Avec le FabLab tour de l'Université Bretagne-Loire, la fabrication numérique sur la route

Céline Authemayou - Mis à jour le
Avec le FabLab tour de l'Université Bretagne-Loire, la fabrication numérique sur la route
Depuis mars 2017, le FabLab tour parcourt la Comue pour initier les participants à la fabrication numérique. // ©  UBS
Porté par le service de pédagogie et d'innovation de l’Université Bretagne-Loire, le FabLab tour sillonne depuis près d’un an le territoire de la Comue afin d'initier les établissements membres à la fabrication numérique. Avec deux objectifs : éveiller les curiosités et faire naître des projets pédagogiques innovants.

Il parcourt les routes de Bretagne et des pays de la Loire, à la rencontre des passionnés ou des simples curieux. Le teaching lab de l’UBL (Université Bretagne-Loire) s’est lancé dans un tour de la Comue depuis mars 2017. Rattaché au service de pédagogie et d'innovation du regroupement universitaire, ce lab, incarné par Laurent Mattlé, fablab manager de l’UBL, accompagne les enseignants des établissements membres et les aide à repenser leur pédagogie sous le prisme du numérique. Imprimantes 3D et autres outils de programmation informatique concourent ici à redéfinir les cursus ou à mettre au point de nouveaux formats pédagogiques.

"Le territoire de la Comue étant très vaste et, de fait, de nombreux acteurs n’ayant pas accès à notre teaching lab, nous avons eu l’idée de parcourir tout le territoire, tels des évangélistes avec leur bâton de pèlerin", résume en souriant Laurent Mattlé, fablab manager de l’UBL. La principale mission de cette "tournée" ? Sensibiliser les enseignants-chercheurs à la philosophie fablab. "Si ces derniers ont déjà entendu parler de ce tiers lieu, peu ont eu l'occasion de manipuler une imprimante 3D, constate Laurent Mattlé. Or, c’est en expérimentant qu’on entrevoit tout le potentiel de la fabrication numérique."

Dynamique de mutualisation

Après Rennes, Vannes ou Angers, Nantes accueille les 1er et 2 février 2018 une étape du FabLab Tour. Loin de s’adresser à la seule communauté universitaire, l’événement, qui se déroule généralement sur une journée, ouvre ses portes aux associations locales dédiées au numérique, ainsi qu'à tous les curieux. "Notre volonté est d’allumer une petite étincelle, pour provoquer les échanges", milite Laurent Mattlé. Et ce dernier de citer l’exemple d’une rencontre, intervenue au teaching lab entre un chercheur en chimie et un retraité passionné de bricolage.

Nous avons eu l’idée de parcourir tout le territoire, tel des évangélistes, partant avec leur bâton de pèlerin. (L. Mattlé)

Malgré tout, le public présent lors des étapes du FabLab Tour reste encore fortement issu du monde académique. C’était le cas à Rennes, le 27 avril 2017. Accueilli par l’UBS (université Bretagne-Sud), le rendez-vous a fédéré une dizaine de participants : enseignants-chercheurs, membres du personnel de la DSI (direction des systèmes d’information) et étudiants. "Cette initiative s’inscrit dans une démarche globale de l’université, dédiée à sa transformation pédagogique et numérique", détaille Émilie Bouvrand, directrice du service universitaire de pédagogie de l’UBS. L’établissement, installé à Vannes et Lorient a soufflé l’idée du FabLab Tour à sa Comue. "Il y avait une réelle curiosité envers le teaching lab de la part de nos enseignants, mais du fait des distances qui nous séparent, et dans une dynamique de mutualisation des moyens, il était pertinent de faire voyager la structure", poursuit la directrice.

Près d’un an après le début de l’expérience, aucune initiative spécifique n’a été créée en lien direct avec le teaching lab. Du moins, pas encore. "L’innovation pédagogique, avant tout, cela prend du temps", argumente Émilie Bouvrand, pour qui l’objectif de l’initiative est "d’ouvrir des perspectives, de faire découvrir de nouvelles modalités d’enseignement". Laurent Mattlé, lui, espère désormais élargir le public cible. "Ceux qui prennent contact avec nous sont déjà intéressés par la fabrication numérique, concède-t-il. Désormais, il faut arriver à toucher les autres. Et c'est ce qui prend le plus de temps."


Quel avenir pour l'UBL ?

Plus grande Comue de France, étendue sur deux régions administratives, l'Université Bretagne-Loire pourrait bien disparaître pour laisser place à un autre regroupement de statut différent. C'est en tout cas ce qu'a proposé Pascal Olivard, président de la Comue, selon nos confrères de "Ouest-France".

Céline Authemayou | - Mis à jour le