En Staps, l'université de Montpellier joue la carte du rebond

De notre correspondant à Montpellier, Guillaume Mollaret Publié le
En Staps, l'université de Montpellier joue la carte du rebond
C'est seulement en troisième semaine que les étudiants de première année de Staps commencent les cours de sport. // ©  Guillaume Mollaret
Avec plus de 1.200 demandes arrivant de France entière et une capacité d’accueil de 650 places en première année, l’UFR Staps est l'une des filières en tension, à l’université de Montpellier. Dans ce contexte, l’administration fait son possible pour satisfaire les demandes de chacun.

En bons sportifs, les personnels administratifs de l'UFR Staps de l'université de Montpellier étalent l'effort. Ici, aucun étudiant ne fait sa rentrée en même temps, et l'année débute tôt : le 31 août pour les premières années. Les L2 et L3, eux, rentrent dix jours plus tard, tandis que les masters, pour certains, n'effectueront leur retour en bord de piste que le 19 septembre.

"Nous avons pris cette habitude d'échelonner les rentrées, afin que les enseignants et les personnels administratifs consacrent le plus de temps possible aux inscrits en première année", explique Didier Delignières, directeur de l'UFR Staps à l'université de Montpellier. Malgré une capacité d'accueil soit de 650 places, on compte 720 étudiants en première année. La fac fait le maximum pour ne laisser aucun sportif sur le banc, bien qu'elle reçoive 1.200 demandes d'inscription en premier vœu, venues de toute la France.

des étudiants, intégrés après la rentrée

Afin de dissuader les jeunes qui pensent que des études de sport ne consistent qu'en la pratique de ce dernier, les deux premières semaines d'enseignement sont consacrées à des cours magistraux et théoriques. C'est seulement en troisième semaine que les étudiants de première année sont invités à rejoindre les terrains.

"En fin de semaine dernière, nous avons fait un petit examen. Nous avons eu une discussion avec ceux ayant obtenu les plus mauvaises notes, afin de voir avec eux s'ils souhaitaient continuer en Staps", explique Ludovic Marin, directeur adjoint formation au sein de l'UFR et enseignant de gymnastique.

Cette première étape passée, des étudiants abandonnent, libérant ainsi de la place en amphi. Mais ce gain est éphémère car le personnel administratif de Staps se fait fort de rappeler des étudiants de l'académie dont le premier vœu n'a pas été exaucé par le tirage au sort APB. À ce jour, leur nombre n'est pas connu. Ainsi, alors que ses camarades sont rentrés depuis 15 jours, Théo, qui était inscrit jusque-là en L1 de psychologie à Montpellier 3, a pu intégrer Staps, son premier choix.

"La pression est très forte sur les équipes. Elles ont un lourd travail. Il faut gérer les pleurs, les réclamations... C'est très éprouvant", insiste Didier Delignières.

Vers une politique de compromis

Pour les étudiants malheureux qui n'auraient pu rebondir directement dans la filière de leur choix pour cause d'un nombre restreint de places, le SCUIO-IP (service d'orientation) de l'université de Montpellier a mis en place le programme 3R (réagir, rebondir, réussir), qui permet une dispense d'assiduité, et une inscription dans la filière de leur choix dès le second semestre. La formule, qui existe depuis trois ans, a fait ses preuves, mais les étudiants sont encore trop peu nombreux à solliciter le dispositif anti-décrochage.

"Ils sont une cinquantaine à avoir suivi les modules l'an dernier, détaille Délizar Jomni, du SCUIO-IP. La difficulté est double. D'une part, il nous faut repérer ces étudiants et, d'autre part, il leur faut aussi s'engager de leur côté, ce qui n'est pas évident non plus", explique-t-elle.

Dans ce contexte, l'UFR de Staps s'efforce de mener une politique de compromis. Pour ne pas saturer les salles, certains enseignements sont dispensés simultanément à deux groupes d'étudiants, dans deux salles différentes, par deux enseignants

Dans cette filière, qui compte 2.400 étudiants dans l'une des villes les plus sportives de France, les étudiants de première année jouissent d'un taux de réussite aux examens comparable à la moyenne nationale, aux environs de 40 %.

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