Recrutement ECLAIR : ouverture des postes à profil d’enseignants au niveau national

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Mardi 17 janvier, Luc Chatel, qui réunissait les chefs d’établissement et inspecteurs de l’éducation nationale relevant du programme ECLAIR, a annoncé la mise en place d’une procédure de recrutement spécifique et nationale pour les postes à profil d’enseignants dans ces établissements. Depuis 2011, cette procédure concernait uniquement les enseignants affectés dans l’académie concernée.

L’ensemble des chefs d’établissement et des inspecteurs de l’éducation nationale relevant du programme (Ecoles, collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite) étaient réunis par Luc Chatel, ministre de l’éducation nationale, mardi 17 janvier 2012, pour une journée de séminaire consacrée à « l’organisation et la conduite de l’action pédagogique en ECLAIR ». A cette occasion, le ministre de l’éducation a annoncé qu’une procédure de recrutement spécifique serait mise en place à la rentrée 2012 pour tous les collèges et les lycées relevant du programme ECLAIR.

Des postes à profil ouverts au recrutement national

La liste des postes à profil vacants dans les établissements ECLAIR du second degré sera publiée par les recteurs. Peu importe leur académie d’affectation, tous les enseignants pourront déposer leur candidatures (CV, lettre de motivation et dernier rapport d’inspection), pour l’un de ces postes à profil. Ils seront ensuite recrutés par les recteurs, après sélection des chefs d’établissements.

Expérimentation d’un recrutement académique pour 911 postes à profil depuis la rentrée 2011

Cette procédure ouverte au sein de chaque académie, avait été mise en place à la rentrée 2011, de manière expérimentale pour 911 postes à profil. L’extension du recrutement, passant du niveau académique au national, entend répondre au manque de candidats relevés dans les établissements ECLAIR les plus difficiles des académies de Lille ou Aix-Marseille, contraintes de recruter des contractuels ou des enseignants débutants sur ces postes à profil.

"l'éducation prioritaire a besoin de s'inscrire dans la durée"

« Mais qu’est-ce qui ferait qu’un enseignant chevronné aille en ECLAIR ? », interroge Marc Douaire, président de l’OZP (observatoire des zones prioritaires). Selon lui, le problème à résoudre est celui de la mise en place d’une formation spécifique, à la gestion de conflits, notamment, et d’un accompagnement des enseignants et CPE (conseillers principaux d’éducation) exerçant en éducation prioritaire.

Le président de l’OZP déplore le manque de continuité dans la politique d’éducation prioritaire. Il s’étonne de l’abandon des RAR (réseau ambition réussite), pourtant mis en place en 2007 par Xavier Darcos, appartenant à la même majorité que l'actuel ministre de l'éducation national. « D’autant que cette politique d’éducation prioritaire n’a pas échoué, comme en témoigne le bilan national des RAR publié en janvier 2011  au terme de quatre années de mise en place », conclut Marc Douaire avant de préciser que « l’éducation, et particulièrement l’éducation prioritaire, n’a pas besoin de mouvement perpétuel, mais de s’inscrire dans la durée ».  

Point de vue d'Alain Ouvrard, principal du collège Gagarine de Trappes (78)

« Au collège Gagarine à Trappes, où je suis principal depuis cinq ans, nous accueillons autour de 85% d’élèves issus de milieux défavorisés ou très défavorisés. Parmi les enseignants aujourd’hui contents d’être dans mon établissement, la plupart sont arrivés un peu par hasard, par le jeu des mutations ou pour des remplacements. Notre public a besoin d’être accompagné de manière individuelle pour progresser. Ici, il n’y a pas de concept miracle, il faut faire du sur-mesure. Le niveau local monte des projets que le niveau national accepte  et non l’inverse. La politique ECLAIR consiste à laisser de l’autonomie au local.
La publication au niveau national des postes à profil d’enseignants dans les établissements ECLAIR devrait permettre de toucher des gens intéressés par des projets particuliers mis en place dans un de ces établissements. Et il me semble que cela permettra de donner plus de visibilité au poste, d’améliorer la communication. La plupart du temps les enseignants qui s’investissent sur ce genre de poste, sont des enseignants très mobilisés, déjà dans des réseaux, des groupes de recherche, prêts à expérimenter. Le bouche-à-oreille devrait fonctionner.
L’an dernier, j’avais un poste vacant en Segpa [l’un des 911 postes à profil ouvert au recrutement de manière expérimentale en ECLAIR, ndr]. Il n’y a pas eu de publication, mais un enseignant en lycée professionnel à Trappes, victime d’une suppression de poste, en a entendu parler. Il savait où il arrivait et m’a fait part de son envie de monter des projets en me demandant si ce serait possible.
Les postes à profil, ce n’est pas une nouveauté et quand c’est pour des filières comme les BTS, les classes européennes ou les classes prépa, cela ne choque personne ! C’est la reconnaissance d’une spécificité de l’enseignement en établissement ECLAIR. »

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