Communication scientifique : diffuser l’information au bon moment, dans les bons médias

Sophie Blitman Publié le
Certains journalistes se plaignent de crouler sous les communiqués de presse, et d’autres de ne pas recevoir suffisamment d’informations… Difficile, parfois, de trouver la juste mesure ! S’il n’y a pas de recette miracle, une chose est sûre : bien connaître les médias et leur cible permet de mieux répondre à leurs attentes.

« En comparaison des centaines de communiqués que m’envoient les universités américaines, je reçois peu d’informations sur la recherche menée dans les universités et écoles françaises », déplore Denis Delbecq, journaliste indépendant, collaborateur notamment de La Recherche et de la rubrique sciences de L’Express. Le seul organisme qui communique vraiment, insiste-t-il, c’est le CNRS. Mais le virage est récent : avant 2000, c’était le néant », souligne-t-il.

Cependant, envoyer des communiqués de presse ne suffit pas. Marie-Odile Monchicourt, chroniqueuse scientifique sur France Info, souhaiterait pour sa part avoir davantage de « contacts humains » avec les services communication afin d’échanger sur les sujets potentiels et de voir dans quelle mesure ils correspondent à l’esprit de sa chronique.

L’important, en effet, est de trouver une information adaptée au support de presse visé et de la proposer au journaliste au bon moment. C’est dans cette perspective que travaille Agnès Klarsfeld, elle-même ancienne journaliste devenue attachée de presse free-lance, notamment pour l’École d’économie de Toulouse (TSE) et l’INSA de Toulouse.

Sa mission ? Rédiger des tribunes pour les chercheurs qui mettent en valeur, en les vulgarisant, le résultat de leurs travaux ou leurs points de vue sur des sujets d’actualité. Avec une répartition des rôles claire : les chercheurs s’assurent de l’exactitude du fond, elle de l’intelligibilité de la forme. Reste, ensuite, à « placer » les tribunes. « Il faut bien connaître non seulement les domaines de recherche des experts, mais aussi les journaux qui peuvent être intéressés, ainsi que leur lectorat et se placer au bon niveau de connaissance par rapport à celui-ci », explique-t-elle.

Une collaboration régulière et approfondie qui porte aujourd’hui ses fruits : les chercheurs de TSE ont « en moyenne une publication par semaine dans la presse nationale, se félicite Agnès Klarsfeld. D’une manière générale, que ce soit pour TSE ou pour l’INSA, cette visibilité est très positive pour la notoriété de l’établissement. Et, concrètement, elle favorise les contacts avec des entreprises qui peuvent signer des contrats de recherche. » Ainsi, au-delà de la valorisation de l’image de l’établissement, de telles actions de communication peuvent avoir des retombées en termes économiques.

Au sommaire de notre dossier :

strong>- Sortir l'info des labos

strong>- Se constituer un carnet d'experts

strong>- Sensibiliser et former ses enseignants-chercheurs à la communication

strong>- Réagir à l'actualité, mais surtout faire l'actualité

- Interview de Jean-Michel Courty (UPMC/CNRS) : "Il faut associer les scientifiques à la communication"

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