Plan de relance : 6,5 milliards d'euros pour l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation

Dahvia Ouadia Publié le
Plan de relance : 6,5 milliards d'euros pour l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation
Le plan de relance présenté par Jean Castex prévoit une enveloppe de 6,5 milliards d'euros pour l'enseignement supérieur et la recherche. // ©  POOL / REUTERS
L’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation recevront 6,5 milliards d’euros dans le cadre du plan de relance de 100 milliards d’euros. Une somme importante répartie entre la recherche et l’enseignement supérieur mais également dédiée à plusieurs actions du PIA 4.

Neuf mesures du plan de relance concernent l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation. Au total 6,5 milliards d’euros sont dédiés à l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation sur les 100 milliards d’euros dont est doté ce plan.

30.000 places supplémentaires dans le supérieur

Comme l’avait annoncé Frédérique Vidal la semaine dernière, 30.000 places supplémentaires vont être créées dans l’enseignement supérieur d’ici 2022 dans le cadre du plan de relance. Pas moins de 10.000 places sont prévues pour la rentrée 2020, sachant que 5.650 places sont déjà ouvertes, et 20.000 places pour la rentrée 2021.

"Ces nouvelles places sont créées pour accompagner l’afflux de jeunes dans le supérieur et aussi pour accompagner les étudiants qui devaient intégrer le marché du travail cette année. Nous souhaitons continuer à former ces jeunes pour voir leur niveau de diplôme augmenter quand le marché de l’emploi sera moins tendu", précise le cabinet de la ministre Frédérique Vidal, lors d'un point presse le 7 septembre.

Les places seront créées dans différentes formations de licences universitaires mais aussi dans des formations médico-sociales comme les Ifsi, et dans des formations professionnelles accessibles en licence ou encore des formations courtes de type bac+1.

Investir dans l’hybridation et les équipements numériques

Le plan de relance prévoit également une enveloppe de 35 millions d’euros pour développer l’hybridation et les équipements numériques universitaires. "Cette enveloppe complète les 21 millions d’euros débloqués cet été pour financer des projets de développement numérique portés par les universités", précise le ministère.

Avec la crise sanitaire, il devient effectivement essentiel "d’utiliser l’enseignement à distance dans une logique d’hybridation pour pouvoir basculer vers l’un ou l’autre modèle – à distance ou en présence – simplement", précise le cabinet de la ministre.

Renforcer la garantie des prêts étudiants

Le Mesri prévoit un budget de 32 millions d’euros dédiés à la garantie des prêts étudiants. "Le montant du prêt dépend de la banque qui l’accorde et peut atteindre 15.000 euros pour une durée minimale de deux ans", précise le ministère.

Jusqu’à présent, la BPI proposait 4 millions d’euros de prêt garanti à des étudiants avec des banques partenaires. La dotation actuelle est donc multipliée par cinq pour atteindre 20 millions d’euros en 2021 et en 2022, soit une hausse de 16 millions d’euros chaque année. Avec ce dispositif, "le montant des prêts mis en place par les banques partenaires pourra passer de 135 M€ en 2020 (11.500 bénéficiaires potentiels) à 675 M€ en 2021 (67.500 bénéficiaires potentiels)", précise le ministère.

Cette garantie s’adresse à tous les étudiants qu’ils intègrent une école payante – type écoles de commerce ou d’ingénieurs – ou qu’ils aient besoin de fonds pour étudier à l’université sans avoir à travailler à côté. "Il n’y a pas de conditions de ressources pour accéder à cette garantie", précise le cabinet du ministère.

Rénover le bâti universitaire

Enfin, l’Etat décide d’investir massivement dans la rénovation thermique des bâtiments publics dont ceux de l’enseignement supérieur et de la recherche. Cet investissement se fera par appel à projets financé au sein de l’enveloppe de 4 milliards d’euros prévue par le plan de relance pour la rénovation thermique des bâtiments publics.

"Il existe des besoins urgents dans l’enseignement supérieur pour la rénovation de bâtiments universitaires qui datent des années 70. Par ailleurs, l’enseignement supérieur est un secteur présent sur l’ensemble du territoire. Cet appel à projets participe ainsi à la relance du BTP dans les territoires", ajoute le cabinet.

Les lauréats de cet appel à projets seront connus début décembre 2020.

5,5 milliards dans le cadre du PIA 4

Sur les 6,5 milliards d'euros prévus pour l'Esri dans le cadre du plan de relance, 5,5 milliards d'euros sont dédiés aux PIA 4, soit 84,6%. Ainsi ce sont 2,4 milliards d’euros qui sont investis dans le volet recherche et innovation des stratégies d’accélération dans le cadre du PIA pour "financer des technologies et des filières émergentes", précise le ministère. Ces filières concernent les technologies numériques, la transition écologique, l’hydrogène, la cybersécurité, etc.

Par ailleurs, 3,1 milliards d’euros sont dédiés au financement des "écosystèmes de l’enseignement supérieur et la recherche et des aides à l’innovation". Les objectifs sont de "renforcer la dynamique de transformation des sites académiques type Idex ou I-site et de développer des campus de démonstration", mais aussi de "financer des laboratoires et des programmes de recherche d’ampleur – Labex, Equipex, etc."

Ce volet a par ailleurs pour ambition :

  • d'amplifier l’effort en faveur de la recherche biomédicale, du développement des connaissances en matière de santé et de l’amélioration des pratiques médicales ;

  • de soutenir les IRT (institut de recherche technologique) et ITE (institut pour la transition énergétique) ;

  • d'accélérer, en cohérence avec la loi de programmation pour la recherche (LPR), la structuration du paysage des acteurs de la maturation et du transfert technologique, notamment à travers les SATT ;

  • d'amplifier les aides à l’innovation (plan deeptech notamment).


Des fonds pour la R&D et l’ANR

Le plan de relance prévoit 300 millions d’euros pour préserver l’emploi R&D. Ainsi, 1.400 salariés du secteur privé pourront être mis à disposition d’un laboratoire public, sans rupture de leur contrat de travail, ou effectuer une thèse pour renforcer leurs compétences. Leur salaire sera pris en charge par l’Etat à hauteur de 80% dans le cadre d’un contrat entre l’Etat et l’entreprise.

Par ailleurs, 600 jeunes de niveau bac+5 seront embauchés dans des laboratoires publics pour être mis à disposition des entreprises et 500 post-doc seront financés par l’Etat dans le cadre d’une collaboration entre un laboratoire public et une entreprise.

Côté recherche, 400 millions d’euros sont par ailleurs prévus pour "accélérer la montée en puissance de l’ANR (Agence nationale de recherche)". L’objectif final est d’augmenter le taux de succès et de le porter à un niveau supérieur à 25%, soit "celui des meilleures agences mondiales".

Dahvia Ouadia | Publié le