Rapport mondial de l’UNESCO sur l'éducation pour tous : "une situation tragique"

Céline Authemayou Publié le
Le 16 octobre 2012, l’UNESCO a publié le dixième rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous. Le texte, consacré cette année à l’éducation au travail, dresse un état des lieux inquiétant.


Une situation «tragique et dangereuse». Les mots de la directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, sont sans ambiguïté. Pour la première fois depuis la publication du rapport en 2002, les chiffres en matière d’éducation stagnent. Aujourd’hui, 250 millions d’enfants ne savent ni lire, ni écrire et 71 millions quittent l’enseignement secondaire sans qualification. «Ces chiffres laissent entrevoir une crise en devenir, note Irina Bokova. Une crise qui interdit aux jeunes l’accès au marché du travail.»

Les vingt spécialistes ayant rédigé ce rapport se sont penchés cette année sur la question de l’emploi chez les 15-24 ans. Avec, là aussi, une donnée alarmante : un jeune sur huit cherche un travail (soit trois fois plus que pour les adultes).

Augmenter l'effort du secteur privé

Face à ce constat qui intervient en pleine période d’incertitude économique, les rédacteurs du rapport interpellent les pouvoirs publics : il faudrait 8 milliards de dollars par an pour permettre à tous l’accès à un premier cycle de l’enseignement secondaire. Et s’adressent aussi au secteur privé, qui doit augmenter son effort de financement.

Actuellement, les entreprises – par le biais de fondations – participent à hauteur de 5% à l’aide apportée à l’éducation pour tous. Mais cet argent est majoritairement fléché vers l’enseignement supérieur (dans le domaine des technologies de l’information, de l’énergie ou encore de la santé), alors que l’enseignement primaire peine à trouver des fonds.

Par ailleurs, pour gagner en efficacité, «les aides privées doivent être coordonnées avec les gouvernements et axées sur les besoins des pays», note le rapport. Un rapport qui avoue qu’il sera bien difficile de tenir les objectifs d’éducation pour tous, fixés à Dakar en 2000 par 164 pays . D’autant plus qu’il ne reste que trois ans pour les atteindre.


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Céline Authemayou | Publié le