Skema ouvre un laboratoire en "intelligence augmentée"

Guillaume Lecompte Boinet Publié le
Skema ouvre un laboratoire en "intelligence augmentée"
Skema, comme d'autres écoles de commerce avant elle, investit dans la recherche sur l'intelligence artificielle. // ©  metamorworks/AdobeStock
L’école de commerce vient de se doter d’un laboratoire en "intelligence augmentée" à Montréal, l’un des berceaux mondiaux de l’IA. Objectif : fournir aux enseignants-chercheurs et aux étudiants une boîte à outils pour infuser l’IA dans toutes les strates de l’établissement.

Quelques mois après l’avoir annoncé, c’est chose faite : Skema, l’une des principales business school françaises, a officiellement inauguré un laboratoire d’un genre nouveau, alliant sciences des données, intelligence artificielle et enseignements, le Skema Global Lab in AI. Mais comme chez Skema on aime se distinguer, ce laboratoire sera spécialisé dans l’intelligence "augmentée", "car nous tenons à mettre l’humain au cœur de cette démarche, et ne pas réduire l’IA à des algorithmes", lance Alice Guilhon, directrice générale de Skema.

Gigantesque base de données

Comme prévu, c’est le Français Thierry Warin, l’un des professeurs les plus réputés dans le monde en matière de sciences des données appliquées aux entreprises, qui prend la tête du laboratoire. Le Skema Global Lab in AI est doté d’un budget de 3 millions d’euros et actuellement de cinq data scientists. Cette équipe grossira jusqu’à 12 personnes à terme.

Nous tenons à mettre l'humain au cœur de cette démarche, et ne pas réduire l'intelligence artificielle à des algorithmes. (A. Guilhon)

Le laboratoire, installé à Montréal, propose comme principal outil une gigantesque base de données et une plate-forme collaborative, Skema Quantum Studio, accessible aux enseignants, aux étudiants, et à terme, aux entreprises.

La création de cette structure s’est faite à l’américaine : Thierry Warin apporte la base de données qu’il a constituée tout au long de sa carrière, dans une joint venture dont il contrôlera 60% des parts, les 40% restants étant aux mains de Skema.

De nombreux cas d’usage

Pour les étudiants comme les enseignants de l’école, cet outil servira à la fois pour la recherche et les enseignements, notamment pour donner à tous les étudiants de l’école une formation de base sur l’IA. "On ne peut pas laisser l’IA aux seules écoles d’ingénieurs", ajoute Thierry Warin. Un PhD destiné à former les enseignants-chercheurs à l’IA à Montréal est en réflexion.

Les cas d’application pourront concerner aussi bien la finance, la gestion des risques, l’aide à la décision que le marketing. L’une des spécialités du labo sera la science des données non structurées, c’est-à-dire des datas non formatées (textes, multimédia, graphiques…).

Business schools et écoles d’ingénieurs main dans la main

Skema emboîte le pas à de nombreuses autres écoles de commerce, qui ont également lancé des Lab spécialisés dans l’IA, ainsi que des formations. On peut citer EM Lyon, avec son institut Artificial Intelligence in Management (AIM), HEC Paris, qui propose un Master of sciences, le Data Science for Business, en collaboration avec Polytechnique, ou encore L'Essec, qui a créé un Master of Data Science & Business Analytics avec CentraleSupélec. Sans oublier l’EMLV, qui a créé un cursus Business Transformation & IA.

On le voit, cet écosystème de l’IA inclut bien souvent les écoles d’ingénieurs aux côtés des business school. Skema n’échappe pas à la règle : en matière d’IA, l’école collabore avec ses partenaires historiques que sont Centrale Lille et l’ESIEA. Enfin, Skema est membre de l’un des instituts interdisciplinaires de l'intelligence artificielle (3IA) créés en 2019, aux côtés de l'Université Côte-d'Azur (porteur du projet) et de Mines ParisTech.

Guillaume Lecompte Boinet | Publié le