Les IAE frappent aux portes des conférences régionales des grandes écoles

Jessica Gourdon Publié le

On leur refuse l’entrée par la porte ? Qu’à cela ne tienne, ils passeront par la fenêtre. Les IAE (instituts d’administration des entreprises), qui essaient depuis longtemps d’intégrer la Conférence des grandes écoles, tentent une nouvelle stratégie. Désormais, ils se rapprochent des conférences régionales des grandes écoles, des associations émanant de la maison mère et qui sont plus ou moins actives selon les zones géographiques.

Déjà, l’IAE de Rennes 1 vient d’être adoubé comme membre associé de celle de Bretagne. L’IAE de Lille 1 doit être audité la semaine prochaine pour intégrer celle du Nord. « Une fois que nous serons trois ou quatre a avoir été acceptés, cela nous donnera du poids pour demander à devenir membre de la Conférence nationale », estime Pierre Louart, président du réseau des IAE, et directeur de celui de Lille 1.

Une image de marque

Pour les IAE, l’enjeu est important. C’est tout d’abord une question de marque, alors que ces instituts luttent pour se faire reconnaître comme de vraies « grandes écoles » universitaires, au même titre que les ESC. L’entrée dans la CGE leur donnerait ainsi un label très prisé par les étudiants. Les IAE souhaitent aussi avoir accès au réseau de la Conférence, et utiliser ce lobby pour peser auprès des pouvoirs publics ou des entreprises. Enfin, cette intégration serait une manière, pour les IAE, d’affirmer leur indépendance face aux présidents d’universités, dont les nouveaux pouvoirs inquiètent certains directeurs.

Reste à voir si l'entrée des IAE dans la Conférence, et par ricochet dans le Chapitre des écoles de management, sera tolérée par les membres de ce club. Le président du Chapitre et directeur de l’ESC Clermont, André Antenza, s’était vivement opposé à cette possibilité fin 2008, arguant que les IAE n’avaient pas le même « modèle économique » que les ESC et étaient confrontés à des problématiques différentes. Une position qui témoigne sans doute, en filigrane, de l’inquiétude de certains directeurs de se voir placés sur le même plan que d'autres grandes écoles de management quasi-gratuites pour les étudiants.

Jessica Gourdon | Publié le