CPU : la profession de foi du futur bureau

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La Conférence des présidents d’université (CPU) organise le 18 décembre 2008 le renouvellement de son bureau. Lionel Collet (Lyon 1), seul en lice pour succéder à Jean-Pierre Finance, l'actuel président de la CPU, a transmis à ses collègues une profession de foi commune avec ses deux colistiers, Simone Bonnafous (Créteil - Paris 12) et Jacques Fontanille (Limoges).

Les universités du XXIe siècle. Pour le triumvirat, la loi LRU constitue une avancée bien insuffisante. Ces trois présidents « dessinent », à échéance de vingt ans, « un nouveau paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche, marqué, entre autres, par la diversification des établissements ». Une diversification « contrôlée et limitée par des politiques de coopération qui amèneront [les universités] à se regrouper en grands ensembles ancrés dans des territoires, dont les PRES sont la préfiguration », écriventils.
Certains de ces « grands ensembles » auront un rayonnement international et s’inscriront dans la compétition mondiale, « d’autres seront les vitrines des régions d’Europe ». Ces universités seront pluridisciplinaires. « Elles associeront tous les types d’enseignement supérieur, généralistes et spécialisés, académiques et technologiques, sélectifs et non sélectifs, voire tous les types d’établissements. »La production scientifique et l’organisation de la formation seront assurées au sein « des unités, des instituts ou des collèges qui resteront à taille humaine ».

Le temps de la réflexion et de la concertation. Cette vision des « universités françaises du milieu XXIe siècle » passe par une phase de transition qui va permettre à la CPU « d’affirmer son indépendance et de se mettre en position d’anticiper ». Et « anticiper, c’est se mettre en situation d’affirmer des positions fermes, et de les tenir sous la pression de l’actualité politique », rappellent Lionel Collet, Simone Bonnafous et Jacques Fontanille. Parmi les sujets sur lesquels la CPU souhaite s’engager figurent, entre autres : le suivi de la loi LRU, le fonctionnement de l’ANR et de l’AERES, et tout ce qui concerne la réorganisation de la recherche, les travaux des comités de suivi licence et masters, la carrière des personnels. Mais, attention, « l’agenda du développement du système universitaire obéit à d’autres régimes temporels que celui de l’action gouvernementale », préviennent les candidats. La CPU refusera « que lui soit imposé un rythme incompatible avec le temps de la réflexion et de la concertation ».

Des experts de haut niveau. Au-delà des questions de calendrier, la CPU doit se donner les moyens de ses ambitions. Les présidents de Lyon 1, Créteil et Limoges sont conscients des faiblesses de l’association. Ils signalent trois risques principaux : « la coupure avec les communautés », « la désaffection » de certains membres, et le fait que la CPU puisse prendre « des positions en assemblée générale qui seraient ensuite contredites ou ignorées » sur le terrain. Le prochain bureau – une fois élu – fera réaliser un audit de la CPU. L’objectif est de la rendre « plus experte et plus efficace. Cela passera sans doute par quelques recrutements de très haut niveau [...] car la CPU doit se doter des expertises internes qui lui manquent encore pour se positionner à temps sur un certain nombre de grands dossiers. » Le changement passera aussi par de nouvelles méthodes de travail avec la création, par exemple, « d’un ENT pour pallier l’éloignement des présidents » ou par une révision du « périmètre, de la composition et du rôle des commissions », ou encore par une amélioration de ses relations avec ses partenaires tels que les syndicats. L’objectif des trois candidats : afficher « en préalable de toute négociation » (et non en réaction a posteriori) [...] ce que la CPU veut prioritairement et ce qu’elle ne veut pas, ce qui relève de ses positions collectives et validées, et ce qui n’en relève pas ».

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