Nîmes pourrait voir naître une nouvelle université

De notre correspondant dans le Sud, Guillaume Mollaret Publié le
Trois ans après avoir connu l’ouverture de la dernière née des universités , et la plus petite avec ses 3500 étudiants, Nîmes pourrait connaître, dès 2012, l’ouverture d’une autre structure universitaire. C’est en tous cas la volonté conjuguée du recteur de l’académie de Montpellier Christian Philip et du député du Gard, Yvan Lachaud (Nouveau Centre).


Il y a trois ans le député Lachaud avait déjà obtenu la création dans sa ville de la 85e université française, Unîmes. A l’époque, le député nîmois partageait l’étiquette politique du ministre de l’Education d’alors, Gilles de Robien (UDF).

Avant le décret constitutif de la création de l’université de Nîmes, l’établissement fut une antenne des universités de Montpellier avant d’acquérir le statut d’établissement public autonome (EPA). A l’époque déjà, son directeur, Philippe Berta (également adhérent de l’UDF), défendait la création d’une université de technologie. La solution n’avait alors pas été retenue.

Développer l’offre de formation d’ingénieurs

Il n’existe en France que trois universités de technologie : Compiègne (Oise), Belfort-Montbéliard et Troyes (Aube). C’est précisément avec cette dernière que le recteur de l’académie de Montpellier veut nouer un partenariat. « Nous avons commencé à y travailler il y a un an. L'Université technologique de Troyes (UTT) s'est dite intéressée pour installer une antenne dans la ville à la rentrée 2011 », explique le député Lachaud.

Concrètement, il s’agirait de créer une offre d’ingénieurs dans le Gard, qui dispose d’un potentiel notamment dans le secteur de l’industrie nucléaire - avec le site de Marcoule qui devrait accueillir d’ici 2020 le prototype d’un réacteur de 4e génération. A ce titre, l’université de technologie pourrait travailler en complément de l’Ecole des Mines d’Alès, déjà partenaire d’Areva et du commissariat à l’énergie atomique (CEA).

De la concurrence pour l’Unîmes

De leur côté, les dirigeants de l’université nîmoise existante regardent avec méfiance cette annonce réservée par le recteur au quotidien régional span style="font-style: italic;">Midi Libre.

« Tout nouveau projet devrait être mis en place dans le cadre des structures existantes. Nîmes est une petite ville. Il y a déjà une université, un site de l’école des mines d’Alès, un IUT dépendant de l’université Montpellier 2, et une faculté de médecine dépendant de Montpellier 1. Créer une université de technologie en plus, me paraît dommageable pour la visibilité des offres de formation », analyse Jacques Marignan, président de l’université gardoise, qui craint par ailleurs que l’on ne crée une nouvelle université au détriment de la première.

Dans un entretien accordé au Monde , Christian Philip, ancien directeur de cabinet de François Fillon quand ce dernier était ministre de l’Education, rejette au second plan la question des moyens. Selon lui, « Cette région (le Languedoc-Roussillon, ndlr) est bien dotée en matière d'enseignement supérieur, mais elle ne diplôme que 700 ingénieurs par an. Il existe un besoin, et Nîmes pourrait y répondre. Il faut tout d'abord définir un projet avec l'ensemble des partenaires universitaires. Notre objectif est de remettre un dossier à l'automne au ministère. »

Une première réunion de concertation avec le monde industriel et universitaire est prévue le 10 mai 2010. Deux comités de pilotage, l’un technique –comprenant industriels et scientifiques-, l’autre politique devrait prochainement être constitué.


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