchir avec succès la première étape d’Equis, dévoile Herbert Castéran. La visite des accréditeurs est maintenant à programmer." Une de plus, avec celle du board de l’AMBA qui viendra auditer la business school en mars prochain."

L’Europe : "la bonne échelle pour les business schools françaises"

"A terme, j’aimerais que soit proposé au sein de l’IFAM un parcours intégré de bac+1 à bac+5, ainsi qu’une année de propédeutique pour se familiariser à l’allemand, envisage Herbert Castéran, mais aussi que nous disposions pour cet institut d’un campus en Allemagne et que s’y adosse un centre entrepreneurial franco-allemand."

En attendant ces possibles déploiements, le directeur général de l’EM Strasbourg, qui a récemment inauguré 5.000 m2 de nouveaux locaux et presque autant de mètres carrés modernisés sur son campus, œuvre pour le rapprochement de son école avec des établissements de la zone géographique du Rhin supérieur au sein de l’IFAM.

Son sentiment à propos de la revendication du positionnement européen de l’EM Strasbourg ? "L’Europe est le champ d’action naturel des grandes écoles de management françaises, estime Herbert Castéran. Pas moins de 25 d’entre elles sont présentes dans le top 100 mondial et, pour s’y maintenir, elles ont besoin d’accéder à une dimension européenne. L’offre des business schools françaises doit être pensée à cette échelle. Sans cela, en restant au niveau de la nation, nous n’existerons plus pour les marchés chinois ou indiens. A l’inverse, je ne suis pas favorable à une globalisation démesurée qui me paraît dangereuse. L’Europe me semble être la bonne échelle pour nos établissements." Elle l’est en tout cas résolument pour l’EM Strasbourg.


Les nouveautés 2020 de l’EM Strasbourg
C’est l’arrivée de la business school au sein de la banque Ecricome pour son recrutement post-prépa qui reste la principale nouveauté 2020. L’EM Strasbourg ouvre 230 places à l’attention des préparationnaires des trois options économiques et commerciales et 20 pour les littéraires au sein de son programme grande école. Parmi les autres nouveautés annoncées, retenons :
- Le lancement d’une collaboration avec l’ENA qui prendra la forme de hackathons (le premier se déroulera sur une semaine en février 2020) pour faire travailler ensemble les étudiants des deux institutions et de quatre autres établissement partenaires (l’Epitech, l’Institut national des études territoriales, la Haute école des arts du Rhin et le lycée Corbusier) sur le thème des politiques publiques.
- La mise en place d’une étude de cas qui se déroulera sur toute la première année du programme grande école. Par groupe, les étudiants devront créer et développer une entreprise qui commercialisera de la nourriture à base d’insectes, pour répondre au thème retenu pour 2020 : "Nourrir le monde".
- L’ouverture d’une formation "mindfulness et leadership" à l’attention des cadres dirigeants ou des décideurs. Objectif : améliorer les capacités de discernement, revisiter les postures traditionnelles de leadership, intégrer l’authenticité à la prise de décisions. La première session est programmée pour février 2021, sous la supervision de Jean-Gérard Bloch, médecin et professeur au sein de la faculté de médecine de l’université de Strasbourg. Quinze places seront ouvertes. Coût de la formation : 11.500 euros.

Stéphanie Ouezman | Publié le