Universités britanniques : des coupes drastiques risquent de compromettre la politique de démocratisation de l'enseignement supérieur

Elisabeth Blanchet, notre correspondante à Londres Publié le

Près de 30 000 futurs étudiants pourraient se voir refuser l’accès à l’université à la rentrée 2009 en raison de coupes budgétaires drastiques. Selon l’UCAS , l’organisme national britannique chargé de gérer les admissions dans les institutions d’enseignement supérieur du Royaume-Uni, les demandes d’inscription en premier cycle universitaire ont augmenté de 8,8 % par rapport à l’année dernière, un taux particulièrement élevé, avec un record chez les plus de 25 ans (15,8 % de plus qu’en 2008).

Une des raisons principales de ces augmentations sans précédent est liée au contexte économique morose et à un marché du travail plutôt sombre auquel de plus en plus de personnes souhaitent échapper en s’inscrivant dans le supérieur.

Au lieu de se réjouir et d’accueillir ces nouvelles demandes à bras ouverts, le gouvernement répond en gelant le nombre de places pour cause de coupes dans le budget. Le ministère de l’Innovation, des Universités et des Compétences vient en effet d’annoncer que les universités britanniques ne pourront accueillir que 10 000 étudiants en premier cycle à la rentrée 2009 ; or, près de 40 000 personnes ont déjà effectué leur demande d’inscription auprès de l’UCAS.

L’attitude du gouvernement apparaît en totale contradiction avec ses objectifs de démocratiser l’accès à l’université et d’amener, d’ici à 2010, 50 % des 18-30 ans à suivre un enseignement supérieur. Et la compétition pour entrer à l’université risque d’être, cette année, plus dure que jamais.

Elisabeth Blanchet, notre correspondante à Londres | Publié le