Grade licence : "un gage supplémentaire de qualité" pour les bachelors et BBA

Séverine Mermilliod Publié le
Grade licence : "un gage supplémentaire de qualité" pour les bachelors et BBA
L'EM Normandie fait partie des premiers établissements à avoir déposé un dossier de demande de grade licence pour son programme BBA. // ©  Michel GAILLARD/REA
Les diplômes de bachelor (bac+3) et BBA (bac+4) vont pouvoir obtenir le grade de licence dès 2021. Après avoir rempli un dossier de candidature, les formations sont examinées par la CEFDG qui donne un avis pour l'attribution du grade. Charge ensuite au ministère de l'Enseignement supérieur de suivre cet avis ou non.

Le dossier était dans les tuyaux depuis longtemps et l'avancée a été saluée par les établissements : dès 2021, voire un peu avant pour certains, les bachelors et BBA visés pourront peut-être obtenir le grade de licence, soit l'équivalent d'un diplôme de licence à l'université.

La Commission d'évaluation des formations et des diplômes de gestion (CEFDG) sera chargée d'évaluer les demandes dont la date de remise était fixée au 31 juillet. L'intérêt majeur pour les écoles ? "Gagner en visibilité et en lisibilité", se félicite Elian Pilvin, directeur général d'EM Normandie, pour qui le grade de licence permet de "valoriser le diplôme".

Une démarche "d'excellence académique"

"L'obtention du grade licence est un gage supplémentaire de qualité", abonde l'IMT Business School. Il permet en effet de venir compléter le visa, jusqu'alors seul label officialisant un niveau académique garanti par l'Etat. Pour Céline Davesne, directrice générale adjointe programmes et international à Neoma Business School, l'obtention du grade est donc un atout supplémentaire pour "montrer la qualité des programmes et se différencier d'un certain nombre de programmes non visés", puisque le visa est nécessaire pour prétendre au grade. L'école de commerce va donc faire la demande pour deux programmes, un bac+3 et un bac+4.

L'obtention du grade permet de clarifier l'offre de bachelors en France (E. Pilvin, EM Normandie)

"Cela permet de clarifier l'offre de bachelors en France", confirme Elian Pilvin, "et de crédibiliser la démarche qualité et d'excellence académique de nos programmes, avec une double validation : et le visa et le grade". L'obtention du grade devrait en outre permettre aux formations de se différencier notamment sur Parcoursup, "où les grades licence seront intégrés", rappelle Céline Davesne, ce qui permettra aux lycéens et aux familles de "faire un choix éclairé", comme le soulignait la présidente de la CEFDG Carole Drucker-Godard en novembre sur EducPros.

L'exigence de la recherche

Parmi les conditions d'obtention du grade, "plus draconiennes que pour le visa ", selon Elian Pilvin, une implication de la recherche un peu plus importante, avec par exemple un pourcentage de professeurs permanents passant de 30 à 50%.

Le référentiel de la CEFDG, sorti en juin, demande entre autres aux écoles de décrire, en plus du détail de leur formation, leur politique de recrutement, d'ouverture sociale, l'internationalisation du cursus ou leur équipe pédagogique avec la part d'enseignants-chercheurs. "C'est un dossier d'une trentaine de pages et l'on doit répondre à un certain nombre de critères exigeants, comme la capacité des professeurs à produire de la recherche, les liens avec le tissu économique local… tout est regardé à la loupe", confie Céline Davesne.

Prouver que l'école est active dans le cadre des Comue ou de l'enseignement supérieur local (C. Davesne, Neoma BS)

Exigence supplémentaire : démontrer l'ancrage de l'école dans la politique de site, c'est-à-dire "prouver que l'école est active dans le cadre des Comue ou de l'enseignement supérieur local". Le grade licence permettra aussi d'être plus attractif sur le plan international, en "jouant sur la poursuite d'études", prévoit la DGA programmes et international de Neoma.

Les premiers dossiers de demande du grade ont été déposés au 31 juillet, et devraient aboutir en 2021, voire un peu avant comme pour l'EM Normandie : l'école devait cette année renouveler son visa et fait donc d'une pierre deux coups en étant auditée dès novembre.

Séverine Mermilliod | Publié le