Labels RSE et développement durable : le sup' s'engage dans la durée

Oriane Raffin Publié le
Labels RSE et développement durable : le sup' s'engage dans la durée
La thématique de la mobilité - dont le développement de l'usage du vélo - est un axe majeur du développement durable sur les campus universitaires. // ©  DEEPOL by plainpicture/Astrakan Images
De plus en plus d’organismes proposent de reconnaître les actions des établissements du supérieur pour le développement durable et la RSE. Des labels qui incitent à aller toujours plus loin. Tour d’horizon.

RS&DD, Lucie 26000, "Agir Ensemble- campus durable en ville durable", etc. : plusieurs labels ont vu le jour ces dernières années, permettant de mettre en avant et d’encourager les engagements des établissements du supérieur en matière de développement durable.

Tous les domaines des campus concernés

A Montpellier, Valérie Le Chenadec est chargée de mission développement durable & responsabilité sociétale pour l’université Paul-Valéry Montpellier 3. Depuis 2019, l’établissement bénéficie du Label DD&RS, pour quatre ans. Elle l’a obtenu au terme d’un an d’état des lieux des initiatives en place. Un diagnostic riche en lui-même : "Le référentiel du label peut être utilisé comme un outil pédagogique pour l’ensemble de la communauté universitaire. Il permet à chacun de recontextualiser ses actions, de les valoriser", note la chargée de mission.

Autour d’elle, elle a constitué un réseau d’une trentaine de personnes issues des différents services, ou encore des enseignants-chercheurs ou le vice-président étudiant. "Cela permet de couvrir l’ensemble des composantes de l’université. Nous nous réunissons régulièrement pour échanger les informations et mener des actions structurantes".

Le référentiel du label peut être utilisé comme un outil pédagogique pour l’ensemble de la communauté universitaire. (V. Le Chenadec, Montpellier 3)

Car les sujets développement durable et responsabilité sociétale touchent tous les domaines et tous les usagers des campus et des écoles. Les thèmes inclus sont vastes : mobilité, gestion des déchets, énergie, égalité, accessibilité etc. mais aussi le contenu même des enseignements proposés. Pour y voir plus clair, les différents organismes à l’origine des labels proposent des outils - voire de l’accompagnement - pour aider les établissements dans leur cheminement.

Ainsi, l’Agence Lucie, qui gère le label éponyme, propose une base de bonnes pratiques "Lucie Faire", des outils collaboratifs et un centre de formation. Le réseau national des responsables de DD&RS (CIRSES) mutualise ressources et bonnes pratiques. Objectif : être prêt pour le comité d’engagement qui étudiera le dossier, ou l’audit indépendant, suivant les cas.

Le Label Lucie - qui ne s’adresse pas qu’à l’enseignement supérieur - propose également d’avancer par étape, suivant le niveau d’implication initial. Et puis on peut également se diriger vers des labels thématiques, comme le Lucie numérique responsable, qui vise à réduire l’empreinte des technologies de l’information et de la communication. L’Université de la Rochelle fait partie des labellisés.

Impliquer tous les niveaux dans les établissements

Des démarches qui paient rapidement. "Travailler ensemble permet d'initier de nouveaux projets. Beaucoup de choses ont émergé au niveau de l’aspect mobilité, se félicite ainsi Valérie Le Chenadec. Atelier de réparation de vélos, aide à l’achat de véhicules électriques (convention mobilité avec le réseau TaM Montpellier Agglomération), entre autres : des coups de pouce pour accompagner le changement. Tout est possible si l’implication est large."

Il est important d’avoir une représentation des sujets au niveau de la gouvernance. (S. Mariet, Agence Lucie)

"Il est important d’avoir une représentation des sujets au niveau de la gouvernance et dans toutes les activités, pour qu’il y ait des relais un peu partout et pas juste une personne dans l’administration", insiste Saliha Mariet, directrice des opérations de l’Agence Lucie. Et de retrouver le développement durable et la RSE dans tous les cursus, pas que les formations dédiées, pour que tous les futurs professionnels disposent des clés de compréhension de ces enjeux.

Des actions sur le territoire

Depuis l’année universitaire 2019/2020, le label "Agir ensemble-campus durable en ville durable" encourage aussi les acteurs des territoires à co-construire des alliances locales autour des enjeux du développement durable. "Notre objectif premier est d’amener ces établissements et ces organisations territoriales à collaborer, alors qu’ils n’en ont pas l’habitude, explique François Rio, délégué général de l’AVUF, qui gère le label. Par exemple, entre les Crous et les universités, il y a généralement des relations, mais jamais sur ces sujets-là. Les référents développement durable ne s’étaient parfois jamais rencontrés".

Sur l’ensemble du territoire, 23 alliances se sont ainsi créées. "Les différents acteurs ont souvent déjà une politique de développement durable, pas forcément connue des autres. Les actions liées au label permettent de communiquer et de la rendre plus efficace, poursuit François Rio. Par exemple, s’il y a des efforts réalisés pour créer des itinéraires de mobilité douce par une collectivité, il faut les faire connaître aux usagers, étudiants ou salariés du campus". A Grenoble, c’est le Crous qui a été leader de la labellisation, en s’associant à l’Université Grenoble-Alpes et l’INP ainsi que la métropole et les villes alentours.

Nous renvoyons une image plus sérieuse sur ces thématiques (V. Le Chenadec)

Un gage d'implication

Des labels qui poussent à l’action, mais pas seulement. "Nous sommes la première université d’Occitanie labellisée, souligne Valérie Le Chenadec. Un plus pour la mise en œuvre de nouveaux partenariats, mais aussi une manière d'asseoir notre engagement. Nous renvoyons une image plus sérieuse sur ces thématiques".

Tous ces labels favorisent donc les efforts des établissements et de leurs territoires, avec des plans d’actions dans une progression constante. Car l’attribution du label n’est que temporaire… Il faut faire ses preuves régulièrement et inscrire la démarche dans le temps.

Oriane Raffin | Publié le